Renforcé aujourd'hui par la présence salvatrice de John Bush au chant, qui se rappelle qu'avant le recrutement de l'ex vocaliste d'ARMORED SAINT, et précédant les disques récents donnant dans un power metal pas piqué des vers, ANTHRAX jouait du Thrash ? Bien sûr, nombre d'entre vous connaissent probablement les grands classiques de la période Belladonna, propulsant directement ANTHRAX dans le carré d'as vainqueur du Thrash des 80's ("Spreading The Disease" et "Among The Living")... non, non, je parlais d'une période encore antérieure, 1984 plus exactement.

De cette époque, seuls Scott Ian (guitare rythmique) et le batteur Charlie Benante exercent encore dans le groupe. Et si Dan Spitz, officiant à la lead-guitare, est resté encore quelques années, le temps d'enregistrer les classiques précités, nulle trace de Belladonna sur ce premier disque de la maladie purulente. C'est Neil Turbin qui s'agrippe en effet au micro, et l'imposant Danny Lilker (futur NUCLEAR ASSAULT et BRUTAL TRUTH) qui fortifie de sa basse la musique du combo.
Voilà donc une formation complètement différente et éphémère, et qui jette dans la mare du Thrash ce petit pavé énervé ! A peine plus d'une demi-heure... mais quelle demi-heure !

Transpirant par tous les pores la fougue de la jeunesse, ce "Fistful Of Metal" porte sacrément bien son nom, puisque tout ici est brut de fonderie : Attaque sauvage de guitare, breaks en pagaille laissant toute latitude à l'abattage des deux compères gratteux, gueulantes Heavy en diable de Turbin (on a même parfois l'impression d'entendre Eric Adams, le vocaliste de MANOWAR, sur les lignes les plus aigus), rouleau compresseur Benante-Turbin qui cloue au mur... pas de préciosité dans la composition ici, aucune ballade, rien à signaler côté synthés... Metal à tous les étages, des fondations brutales assurées par un Charlie Benante qui cogne comme une bête sur ses futs, jusqu'aux solos titanesques assurés par Spitz, mélanges excellents des envolées bruyantes typiques de l'époque, sur le fil du larsen, et d'un sens mélodique assez exercé.

Pas d'hésitation, on enfonce l'accélérateur, et direction Thrash Land, "Kill'Em All" de METALLICA, "Show No Mercy" de SLAYER et "Bonded By Blood" d'EXODUS en point de mire, avec même quelques soupçons du HELLOWEEN redoutablement Thrash du premier EP éponyme et de "Walls Of Jericho"... pas moins... et ça fonctionne du tonnerre sur cette galette authentique à souhait : "Deathrider", "Subjugator" sont des bombes en puissance, et comment ne pas brailler comme un fou les refrains de "Death From Above" ou de l'hymne "Metal Thrashing Mad", encore joué aujourd'hui ? Hein ? Pas possible, du moins pour le metalleux un tantinet réceptif à l'excitation d'un Thrash encore vert en ce début des 80's.

Mais bon sang que ça fait du bien de s'envoyer, de temps en temps, une de ces galettes épurées et juvéniles, salement électriques ! Et ce "Fistful Of Metal" à la pochette pour le moins explicite en est une, assurément ! Alors on range la délicatesse dans le placard, on s'empare des bracelets cloutés et on saute dans la fosse ! Metal Thrashing Maaaaaaaaaaaaaaaaaaaad Yeah!!!!!!!!!!!!!!!