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PUNK ROCK  |  STUDIO

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2014 Hang

LAGWAGON - Hang (2014)
Par CANARD WC le 22 Décembre 2014          Consultée 4221 fois

Avant de commencer à écrire une chronique, j’attends en général d’avoir une dizaine d’écoutes au compteur. Or, depuis que "Hang" est sorti, j’ai dû l’écouter 150 fois, sans exagérer. Cent cinquante fois, ouais. Ça fait un paquet d’heures, 78 heures pour être précis vu que l’album dure 38 minutes (mais je zappe toujours "Burden Of Proof"). Autrement dit, en lieu et place du présent papier, il y a théoriquement « la place » pour quinze autres chroniques d’albums. Comme je suis un esprit facétieux, j’ai regardé quelles chroniques en ont pâti et voici la liste non exhaustive des albums que je n'ai pas chroniqué, sacrifié pour LAGWAGON :

TANKARD – "RIB"
TIAMAT – "The Scarred People"
LOUDBLAST – "Burial Ground"
MASTODON – "Live At Brixton"
STRYKER – "City Of Gold"
INJURY – "Dominhate"
HAVOK – "Unnatural Selection"
ANATHEMA – "Distant Satellites"
FUELED BY FIRE – "Trapped In Perdition"
LOST SOCIETY – "Terror Hungry"
MONSTER MAGNET – "Last Patrol"
ESSENCE – "Last Night Of Solace"
MEKONG DELTA – "Intersections"

Voilà.

Autant vous dire que cette chronique de petit groupe de Punk qui déménage « vaut cher ». Je vous imagine tout triste face à cette liste de chroniques avortées, toutes les méchancetés drolatiques que vous auriez pu lire… Vous comprendrez donc qu’il était de mon « devoir » de vous parler de ce "Hang", de ce petit album de Punk mélodico-furieux à se pendre, de cette chose US délicate qui m’a fait passer par tous les états, qui m’a donné envie de taper du pied, souvent de froncer les sourcils en dodelinant de la tête etc.

LAGWAGON est semblable à un vieux Pommard. Oui, le vin. Si vous le débouchez pour le boire aussi sec, c’est péché. Un vieux Pommard se traite comme une vieille dame, avec des manières et de la courtoisie. Il faut l’asseoir, lui faire prendre l’air, ne pas brusquer le flacon, le laisser prendre ses aises dans le verre et bien avant dans une belle carafe. Et alors, c’est l’explosion, un nouveau monde, une ampleur insoupçonnée qui se révèle d’un coup. D’ailleurs, même au bout d’une dizaine d’écoutes, je ne suis pas certain que vous saurez apprécier "Hang" à sa juste valeur. Il faut la force de l’habitude, un zeste de persévérance peut être (qui a dit Méthode Coué ?) pour que les détails s’accumulent, que les nuances apparaissent comme des évidences.

Riff saccadé, tempo tendu, touches mélodiques par paquets de dix, lignes de chant savamment placées. LAGWAGON a fait de la petite « touche » un art flagrant, faisant de ce "Hang" une démonstration en douze exemplaires. Chaque titre mériterait sa propre page de chronique, ses éloges et une adoration spécifique. Chaque titre serpente autour de vous puis finit par vous piéger comme ce "Western Settlements" qui commence comme un vieux BAD RELIGION, puis se radoucit, se nimbe d’une touché Emo délicieuse. Les lignes de chant se voilent d’un rien de désabusement, de mélancolie sur tempo rapide et riff tendu à la NOFX. Puis le titre continue sa course, évolue, vous emmène ailleurs, chez lui, dans lui, ses joies et ses peines pour se terminer par un dernier violent coup de basse. Parfait (ou presque) comme ce délicat et fébrile "Burning Out". Parfait encore comme ce "One More Song" à se tailler les veines malgré l’énergie déployée (on pense beaucoup à leur tube "Love Story" sur l'album "Let’s Talk"). Parfait aussi comme ce "Drag" d’une rugosité contenue, aux couleurs d’un Punk moderne saccadé juste ce qu’il faut.

LAGWAGON ne vous révèlera ses secrets qu’au bout d’une longue course, vous obligeant à dépasser la linéarité propre au groupe. Car "Hang" peut aussi juste s’écouter « comme ça » et fonctionner tout autant. D’autant que l’album se tire un peu une balle dans le pied avec sa mollassonne introduction ("Burden Of Proof") enchaîné sur un "Reign" assez convenu mais qui surtout ne laisse pas présager des reliefs qui vont suivre. En ce sens, sa richesse ne s’adresse qu’aux amateurs de Hardcore mélodique, à ceux qui sont touchés en plein cœur par les méfaits de NOFX et BAD RELIGION (sans forcément leur ressembler) ou des choses plus claires obscures comme LEATHERFACE. "Hang" boxe dans la catégorie des insignifiants a priori, mais à la beauté intérieure monstrueuse. Prendrez-vous seulement le temps d’apprendre à les connaitre ?

Alors on se quitte sur "In Your Wake" qui a tout du titre « comme un autre », sorte de parangon de l’album à lui seul. Puis ça "circonvolue", ça menace de gronder, ça cherche de l’air avec un break doucereux avant de se déchaîner puis d’exploser en toute beauté comme un feu d’artifice, un véritable bouquet final qui vous laisse pantois et deux lignes de chants en guise de cri d’espoir.

Note : 4,5/5

Morceaux moins préférés : "Burden Of Proof" et "Reign" (oui, les deux premiers titres de l'album).

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   CANARD WC

 
  N/A



- Joey Cape (chant)
- Chris Flippin (guitare)
- Chris Rest (guitare)
- Dave Raun (batterie)
- Joe Raposo (basse)


1. Burden Of Proof
2. Reign
3. Made Of Broken Parts
4. The Cog In The Machine
5. Poison In The Well
6. Obsolete Absolute
7. Western Settlements
8. Burning Out In Style
9. One More Song
10. Drag
11. You Know Me
12. In Your Wake



             



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