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2010 The Stormy Petrel

LEATHERFACE - The Stormy Petrel (2010)
Par CANARD WC le 4 Juin 2010          Consultée 2763 fois

Certaines personnes ont ce « truc » en plus, cette espèce d’intensité qui les distingue de l’immensité océanique des gens ordinaires. Par leur seule présence, leur attitude, de par ce vécu gravé à jamais sur leur visage comme autant de stigmates d’une souffrance passée.

Certains parlent de « charisme ». Ce fluide dépasse assez largement le cadre de la personnalité, il rend authentique le moindre instant, la moindre clope, bière, conversation partagée. Instinctivement, ce temps compte « plus » que la normale, il semble « vrai ». En leur présence, ces êtres « pleins » vous donnent l’indicible satisfaction que vous êtes juste là au bon endroit au bon moment. Et que ça compte.

Frankie Stubbs a ce « truc ». Dans le regard, dans le timbre, dans le profil. Ce fluide imprécis qui donne à LEATHERFACE ce regain d’âme et achève de vous convaincre que vous êtes en train d’écouter le bon album, que vous avez capté qu’il se passe quelque chose. On est entre nous, c’est à la fois un peu intime et officiel. Avec le sentiment de pas être pris pour un con. STUBBS chante la déception et vous acquiescez d’un air entendu. Son timbre transpire de désabusement, sans tomber dans la plainte de Cocker. Juste ce qu’il faut de retenue et un brin de dignité. On prend donc sa mine grave pour évoquer un paradis perdu ("Diego Garcia"), sous-entendre la douleur, la désillusion et le désarroi.

You lived your life
In a perfect paradise
The sun always shone
On your beaches with lies


LEATHERFACE joue cette carte particulière du pessimisme serein qui n’aurait pas pu être mieux interprété que par Stubbs. Ce quinquagénaire qui semble perdu au milieu d’un quartet Punk donne un sens profond à tout ce qu’il effleure du bout des lèvres, du bout de son timbre rauque, lourd d’un passé qu’on devine, l’haleine tourbée d’un bon Single Malt.

Forcément, on pense à notre Lemmy « national » dont Stubbs semble se rapprocher. Si on zappe vite. Mais comme pour tous les croquis des premières esquisses, la ressemblance est vraie de loin, mais loin d’être vraie (1). Si Lemmy joue la carte du mauvais garçon, de l’agressivité (avec toujours cette idée latente d’un paroxysme) ; LEATHERFACE ne roule pas des mécaniques. Le groupe retient sa gratte, dénonce avec pudeur et ravale courageusement sa rancœur. Cette retenue – somme toute « Bad Religieuse » - est simplement bouleversante, si tant est qu’on prenne le temps de la percevoir, car elle en dit plus que tous les miaulements et hurlements auxquels nos groupes de Metal nous ont habitués.

Qu’on apprécie ou non cette délicatesse rugueuse, il reste dans tous les cas la musique. Ce "Stormy Petrel" solide comme un roc et droit dans ses compos. Du riff courageux, de la mélodie discrète et ses lignes de chant douces-amères pour un rendu tour à tour lucide ("God Is Dead"), suppliant ("Hope"), grisonnant ("Monkfish"). Intégrant certains éléments « pop » (EELS n’est pas loin sur "Never Say Goodbye"), LEATHERFACE semble adossé à une montagne à deux versants, entre Hard Rock et Punk moderne, mouchetée de cette mélancolie délicieuse.

Alors LEATHERFACE se confie, se dévoile, partage avec vous ses visions excentriques de fin du monde ("My Worlds End"), vous susurre l’espoir au creux de l’oreille ("Hope"). Il ne nous reste qu’à nous laisser emporter par la voix rauque de STUBBS en rêvassant d’un monde meilleur, d’une vie plus douce ("Isnt Life Just Sweet ?"). Les yeux ouverts.


Note : 4/5


Morceaux préférés : "Diego Garcia", "Isnt Life Just Sweet", "Hope".


(1)Je me permets de vous renvoyer sur le papier de ma copine Heavy REM qui précise des choses que je n’ai pas l’indécence d’évoquer ici même :
http://inoxydable.over-blog.com/article-leatherface-49448716.html

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1. God Is Dead
2. My Worlds End
3. Never Say Goodbye
4. Nutcase
5. Broken
6. Another Dance
7. Diego Garcia
8. Monkfish
9. Disgrace
10. Belly Dancing Stoat
11. Isn’t Life Just Sweet?
12. Hope



             



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