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THRASH METAL  |  STUDIO

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1984 Fistful Of Metal
1985 Spreading The Disease
1987 Among The Living
1988 State Of Euphoria
1990 Persistence Of Time
1993 Sound Of White Noise
1995 Stomp 442
1998 Volume 8 : The Threat...
2005 We've Come For You Al...
2011 Worship Music
2016 For All Kings
 

- Style : Metallica, Under The Oak, Sulfator, Lost Society, Heathen
- Membre : Impellitteri, Armored Saint, Volbeat, Brutal Truth, S.o.d., The Damned Things , Venomous Concept, Shadows Fall, Altitudes & Attitude
- Style + Membre : Nuclear Assault, Helmet, Overkill, The Big 4
 

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ANTHRAX - Worship Music (2011)
Par CANARD WC le 21 Novembre 2011          Consultée 16251 fois

Ce nouveau ANTHRAX, avant même qu’il commence à l’ouvrir, je l’aimais pas. Il avait un truc qui ne me revenait pas, un peu comme Tom HANKS avec sa tronche de papa ricain de merde. Pourtant, j’ai beau ne pas l’aimer, faut reconnaître qu’il a une bonne filmographie le Tom et on peut même dire qu’il joue plutôt bien. Rien que dans "Forrest Gump" par exemple, il est touchant. En particulier la scène vers la fin où il rencontre son fils pour la première fois puis qu’il demande avec des trémolos dans la voix à Robin Wright PENN « s’il est normal ». C’est émouvant, non ? Non ? Vous êtes sans cœur. Ce qui fait que même si j’aime pas des masses Tom HANKS, bah j’ai pas non plus grand-chose à en redire si ce n’est : « J’aime pas ce mec, il m’énerve avec sa tronche d’agneau ». Tout pareil avec ce "Worship Music", dont je suis obligé de reconnaître qu’il déchire, quand bien même j’ai envie de vomir sur le ANTHRAX de ces dernières années.

Aussi ai-je récupéré la promo de l’album du bout des doigts en insultant la mère de Scott IAN, puis j’ai écouté la chose en poussant tout un tas de soupirs douloureux, j’ai ensuite cherché la petite bête histoire de, j’ai enclenché ma mauvaise foi de Canard au maximum et je n’y suis pas arrivé. Au fil des écoutes, j’ai senti que quelque chose cédait en moi. A la quatrième écoute, je savais que j’allais acheter "Worship Music" et que j’allais devoir écouter au moins une centaine de fois cet album pour m’en rassasier un minimum.

Quelque part, c’est un peu comme si je m’étais fait baiser en lui laissant une chance à cette espèce de pute.

Pourtant, je ne donnais pas cher de la peau d’ANTHRAX. Ça sentait le retour daubesque : 8 ans d’absence, une valse de chanteurs, une attitude de trous du cul en puissance et une rédemption par le « Big Four » qui m’inspirait autant qu’un discours de Nicolas SARKOZY. Au final, on a appris le retour aux affaires de La Grande Frisée derrière le micro – alias BELLA MADONNA – avec dans l’intervalle depuis "We’ve Come For You All" (WCFYA) trois Lives, un DVD et deux compiles. Ça puait la charogne que je vous dis.

Seul doute « raisonnable » : le fameux "WCFYA" justement, soit un album oxygène, du Thrash responsable et le dernier opus digne du rang d’un groupe catalogué Big Four. ANTHRAX était le dernier groupe à avoir réussi à poser un parpaing sur un pan musical où il ne reste de la place que pour deux briquettes et demie (cette métaphore vous est offerte par les « Maçons du Cœur »). Depuis WCFYA, METALLICA s’est couvert de ridicule, MEGADETH bredouille comme un vieillard qu’il conviendrait d’euthanasier très vite et SLAYER ne massacre plus rien mais fait semblant en prenant la pose. Restait donc ANTHRAX pour confirmer l’état de forme grabataire de ce « Big Four » déclinant et puant. Les déflagrations de "WCFYA" pouvaient laisser supposer qu’en théorie il était possible qu’ANTHRAX s’en sorte avec les honneurs, mais comme je l’ai évoqué abondamment en début de chronique je n’y croyais pas, comme je ne pensais pas pouvoir survivre au visionnement de "Seul au Monde" alors que finalement, j’ai passé un bon moment et que j’ai même trouvé Tom HANKS très bon dans ce film (meilleure scène : celle où Tom HANKS se jette à la mer pour récupérer Wilson, son ballon de volley). Donc j’étais prêt à parier que "Worship Music" était une merde, il y avait le faisceau d’indices et j’ai eu tort de le croire. J’ai bien fait de ne pas parier. Tant mieux. Paragraphe suivant.

