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BAD RELIGION - Generator (1992)
Par CANARD WC le 2 Décembre 2008          Consultée 7225 fois

On imagine tous des types torses nus nus, une crête colorée plantée au milieu du crâne, le corps tatoué de maximes révolutionnaires, hurlant au milieu d’un brouhaha Metallo-Punk leur haine du système et leur envie profonde d’exploser un à un les membres du gouvernement en place. Une image d’Epinal pas si décalée de la réalité, tant les groupes de Hardcore se suivent et se ressemblent.

Sauf BAD RELIGION.

BAD RELIGION bouscule vos repères dès les premières notes. Le « ton » est différent. Déjà il y a ce chanteur qui ne hurle pas. Incroyable ! Puis, il y a cette émotion presque palpable qui émerge des lignes de chant. Bien que le tempo soit rapide et que les grattes font du boucan, mon tout n’est pas agressif. Ou si peu. On pensait se manger un flot sonore haineux, pour se retrouver avec une boule dans la gorge. BAD RELIGION ne fait décidément pas du Hardcore comme tout le monde.

Generator est cet album du renouveau au pays du « Punk qui gueule ». Un album où chaque titre dispose d’une porte d’entrée, où les rythmiques jouent avec votre attention, où les refrains sont incroyablement bien huilés. BAD RELIGION distille sa révolution musicale par petites touches mélodiques. On en oublierait presque les innovations du groupe (comme ces quelques chœurs qui s’inscrivent si harmonieusement dans le paysage). Le serrage de poing et le rictus de haine s’envolent dans un ciel orageux où la colère gronde mais n’éclate pas.

Ce parti pris « mélodique » se situe exactement aux antipodes des gimmicks du Hardcore. Si les albums précédents laissaient cette impression que le groupe se cherchait, d’hésiter entre les aspects les plus radicaux du Punk et certains éléments Metal / Rock ; Generator se place sous un autre dénominateur. Une autre dimension où le Hardcore devient mélodique et fignolé jusqu’au bout des ongles. Onze titres courts, intenses, catchy pour un album foutrement homogène et d’une qualité surprenante qui se permet d’effleurer tout un tas de registres.

Plus qu’une réussite artistique, Generator jouera dans la carrière du groupe un rôle charnière et représentera ce « basculement » vers nouveau type de Hardcore qui puise sa vivacité dans le Punk et affirme son penchant naturel pour pondre une musique toujours accrocheuse. Ce « think different » doublé de l’envie de faire « mieux » dans un genre où le crétinisme et l’intégrité se côtoient d’égal à égal fait de cet album un véritable petit miracle. Cette supériorité se ressent jusque dans les textes d’une rare intelligence, donnant un peu plus de profondeur au chant de GRAFFIN qui alterne l’ironie, la colère, le nihilisme et bien entendu la mélancolie. Des thèmes aussi sérieux que le nationalisme, le panurgisme ou encore le matraquage des médias sont passés à la moulinette à travers des textes brillants où la société américaine en prend pour son grade. BAD RELIGION se moque avec le sourire, vous émeut au détour d’une métaphore naïve puis vous révolte les larmes aux yeux. A ce jeu de la nuance claire obscure, le groupe est impérial et renvoie tous les « codes » du genre au rang de clichés simplistes.

Véritable catharsis des sentiments, parcours du combattant de l’émotion, Generator vous transporte, vous fait passer par tous les états possibles et inimaginables. Comme cette conclusion incroyable : Only Entertainemnent. Un titre plus Pop Rock qu’autre chose, faussement guilleret. Un finish aérien, émouvant au possible durant lequel le chanteur se fait suppléer le temps d’un couplet par les chœurs, tandis que des « wohoho whohoho » viennent compléter ce tableau un rien teinté de désespoir. Cette mélancolie à couper au cutter interloque tant elle semble si évidente, alors que la révolution est en marche.


Comme quoi tout est possible, même en matière de Hardcore.


Note : 5/5 (et je vous emmerde)


Morceau préféré : Only Entertainment
Tueries : Generator (quelle intro !), No Direction, The Answer

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   CANARD WC

 
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- Greg Graffin (chant)
- Greg Hetson (guitare)
- Brett Gurewitz (guitare, chœurs)
- Jay Bentley (basse, chœurs)
- Bobby Schayer (batterie, percussions)


1. Generator
2. Too Much To Ask
3. No Direction
4. Tomorrow
5. Two Babies In The Dark
6. Heaven Is Falling
7. Atomic Garden
8. The Answer
9. Fertile Crescent
10. Chimaera
11. Only Entertainment



             



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