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METAL SYMPHONIQUE  |  COFFRET

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THERION - The Miskolc Experience (2009)
Par JEFF KANJI le 25 Mars 2012          Consultée 4655 fois

THERION, groupe si particulier et si estimé de la scène metal européenne nous revient en cette année 2009 avec un nouvel album live. En effet, non content de nous avoir rassasiés en 2008 avec un "Live Gothic" dantesque synthétisant à merveille leur carrière depuis 1996 (date de la sortie de "Theli" qui inaugurait la période orchestrale du groupe), la formation Suédoise nous fait le plaisir de partager avec nous leur prestation donnée le 17 juin 2007 dans le cadre du festival international d’opéra de Miskolc en Hongrie. Ce festival, qui existe depuis 2001 et qui a pour particularité de rendre hommage principalement au compositeur Hongrois Béla Bartók a décidé d’innover à partir de 2007 en invitant (un peu à l’image du festival jazz de Montreux) une pointure de la scène rock/metal. Depuis, EPICA s’y est prêté avec bonheur ou encore REPUBLIC, groupe de rock Hongrois jouissant d’une belle notoriété.

THERION, qui s’était déjà auparavant prêté à cet exercice semblait en effet un candidat tout désigné pour cette première édition. En effet, leur musique orchestrale, construite dans la plus pure tradition classique (on sait l’admiration que voue Christofer Johnsson à RICHARD WAGNER, dont plusieurs extraits d’œuvres sont interprétés lors du concert) semble devoir parfaitement rentrer dans les clous et éviter l’écueil récurrent du metal symphonique qui consiste à utiliser l’orchestre pour rendre l’ensemble bombastique (WITHIN TEMPTATION ou NIGHTWISH par exemple). Vous noterez par ailleurs que j’utilise le terme orchestral (et non symphonique) pour qualifier le metal de THERION ; cette classification particulière a scellé leur mutation artistique amorcée sur Theli et qui a trouvé son aboutissement sur le diptyque "Lemuria"/"Sirius B". C’est d’ailleurs peut-être tout le problème du live en lui-même mais j’y reviendrai plus tard.

Le principe de ces concerts est simple. Pendant une première partie, le groupe doit se prêter au jeu de la relecture d’œuvres du répertoire classique. Ensuite, il livre un florilège de ses morceaux accompagnés par l’orchestre symphonique. THERION se prête au jeu avec brio et l’on doit dire qu’il relève le défi haut-la-main ! Introduit par une version entièrement classique de "Clavicula Nox", l’un des moments forts de "Vovin", on peut dire que les Suédois ne manquent pas de culot mais aussi d’humilité. Car ce sont Lori Lewis et Judit V. Molnar, les deux sopranos, qui sont en scène sur cette ouverture, le groupe étant absent de la scène. L’ambiance est solennelle quoique intimiste et encore plus noire que sur album. Je trouve cette pièce un peu longuette au bout d’un moment, le sentiment de répétition se faisant sentir. L’exercice est néanmoins réussi et le décor est planté. Et quoi de mieux pour nous réveiller que cet extrait de "la symphonie du Nouveau-Monde" d’ANTON DVORAK où les frères Niemann, Petter Karlsson et le maître Johnsson investissent la scène faisant rugir des guitares puissantes et une basse bien enveloppante. Classique (RHAPSODY l’ayant déjà reprise avec brio sur "The Wizard Last Rhymes") mais efficace, tout comme cette reprise du "Dies Irae" du requiem de MOZART. La suite est des plus réjouissantes, car à quoi s’attendre sinon à un menu de connaisseurs ? Cet extrait du Trouvère de VERDI ("Vedi ! Le fosche notturne spotigle") se prête excellemment à la réorchestration où la section Metal donne corps à la quarantaine de musiciens de l’orchestre et au chœur volubile qui prouve une nouvelle fois à quel point le génie Italien a révolutionné le monde de l’opéra à son époque. Voilà de l’inattendu ! Au rang des grandes réussites, l’un des nombreux extraits du répertoire de WAGNER, "Notung ! Notung ! Neidliches Schwert !" qui se voit magnifié par le ténor et l’ensemble que forment orchestre et groupe. Cette pièce sera par ailleurs le seul extrait de la célèbre Tétralogie du compositeur Allemand. En effet, en hommes de goût, les Suédois ont privilégié une autre œuvre, Rienzi, moins évidente dont pas moins de trois extraits sont exécutés avec la même mesure et quand retentissent les ultimes accords de "Herbei ! Herbei !" on en reprendrait bien un peu ! Le public de Miskolc ne s’y trompe d’ailleurs pas, applaudissant chaleureusement les protagonistes. D’autant que THERION nous joue même un extrait de la 3ème symphonie de CAMILLE SAINT-SAËNS (cocorico !).

