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1997 El Vals Del Obrero
1998 Eurosis
2000 Planeta Eskoria
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SKA-P - Planeta Eskoria (2000)
Par CHAPOUK le 24 Juillet 2021          Consultée 1325 fois

Quoi de neuf en l'an 2000 chez la bande du Gato Lopez ?

Et bien, suite à la sortie d"Eurosis" en 1998, SKA-P réalise sa première tournée en Amérique Latine. Quelques temps après, Pako cède sa place derrière les fûts à Luismi, pile à temps pour qu'il se fasse les baguettes sur une seconde tournée, en Italie cette fois. Pari risqué que ce changement de batteur avant d'attaquer une nouvelle série de concerts, car l'intégration de ce nouveau membre aurait pu mal se passer… Mais heureusement ce n'est pas le cas !

En effet, l'arrivée de Luismi a une bonne influence sur la musique des Espagnols. Son jeu, plus technique que celui de Pako, combiné à la même précision métronomique que son prédécesseur permet d'inclure plus de variété dans les compos et certains breaks ("La Mosca Cojonera", "Lucrecia"). Et la solide cohésion qui s'est créée entre les membres se ressent sur la globalité de ce "Planeta Eskoria". C'est simple, pour moi c'est le premier skeud où SKA-P ne livre pas un seul morceau légèrement en-dessous du reste !

Allez à la rigueur, si on veut vraiment chipoter on peut trouver "El Auténtico" assez classique pour du SKA-P, malgré ce petit piano jazzy en fond et ce final qui fait pourtant remuer du croupion. Mais bon c'est vrai que placé entre "Cómo Me Pongo" et "Naval Xixón", il passe un peu inaperçu. Le premier est un morceau pourtant sans prétention mais dont le refrain est hyper efficace et le second est juste un hymne à l'insurrection ouvrière ! Cette intro à la basse, suivie par quelques accords Ska, monte rapidement en pression comme pour illustrer les paroles. Et la tension ne retombe jamais réellement grâce à des chœurs soutenus et un Pulpul au chant rageur.

Ah oui ! J'oubliais de préciser ! Ce "Planeta Eskoria", qu'on peut littéralement traduire par "Planète Poubelle", (ça vous donne une idée de l'opinion des Espagnols sur l'état du monde en l'an 2000) est aussi le premier skeud du groupe à durcir le ton musicalement parlant. Pour vous en convaincre, ben il suffit de l'écouter en fait…

Vous pouvez vous pencher, par exemple, sur le titre éponyme, qui cache bien son jeu jusqu'à ce que débarque le second couplet avec ses riffs incisifs, complétés par un duo basse-batterie bien massif. Ça se ressent aussi sur le break juste avant le final, qui laisse place à Joxemi pour faire chauffer la six cordes. On peut également l'entendre sur certains passages de "Violencia Machista", notamment le final. Mais c'est surtout flagrant sur l'intro et les pré-refrains de "Vergüenza", avec ces chœurs vindicatifs.

Alors je suis pas en train de dire que SKA-P nous fait du Metal ou du Punk Hardcore, faut pas déconner. L'essence de ce skeud reste quand même majoritairement Ska Punk. Mais il faut reconnaître que ce riffing plus agressif se ressent bien sur des "Naval Xixón", "Eres Un@ Más", "A La Mierda" ou encore "Mestizaje". Et ça c'est cool ! Parce que ça aide carrément à donner du poids aux textes, toujours bien écrits de Pulpul !

Au programme : critique des inégalités sociales ("Planeta Eskoria"), du travail précaire ("E.T.T.s", où il est reproché aux agences d'intérim de favoriser la précarité), de l'impérialisme américain (avec ce génialissime "Tío Sam", dont le refrain te donne envie de cramer la bannière étoilée), de la corrida ("Vergüenza"), des violences faîtes aux femmes ("Violencia Machista"), de la religion ("La Mosca Cojonera", où le pape est littéralement comparé à une mouche casse-couille) ou encore de la société de consommation ("Eres Un@ Más"). N'oublions pas non plus d'ajouter à cette liste la lutte contre la xénophobie et le racisme, avec le tubesque "A La Mierda" au refrain toujours jouissif. Et avec "Lucrecia", le morceau le plus posé de l'album (presque Reggae), qui est un hommage à Lucrecia Perez, une Dominicaine abattue dans la banlieue de Madrid par quatre hommes masqués. Un fait divers raciste me direz-vous, mais ô combien symbolique, puisqu'il s'agirait du premier meurtre raciste de l'époque post-franquiste. Pas étonnant du coup d'entendre un Pulpul magistral dans son intention et ses nuances.

Au final, on a seulement deux morceaux plus légers dans le fond, avec "Derecho De Admisión" et ses éléments du folklore basque (?) qui viennent donner lui une ambiance festive. Et sur lequel c'est toujours un plaisir de gueuler à des videurs invisibles qui nous ont refoulé de boîtes de nuit où l'on ne comptait pas se rendre, de se foutre leur droit d'entrée dans le cul ! Et dans une certaine mesure "El Auténtico" puisque c'est le pilier de bar un peu raston sur les bords, qui emmerde tout le monde au bistrot qui est visé.

Et enfin, on a "Mestizaje" qui conclut de façon explosive ce skeud, aussi bien musicalement que textuellement. C'est simple, c'est un hymne anarchiste internationaliste ! Il surgit sans prévenir avec une rythmique purement Ska, des chœurs à base de "oh oh oh oh" et de "ay ay ay ay" qui viennent parfaitement appuyer les punchlines de Pulpul (1), ainsi qu'un refrain qui rentre instantanément en tête et que l'on reprend à gorge déployée en levant le poing et en brûlant le drapeau national (peu importe lequel, ils y passeront tous) pour coller à l'ambiance(2) !

Donc en l'an 2000, SKA-P c'est ça ! SKA-P c'est la révolution en chansons, dans une ambiance festive ou musclée selon l'humeur du moment. Et c'est toujours un régal d'en écouter, surtout quand c'est bien fait. Comme sur ce "Planeta Eskoria", qui constitue à lui seul un parfait résumé de la carrière du groupe à l'époque.

Un classique du groupe pour ma part !

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(1) : No fronteras, no banderas, no a la autoridad / Pas de frontières, pas de drapeaux, non à l'autorité
No riqueza, no pobreza, no desigualdad / Pas de richesse, pas de pauvreté, non aux inégalités,
Ay, ay, ay, la justicia dónde está, crucificada en los altares del capital / Ay, ay, ay, la justice, où est-elle, crucifiée sur les autels du capital

(2) : Gritare que ardan las banderas por la fraternidad / Je crierai "que les drapeaux brulent" pour la fraternité
Que caiga el patriotismo y la hostilidad racial /Que crèvent le patriotisme et l'hostilité raciale
Cultura popular / Culture populaire

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   CHAPOUK

 
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- Pulpul (guitare, chant)
- Pipi (chant)
- Kogote (claviers)
- Julio (basse)
- Joxemi (guitare)
- Luismi (batterie)


1. Planeta Eskoria
2. Vergüenza
3. Cómo Me Pongo
4. El Auténtico
5. Naval Xixón
6. La Mosca Cojonera
7. Eres Un@ Más
8. Derecho De Admisión
9. A La Mierda
10. E.t.t.s
11. Lucrecia
12. Tío Sam
13. Violencia Machista
14. Mestizaje



             



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