C’est finalement par celui que le doute m’a assailli qu’est venu le salut : BELLADONNA. La Grande Frisée assure. Mieux : il chante bien, avec presque pas trop de tics, des tas d’interprétation, de l’envie et même un brin de conviction. Les années semblent l’avoir bonifié comme un bon Saint Emilion, un Château Figeac si vous voulez (z’avez des goûts du luxe dis donc). Un regain d’agressivité est venu s’ajouter à son timbre (un rien plus grave que sur "Persistence Of Time", son dernier album), au final BELLADONNA s’inscrit si parfaitement dans le paysage que j’en ai oublié John BUSH dès la première écoute, ce qui constitue quelque part un exploit à part entière, si si.

Donc BELLADONNA se la donne et bien (ah ah), il est en forme, il interprète à l’ancienne avec talent et quelques variations, sans grognement ni hurlement de désespéré de la vie. Grâce à lui, ANTHRAX amorce un retour à une normale du Thrash Oldschool, à une époque où on chantait pour de vrai et où il y avait un minimum de place pour l’interprétation. Associé à la machinerie rythmique du groupe (BELLO & BENANTE), ANTHRAX se retrouve à évoluer entre deux parallèles, coincé entre cette énergie salvatrice et un résultat parfois un rien « gentillet » plus accrocheur qu’agressif (plus Heavy que Thrash en fait). Une impression renforcée par les nombreux arrangements et effets mélodiques que le groupe a injecté pour rendre accessible au plus grand nombre leur Thrash si sympa et entraînant. Alors ANTHRAX a beau débouler avec un "Hell On Earth" dévastateur, ce Speed Thrash introductif est un trompe-l’oreille tant on parle si peu de Thrash sur "Worship Music" que c’en est quasiment un abus de langage.

Ce qui pourrait sembler être un défaut, n’en est pas un. Chez ANTHRAX, la vérité est ailleurs. Dans ce sens mélodique inné qui permet à un titre comme "Constant" de s’envoler très haut : articulation riff / lignes de chants parfaite, refrain / couplet imparable. Que dire de plus ? Par trois fois, "Worship Music" nous renvoie aux meilleures heures de "WCFYA" ("I’m Alive", "In The End" et "Constant") ce qui signifie tout simplement qu’ANTHRAX a bossé ses compos. Et cela s’entend. Vous allez me dire qu’en 8 ans d’absence, c’aurait été dommage de ne pas réussir à sortir une dizaine de titres corrects ; l’expérience conjuguée de METALLICA, SLAYER et MEGADETH sont les preuves par A + B que la maturation du temps n’est pas un facteur qui permet d’arranger les choses. Bien au contraire.

"Worship Music" est donc un bloc « thrashy » massif, accrocheur, vénéneux. Respirant le meilleur du vieux ANTHRAX, transpirant des acquis de "WCFYA". Si on regrettera l’absence d’éclair de génie, on pourra se repaître de sa constance, de cette homogénéité qui lisse tout et rend proprement inusable l’album, faisant de "Worship Music" un paysage Thrash verdoyant, joliment vallonné, sans relief mais d’une beauté indéniable (c'est beau ce que j'écris). Si quelques titres émergent tandis que d’autres peuvent agacer ("Judas Priest" ou "Giant" pour ma part), il y a dans tous les cas suffisamment de travail et d’idées pour faire de vos choix une stricte affaire de goût sans qu’il soit possible de vilipender ANTHRAX. Sans doute la plus grande force de cet album quasi miraculeux.


Dans quelques années, quand on dressera le bilan artistique du « Big Four », il y a fort à parier qu’ANTHRAX recevra le Grand Prix de l’Homogénéité pour sa discographie solide, sans aucune merde honteuse pour venir minorer la force de leur œuvre. Les pieds joints dans 4 décennies, l’ironie du sort a voulu que ce soit le groupe du « Big Four » qui déchaîne le moins les passions qui vieillisse le mieux, ce qui n’est pas sans nous rappeler l’autre tafiole de Tom HANKS qui a su aligner des films comme "Philadelphia", "Les Sentiers de la Perdition" ou encore "Ladykillers" sans démériter. Preuve s’il en est que ce ne sont pas toujours les plus forts en gueule qui frappent les plus forts.


Note : 4/5 (mérité).


Morceau préféré : "Constant"
Ça tue aussi : "Crawl", "I’m Alive", "In The End".

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- Joey Belladonna (chant)
- Rob Caggiano (guitare)
- Scott Ian (guitare)
- Frank Bello (basse)
- Charlie Benante (batterie)


1. Worship
2. Earth On Hell
3. The Devil You Know
4. Fight 'em 'til You Can't
5. I’m Alive
6. Hymn 1
7. In The End
8. The Giant
9. Hymn 2
10. Judas Priest
11. Crawl
12. The Constant
13. Revolution Screams
14. Hidden Track : New Noise (refused Cover)



             



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