C’est le moment où l’on va voir ce que donne la musique de THERION accompagnée par de vrais instruments et non plus par des samples. Et c’est Mats Levén et sa voix puissante qui déclenche les hostilités sur "The Blood Of Kingu", qui ouvre magistralement "Sirius B". Et là que dire… ça pédale un peu dans le vide. En effet le bougre reste dans un registre scénique assez "metal warrior", quelque peu en décalage avec les forces en présence, et surtout cet orchestre, un peu en retrait et un peu mangé par la section métallique. Le groupe reste concentré et n’est pas démonstratif pour un sou. On le sait, THERION sur scène vaut beaucoup pour la théâtralité développée par ses chanteurs (la prestation de Snowy Shaw sur le "Live Gothic" est un exemple édifiant) et l’approche assez contemplative de sa musique (on est clairement pas chez GRAVE DIGGER). C’est pour cela je pense qu’il m’a fallu de nombreuses écoutes et visionnages pour me remettre en condition car cela faisait un bail que je ne m’étais plus penché sur le cas THERION. Passé ce pétard mouillé, "Sirius B" et "Lemuria" plus calmes, passent bien l’épreuve, réchauffés par les sonorités organiques de l’orchestre et par la voix toujours chaude de Mats Levén. Globalement ce sont les extraits de "Deggial" qui passent le mieux l’épreuve, l’équilibre entre le groupe et l’orchestre étant mieux balancé que sur album, en particulier "Via Nocturna", qui si elle perd un peu en netteté (la finesse des arrangements surtout, à cause du léger déséquilibre de volume avec l’orchestre) est rehaussée d’un beau solo et auréolée d’une majesté que le chœur contribue à établir. Pour moi la grande réussite de cette deuxième partie avec le "Grand Finale" qui devant sa grandiloquence et son ampleur fait un peu plus regretter les errements sonores des morceaux précédents. THERION a voulu équilibrer son set en nous proposant trois extraits de "Lemuria"/"Sirius B", deux de "Deggial", un de "Secret Of The Runes" et surtout quatre de "Vovin" (en comptant "Clavicula Nox"). Et c’est là que le bât blesse, car autant le concert n’était pas parfait mais pouvait se targuer d’un beau résultat rendant globalement justice aux morceaux et d’une certaine prise de risque, les extraits de ce qui reste pour moi LA référence des Suédois sont clairement en dessous de l’album. Les cordes de "The Rise Of Sodom And Gomorrah" sonnant chétives et l’orchestre tout pitit pitit. Et "Draconian Trilogy", pièce-fleuve ayant contribué à asseoir le statut culte de "Vovin", s’est vue de ma part infligée un ni bon ni mauvais, faute d’argument plus convaincant.

Fort heureusement, le groupe, en ayant bien articulé sa set-list s’en sort avec les honneurs mais la première partie fait vraiment de l’ombre aux compositions du groupe et c’est là le plus dommage, car leurs qualités s’en trouvent parfois un peu occultées et cela ne rend pas justice à ce grand groupe qu’est THERION. Le packaging de l’objet, comme souvent chez Nuclear Blast, est à l’avenant, sobre mais alléchant car renfermant dans un zoli coffret le double cd et la captation dvd du concert (qui ne présente hélas qu’un intérêt assez limité si ce n’est d’admirer la dextérité de la section basse-batterie et le petit documentaire en bonus qui montre à quel point Christopher Johnsson s’est investi dans le projet). EPICA, à cet exercice, s’est imposé avec brio, variant ses influences en première partie et transcendant ses propres compositions (sans l’image, ce que je ne comprends toujours pas). En somme, un live de qualité, mais dont les lacunes de seconde partie entachent un peu l’enthousiasme qui caractérise toute la première partie du set. Si le premier disque frise l’excellence, le second est au final assez moyen, ce qui nous donne un live très intéressant mais dont le résultat est clairement en-dessous de nos espérances. Si vous voulez du THERION live, préférez le "Live Gothic" ou l’exhaustif "Celebrators Of Becoming". Si vous êtes en revanche comme votre serviteur un amoureux à la fois de Metal et de musique classique, il vous le faut ! À noter qu’il s’agit du testament de ce line-up. Christopher Johnsson ayant renouvelé tous ses musiciens pour l’enregistrement de "Sitra Ahra".

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   JEFF KANJI

 
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- Christofer Johnsson (guitare)
- Kristian Niemann (guitare)
- Johan Niemann (basse)
- Petter Karlsson (batterie)
- Markus Stollenwerk (direction orchestre)
- Lori Lewis (chant féminin)
- Judit V. Molnar (chant féminin)
- Andras Molnar (chant masculin)
- Gergely Boncser (chant masculin)
- Mats Levén (chant, guitare additionnelle)


- part 1 – Classical Adventures
1. Clavicula Nox
2. Excerpt From Symphony N°9 (dvořák)
3. Vedi! Le Fosche Notturne Spotigle (verdi)
4. Dies Irae (mozart)
5. Excerpt From Symphony N°3 (saint-saëns)
6. Notung! Notung! Niedliches Schwert! (wagner)
7. Excerpt From Rienzi – The Overture (wagner)
8. Der Tag Ist Da (2nd Part) (wagner)
9. Herbei! Herbei! (1st Part) (wagner)

- part 2 – Therion Songs
1. The Blood Of Kingu
2. Sirius B
3. Lemuria
4. Eternal Return
5. Draconian Trilogy
6. Schwartsalbenheim
7. Via Nocturna
8. The Rise Of Sodom And Gomorrah
9. Grand Finale



             



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