ANTHRAX pouvait-il rêver de faire mieux que "Spreading The Disease", clairement le plus gros carton Thrash sorti cette année-là ? À part le "Seven Churches" des allumés de POSSESSED ou le brûlot made in Bay Area d'EXODUS, aucun disque ne pouvait lui disputer la pole-position. S'il valait mieux pour se faire remarquer sortir son magnum opus en 1984 ou 1986, ANTHRAX justifie avec "Among The Living" sa place dans le Big Four of Thrash. Enfonçant le clou de façon magistrale, les New-Yorkais sortent rien de moins qu'un des quatre meilleurs disques du genre, trônant aux côtés de "Reign In Blood", "Master Of Puppets" et "Peace Sells… But Who's Buying?" tous sortis en 1986.

Avec sa mixture originale, plus urbaine mais tout autant influencée par les grands maîtres du Heavy anglais, Scott Ian, Dan Spitz, Joey Belladonna, Frank Bello et Charlie Benante donnent tout sur "Among The Living" et ce dès l'ouverture de l'album qui aura très certainement inspiré METALLICA pour l'ouverture de son "Death Magnetic". Charlie Benante y démontre sa maestria et sa domination dans la sphère des batteurs Thrash est déjà indiscutable tant ses coups de semonce sont à la fois violents, véloces et groovy ; c'est particulièrement flagrant sur "Skeletons In The Closet" et son riffing simple mais irrésistible.

La section rythmique d'ANTHRAX a toujours été l'un de ses principaux atouts, et ce ne sont pas "Caught In A Mosh" ou "Indians" qui vont faire dire le contraire. Rien à jeter sur ce classique ultime du Thrash Metal composé en partie avec le premier bassiste de la formation, parti fonder NUCLEAR ASSAULT ; "I Am The Law" est devenu un immense classique des Américains, mais ce serait occulter la déflagration finale de "Imitation Of Life" qui ne fait pas de prisonniers. ANTHRAX est à l'acmé de son talent et de son expression purement Thrash.

L'expérience S.O.D. ne suffira pas à contenter les envies d'éclectisme de ses membres (Scott Ian en particulier) et si la formule fut redoutable le temps de deux classiques intemporels, le ANTHRAX de cette veine, dominé par le chant Dio-esque de Joey Belladonna s'essoufflera en même temps que le mouvement Thrash.