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METAL SYMPHONIQUE  |  STUDIO

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THERION - Leviathan (2021)
Par WËN le 5 Mai 2021          Consultée 3704 fois

Onze ans ! ONZE ANS !! C'est le temps qui aura été nécessaire à Christofer Johnsson pour enfin (ENFIN !!) se donner la peine de combler cette béante fosse discographique creusée depuis le dernier réel album de THERION en date - le (déjà) très mitigé "Sitra Ahra" de 2010 -, en lui accouchant d'un successeur en ce début d'année. Onze wasted years durant lesquelles le bonhomme ne fut pourtant pas inactif, assez laborieusement partagées qu'elles furent entre concepts malheureux ("Les Fleurs Du Mal", cette compilation un peu cucul de reprises yéyé, et son "Beloved Antichrist" d'Opera-Rock/Metal), inévitables tournées promotionnelles et commémoratives (au hasard, les quinze bougies de "Theli"), incessantes allées et venues au sein du line-up à gérer (*) ou encore, comme tout récemment, quelques concours aux concepts totalement nébuleux (**). Finalement, c'est cette inespérée parenthèse sous le sceau du LUCIFERIAN LIGHT ORCHESTRA qui nous aura laissé la meilleure impression, et à raison, ce bâtard THERIONesque réarrangé à la sauce Occult/Psyché 70 s'avérant des plus rafraîchissants. Mais onze ans, quoi !

Il étant donc grand temps pour le Suédois de réveiller son hydre opératico-steamrocky en se recentrant sur ce qu'il sait faire de mieux, un Metal symphonique oscillant entre riffing heavy et plans mid-tempo plus atmosphériques. C'est en tout cas ce qu'il décide de nous proposer ici.

Car de retour aux affaires et consciencieusement huilée, la machinerie ne met guère de temps à redémarrer, vivement emmenée par un riff d'intro paraissant, tant dans ses consonances que dans ses orientations, justement échappé des sessions du LLO. Ce qui ne sera pas pour nous déplaire. Remplissant son rôle d'opening-track "The Leaf On The Oak Of Far" - tout comme un "Tuonela" ou un "Great Marquis Of Hell" un peu plus tard - sous ses dehors énergiques (les pré-refrains, quelques cavalcades de guitares bien senties) couplés avec ce qu'il faut de chœurs et d'arrangements alloués à une grandiloquence toute symphonique de rigueur, fonctionne carrément au moment de se rabibocher avec la bête. Car si comme nous, une appréhension certaine vous étreignait quant à vous prendre dans la figue un album de Heavy-variétoche un brin plan-plan dans sa mise en place, force est de constater que le groupe s'avère surprenamment conquérant, piochant allègrement dans ses productions post-2000, en empruntant autant à "Sitra Ahra" (pour ses arrangements) et à "Secret Of The Runes" (pour la débauche de chœurs), qu'à la doublette "Lemuria"/"Sirius B" pour l'immédiateté de son propos globalement très heavy.

De l'hétérogénéité avérée de ces derniers, THERION tire aussi cette propension à proposer sa palanquée de titres tant bigarrés que colorés ("El Primer Sol", "Leviathan" l'indéboulonnable titre sympho-à-voix-féminine marquant le grand retour de cette chère Lori Lewis, "Tuonela" et ses refrains à trois mélodies intriquées), ou au contraire plus ambiancés, à l'image de ce "Die Wellen Der Zeit" (hélas un tantinet cliché et popotte aux encolures malgré ses chœurs finaux plein d'emphase). Quitte à rester dans les orchestrations prégnantes, nous lui préfèrerons de loin cette "Nocturnal Light" déjà plus ambitieuse et sachant plus d'une fois lorgner vers la bande originale de film (epic cinematic score, à la EPICA ou TURISAS, m'voyez), surtout lorsqu'elle redoublera d'efforts lors de sa reprise, parée d'arrangements symphoniques encore plus grandiloquents pour un soudain regain d'intensité ! Niveau thématique, rien de bien nouveau, THERION s'affaire à ses préoccupations coutumières à base de panthéons mythologiques (Nerthus, Tezcatlipoca, Inanna, etc.).

