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BAD RELIGION - The Dissent Of Man (2010)
Par CANARD WC le 26 Novembre 2010          Consultée 3510 fois

Je voue une véritable passion au fromage.

Ça a l’air con dit comme ça, mais suffit de me balancer un morceau de Comté affiné ou une Extra Vieille Mimolette et je vous fous la paix toute la soirée. D’ailleurs, un bout de fromage et un verre de pinard, c’est juste mon dessert préféré du monde. Et peu importe hein, un vieux claquos, du Brie fermier, un Saint Nectaire, un Chèvre frais aux herbes… je crois que je m’en lasserai jamais.

Et j’ai noté la chose suivante : quand je tombe sur un amateur de fromages, justement parce qu’il est « amateur », il se sent obligé presque instinctivement de mépriser les fromages industriels. Une posture qui lui permet – entre autre - de prendre des grands airs indignés à l’idée de manger des apéricubes.

« Moi, manger du Babybel ! Plutôt mourir »

C’est vrai qu’entre les fromages commerciaux et traditionnels, il existe un fossé abyssal. Sauf que moi je dis qu’on peut AUSSI prendre son petit plaisir coupable à se tartiner du KIRI sur une tranche de pain de mie HARRIS (légèrement toasté). Ouais. Et j’adore le Tartare aussi, tiens paf dans les dents. Non, je n’ai pas honte. Dans le même genre, j’ai beau m’intéresser aux cocktails et adorer passionnément les amuse-gueules, une bonne DUVEL bien fraiche et un paquet de Crackers Monaco et le monde peut s’écrouler.

Conclusion : on peut prendre du plaisir avec des choses médiocres. Votre goût pour les choses raffinées n’exclut pas une envie de bâfrer de temps en temps une pizza surgelée.

Cet album de BAD RELIGION est actuellement mon bol de pistaches trop salées, mon paquet de Chocobons que je sais fondamentalement « pas bon », mais qui me procure un véritable petit plaisir. Un repère du quotidien parfaitement assumé, pris pour ce qu’il est, en connaissance de cause, sans prétention mais honnête, médiocre mais satisfaisant quand même.

Et le problème de fond, c’est le contentement. Quand un groupe comme BAD RELIGION qui nous a habitués à des Everests Punk ("Generator", "Process Of Belief") se la joue « moyen », où place-t-on le curseur ? On a tendance à vouloir le meilleur de tel groupe, on veut être transporté vers des sommets éternels, on veut être cloué au sol de plaisir, être terrassé par des émotions incroyables. Quand on a connu de tels délices, on s’habitue et on ne veut QUE ça. Donc quand le groupe baisse de régime et ronronne, c’est fondamentalement décevant. La véritable question est de savoir si derrière vos attentes déçues vous saurez trouver quand même un peu de plaisir , au simple motif qu’il est pas possible de déboucher des grands crus tous les jours et que de temps en temps il faut aussi se contenter d’une bonne bière ou d’un petit cidre.

Déjà sur "New Maps", BAD RELIGION sentait ce quotidien. Mais le groupe s’en était sorti, grâce à du tempo, grâce à cette énergie motrice et quelques morceaux de bravoure. Sur ce "Dissent of Man", c’est presque sans fard que BAD RELIGION se présente à vous. Pas maquillé, en vieux T-shirt et en charentaises trouées. Ce n’est pas un album génial et BAD RELIGION n’essaie même pas de vous impressionner, ni de sauver les apparences. Les compos sont balancées sans ménagement, quinze titres d’à peine trois minutes, du bon et du bof pour un album vraiment moyen. Même les pompages sont flagrants (écouter "Germs Of Perfection" et "Meetings Of Minds").

Sans fulgurance mais sans nullité non plus. Juste un album à apprivoiser, à percer même si aucun secret ne sera à la clé de votre acharnement. Les multiples écoutes vous révéleront au mieux un album « correct », qui commence sur un faux rythme (1er tiers), s’englue un poil (2ième tiers) pour terminer presque en beauté (3ième tiers). De "Avalon" à "I won’t Say Anything", BAD RELIGION reprend des couleurs, pile poil quand on commençait à maugréer. Tour à tour énergique ("Avalon"), poignant ("Cyanide"), entraînant ("Where The Fun Is") ou délicieusement mélancolique sur "Ad Hominem" ; "The Dissent Of Man" a le mérite de se terminer sur une note courageuse, comme ce "Won’t Say" désabusé et léger, entre ballade tristouille et tube poignant.

Jamais BAD RELIGION n’a semblé aussi loin de sa fureur initiale, de sa colère militante, de son envie de tout péter pour refaire un monde meilleur. Le groupe ne mérite cependant pas une exécution en règle. Simplement parce qu’on n’a pas la force de refaire le monde tous les jours et que certains soirs on a juste envie de traînasser en peignoir en grignotant des Chipsters.


Note : 2,5/5 (arrondie au supérieur par complaisance)


Morceau préféré : "Ad Hominem"
J’aime pas trop : "Someone To Believe"
Ça tue : tout le dernier tiers de l’album, de "Avalon" à "I Won’t Say".

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   CANARD WC

 
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- Greg Graffin (chant)
- Brett Gurewitz (guitare, chœurs)
- Brian Baker (guitare)
- Greg Hetson (guitare)
- Jay Bentley (basse, chœurs)
- Brooks Wackerman (batterie)


1. The Day That The Earth Stalled
2. Only Rain
3. The Resist Stance
4. Won't Somebody
5. The Devil In Stitches
6. Pride And The Pallor
7. Wrong Way Kids
8. Meeting Of The Minds
9. Someone To Believe
10. Avalon
11. Cyanide
12. Turn Your Back On Me
13. Ad Hominem
14. Where The Fun Is
15. I Won't Say Anything



             



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