Non content d'offrir au Punk anglais son premier hymne avec "New Rose", The DAMNED délivre avec son premier effort une série de déflagrations, où ruades à l'ordre établi, amour de la musique, sens de la fête et de l'auto-dérision sont catalysés par ce "Damned, Damned, Damned" où les hymnes Punk s'enchaînent à un rythme échevelé.

The DAMNED n'a pas trop de mal à déjà mélanger des influences variées où le Garage Rock est très présent (la reprise du "I Feel Alright" des STOOGES est maîtrisée). On en n'est pas encore aux extrémités d'un "Strawberries" ou d'un "Phantasmagoria" qui montreront une sophistication insoupçonnée.

Pour l'instant ce premier album mise sur l'énergie primale de ces quatre Anglais, sur des riffs agressifs (bien plus que ceux parfaitement produits des SEX PISTOLS par exemple, on est plus proche du premier The CLASH) et une rythmique chaotique et au diapason, avec notamment un Rat Scabies véritable Keith Moon du Punk.

Les hymnes intemporels ne manquent pas ("Neat, Neat, Neat", "So Messed Up", "New Rose") comme ce côté crooner qui se dégage déjà de l'interprétation du jeune Dave Vanian ("Born To Kill"). Il y a aussi du joyeux bordel qui n'a pas trop de sens ("Stab Yor Back") pas toujours juste ni en place ("Feel The Pain" en est ironique).

Bref ce premier disque qui dégage une liberté folle est fondateur dans l'Histoire du Punk même s'il a son lot de déchet et que malgré l'abondance de classiques The DAMNED saura quelques fois le surpasser.