Heavydemment (oui), nous ne saurons totalement échapper à quelques clichés inhérents à ce type de production très hétérogène, pour le meilleur : quelques inflexions fédératrices n'allant parfois pas sans rappeler les envolées particulières à la période "Vovin"/"Deggial" (les deux finals respectifs de "Tuonela" et celui de "Eye Of Algol", voire le pont instrumental et la puissance globale de "Great Marquis Of Hell"), quelques soli épars ("El Primer Sol", "Leviathan", "Ten Courts Of Diyu"), la batterie de Snowy Shaw (ex-chanteur et styliste ici même, ex-NOTRE DAME, ex-MERCYFUL FATE, ex-DREAM EVIL, etc.) qui sait apporter son lot de bonnes idées sur une bonne moitié des titres ; comme pour le pire, et à ce titre, le morceau d'ouverture, malgré ses qualités énoncées plus haut, ne déroge pas à s'en enfiler quelques-uns, de clichés : le flanger kitschouille de guitare so 90 et les lignes vocales féminines salement médiocres sur les couplets, notamment. Mais pourquoi, Christofer ? De telles fautes de goût, émaillées d'idées parfois maladroites ("Die Wellen Der Zeit" plombe bien trop tôt le groupe dans son élan, les ébauches orientalisantes de "Ten Courts Of Diyu" ne servant de prétexte qu'à son intro, dommage) nous ont d'abord fait entrapercevoir ce "Leviathan" comme un disque battant le chaud et le froid, se laissant emporter par sa diversité apparente, sans doute victime d'une sélection draconienne parmi la quarantaine de chansons initialement composées. Et c'est peut-être en partie de cela dont souffre principalement ce premier recueil (***) très orienté "hits", qui ne sait pas toujours sur quel pied valser, engoncé entre la diversité de ses compositions et leur faible durée ne leur permettant que trop rarement de développer quoi que ce soit enfermées qu'elles sont dans un carcan décidément très classique (couplets/refrains pour quatre minutes de moyenne). Et pour les quelques-unes qui parviennent à s'en affranchir ("Nocturnal Light"), là, tout de suite, le résultat parle pour elles. À noter aussi, et c'est regrettable, que "Leviathan" se place en bon prétendant pour gagner haut la main le prix du plus beau gâchis de guests de ce début d'année, ceux-ci n'étant que rarement mis en valeur (loin s'en faut). Ainsi, nous dévisagerons un bon moment le sieur Marko Hietala (ex-NIGHTWISH, TAROT) quasi-transparent sur "Tuonela" (il existe une bonustrack où le bonhomme chante toute la chanson, pour les plus curieux) et son comparse de Mats Levén (KRUX, ex-THERION, ex-CANDLEMASS) qui n'arrive guère davantage à relever le niveau de ce "Psalm Of Retribution" loin d'être impérissable. Et tant que nous en sommes au rang des regrets, notons aussi la participation avortée du King (Diamond) sur "Great Marquis Of Hell" (mais qui n'en pâtit finalement guère tant Thomas Vikström assure le boulot à sa place) et dont nous vous devinons dorénavant avides d'en écouter le résultat dans une réalité parallèle…

Mais peut-être qu'en 2021, ne faut-il simplement pas tenter de chercher THERION dans l'ombre de ses propres classiques… Et les écoutes passant, nous voilà bien forcés de remarquer que les petites perles de cet album ne se tapissent pas forcément là où nous serions tentés de les débusquer. Ainsi, "Die Wellen Der Zeit" passé, le groupe de repartir de plus belle via ces véritables bouffées d'air frais que forme le couple "Aži Dahāka" / "Eye Of Algol", chansons rapides et pour le moins efficaces s'il en est. Si la première fait office de titre enlevé comme ces "Wine Of Aluqah" et "Flesh Of The Gods" qui savaient trancher avec le reste de leur album respectif en leur temps, le second ne cache pas son désir de nous perdre dans ses anneaux brûlants pour nous ramener aux sablonneux déserts sumériens de l'époque "Theli" (dualité entre chant féminin haut en couleurs et la gravité des chœurs masculins à l'appui). Enchaînés à "Nocturnal Light" et "Great Marquis Of Hell" (paraissant échappée d'on ne sait quelle prod' de Heavy/Power suédoise) dont nous vous avons déjà vanté les mérites, ce quatuor marque sans doute le climax de ce "Leviathan". Bien amenée, cette alternance des styles et des ambiances fonctionne diablement bien et nous fait dire que nous tenons là un milieu de disque sacrément trempé. Dommage que le dernier tiers, moins marquant, soit un peu en-deçà du reste et - à l'exception du ravissant hymne aztèque qu'est "El Primer Sol" (également bien planqué en pénultième position) - proche de l'essoufflement.

Pour ce retour en bonne et due forme, dur dur au moment d'en faire le bilan, de blâmer "Leviathan" et Johnsson pour leur faible prise de risque, d'autant plus au sortir de deux œuvres qui, justement, en tentaient de nouvelles choses, pour le résultat que nous leur connaissons (c'est à dire pas fameux). Car, en s'en tenant à cette formule lui étant dorénavant familière depuis près de vingt ans, THERION nous livre donc là un disque plutôt bien mené mais relativement 'facile'. N'allons donc pas attribuer à ce "Leviathan" trop de louanges pour un album qui, ne fracassant pas non plus trois pattes à un troll, demeure, au mieux, rassurant. Entendons-nous bien, "Leviathan" mérite largement son écoute mais demeurera un recueil somme toute moyen dans la déjà riche discographie du combo suédois, car trop rarement transcendant et jamais réellement éblouissant (malgré un bon milieu d'album et quelques bonnes idées). En cause, un line-up constitué de bons exécutants mais qui demeure irrémédiablement transparent au moment d'insuffler l'étincelle nécessaire à la mise à feu de cet ensemble cosmopolite. Ensemble, d'ailleurs, qui pèche aussi en peinant à donner une couleur propre à l'invocation finale, limitant par voie de fait sa portée, son dépaysement potentiel. Regardez, même son serpent tentaculaire qui lui sert de pochette ne parait guère savoir à quelle mamelle mythologique s'abreuver (rendez ses bestioles et son logo à AMON AMARTH, bordel).

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(*) Comprendre ici, la valse des chanteuses (allez donc en saisir les enchaînements) entre les prestations de Chiara Malvestiti, Taida Nazraić, Rosalía Sairem, le bref retour de Katarina Lilja, la sortie de Linnéa Vikström (fille de Thomas, ici présent chanteur)… pour finalement voir Lori Lewis récupérer son trône ? Mais est-elle seulement réellement partie ?

(**) Celui de fin d'année dernière surtout, aux obscurs tenants et aboutissants, outre le fait de donner de la visibilité sur les réseaux sociaux à sa propre chanteuse. De toute façon, en mode 'faites voter vos amis', le résultat, forcément biaisé, on s'en fout un peu. Ceci aura au moins permis d'entendre de belles relectures d'artistes parfois originaux, avec au hasard (ou pas) : Jean Paul Drudi-Fourès ("Clavicula Nox", FR), Marie Perrier & ALWAID ("Invocation Of Naamah", FR), Marion-Lamita Peubey & LUX ("Schwarzalbenheim", FR), Pete Rawcliffe ("Lemuria", UK).

(***) Ha, si, les parties 2 et 3 sont d'ores et déjà prévues, Johnsson annonçant la seconde (en cours d'enregistrement) - plus sombre et mélancolique - pour l'année prochaine, tandis que la troisième devrait s'en tenir aux 'chutes' restantes n'ayant pas leur places sur les deux précédents opus (trop Prog, trop Folk, trop Heavy …).

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- Thomas Vikström (chant)
- Lori Lewis (chant)
- Christofer Johnsson (guitare, claviers)
- Christian Vidal (guitare)
- Nalle Påhlsson (basse)
- Marco Hietala (invité, chant #2)
- Mats Levén (invité, chant #9)
- Chiara Malvestiti (invité, chant #3, 5, 7)
- Taida Nazraić (invité, chant #2, 4, 11)
- Rosalía Sairem (invité, chant #1, 6, 10)
- Noa Gruman (invité, chant #11)
- Fabio Amurri (claviers, programmation)
- Ally Storch-hukriede (invité, violon #2)
- Jonas Öijvall Snowy Shaw (invité, orgue hammond #5, 6)
- Björn Höglund (invité, batterie #1, 2, 3, 6, 8, 9)
- Snowy Shaw (invité, batterie #4, 5, 7, 10, 11)


1. The Leaf On The Oak Of Far
2. Tuonela
3. Leviathan
4. Die Wellen Der Zeit
5. Aži Dahāka
6. Eye Of Algol
7. Nocturnal Light
8. Great Marquis Of Hell
9. Psalm Of Retribution
10. El Primer Sol
11. Ten Courts Of Diyu



             



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