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PUNK ROCK  |  STUDIO

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1994 Let's Go
1995 ...and Out Come The W...
1998 Life Won't Wait
2003 Indestructible
2014 Honor Is All We Know

RANCID - Let's Go (1994)
Par CANARD WC le 2 Septembre 2010          Consultée 3555 fois

Un éminent professeur de Cambridge expliquait qu’en moyenne, un individu « normal » ne pouvait se concentrer durablement qu’une vingtaine de minutes d’affilée (*). Partant de là, une conférence de 3h sur un sujet pointu est par définition vouée à l’échec tant du point de vue de la concentration humaine que de la déperdition d’informations. Fort de cette analyse, ce professeur mettait en avant l’importance dans un cours théorique de varier son discours au maximum, de rendre son exposé le plus vivant possible en prenant à parti l’auditoire, en répondant « en live » aux questions – voire en lançant un débat en plein cours théorique. Et sa conclusion (en substance) : « N’importe quel discours aussi brillant soit-il ne saurait être parfaitement assimilé sans tenir compte du caractère volatile de l’esprit humain ».

J’ai mis du temps à comprendre ce qui clochait avec ce "Let’s Go" de RANCID et c’est en repensant à cette analyse des « 20 minutes maxi » que j’ai mis le doigt sur ce qui cloche : 45 minutes pour 23 titres. Beaucoup trop LONG ! Surtout dans le Punk, où un titre fait 2’30 maximum. Y a quasiment dans "Let’s Go" la place pour faire deux albums. Idéalement, il aurait donc fallu trier un peu et c’aurait été parfait. Sauf que c’est pas le cas.

Alors évidemment « mieux vaut trop que pas assez » comme le veut l’adage usité en cuisine. Mais quand même, trop c’est quand même trop. Et une trop grande quantité (en musique) a tendance à minorer l’impact des pics artistiques, donnant l’impression de vous manger un bloc plus compact qu’il n’est. D’ailleurs, si vous scindez l’album à peu près en deux (à "Ghetto Box" quoi), on y voit un peu plus clair et on respire un peu mieux. Cette impression du « TROP » n’aurait pas terni "Let’s Go" si celui-ci n’avait pas accusé un léger coup de main en deuxième partie. Et surtout si cette obsession du CD rempli « ras-la-gueule » n’était pas devenue l’un des pires écueils du groupe et la principale cause des albums décousus, lourdingues et mal dégrossis ("Life Won’t Wait") que RANCID a proposés aux cotés des sommets les plus célestes ("Indestructible").

Et c’est dommage parce qu’on a envie de l’aimer très fort ce "Let’s Go", on voudrait bien lui coller un 5/5 en s’excitant dessus, sauf que ce serait pas sérieux et vous m’en voudriez. La faute donc à cette deuxième partie d’album un peu plus faible, à quelques titres moins « bons » ou négligemment balancés en travers de la gueule (c’est leur style me direz-vous). Sans parler de l’interprétation façon « fête de la bière » de FREDERIKSEN dont la rugosité fait souvent merveille, mais pas tout le temps. Parfois suffit d’un bon riff soutenu par l’hallucinant jeu de basse de FREEMAN ("Dope Sick Girl") pour que ça fonctionne, parfois non (comme ce sympathique mais trop brouillon "International Cover-up").

Mais ne vous y trompez pas, derrière cette opulence relâchée et cette facilité un rien énervante, RANCID fait très fort et frôle l’exploit, celui de proposer un album impeccable deux fois trop long. Le miracle aura lieu sur l’album suivant ("…And Out Comes The Wolves" dont vous avez la chance de pouvoir lire la fantastique chronique en cliquant sur l’onglet juste en-dessous). En attendant, il y a ce manifeste brûlant, truffé de pépites Punk, d’une puissance insoupçonnable comme cet incroyable "Radio", qui donne juste envie de sauter partout en hurlant à l’unisson « When I got the music / I got a place to go ». Ou ce "Sidekick" irrésistiblement dégingandé – un peu bizarre – ou mieux encore ce "Tenderloin" avec son refrain et ses chœurs imparables… RANCID ne se prend pas au sérieux, joue décontracté tout en vous donnant des envies de meurtres, de mutineries sur fond de révolution sanglante ("Let’s Go", "Burn", "The Ballad Of Jimmy & Johnny"). Comme quoi un riff solide et un refrain à décoller le papier-peint sont bien les meilleures armes du Punk.

Peu importe alors qu’on raffole ou non du genre, RANCID parle une langue internationale, celle de la rébellion, de l’envie de majeur dressé aux emmerdeurs ordinaires, de ce désir un peu « adolescent » de faire l’école buissonnière de votre vie pour mieux se tailler à travers champs avec vos potes (**).

Allez, tous en chœur :
Let's Go! Where the shores are green
Let's Go! Where the music's loud
Let's Go! Where there ain't no problems, fuck this, fucking transit



Note : 4/5 (en étant très cool).


Morceaux préférés : "Salvation", "Let’s Go", "Radio", "I’m The One".



(*) Et que les « pics » de concentration dans une journée (et pour un individu lambda) étaient situés entre 10h et 11h le matin, et 15h et 16h l’après midi. Ouais, je fais des astérisques incroyablement passionnants.

(**) http://www.youtube.com/watch?v=Xjn0ZcT63uA

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   CANARD WC

 
  N/A



- Tim Armstrong (chant, guitare)
- Lars Frederiksen (chant, guitare)
- Matt Freeman (basse, chœurs)
- Brett Reed (batterie)


1. Nihilism' – 2:02
2. Radio' (t. Armstrong, Billie Joe Armstrong, Freema
3. Side Kick' – 2:01
4. Salvation
5. Tenderloin
6. Let's Go
7. As One
8. Burn
9. The Ballad Of Jimmy & Johnny
10. Gunshot
11. I Am The One
12. Gave It Away
13. Ghetto Box
14. Harry Bridges
15. Black & Blue
16. St. Mary
17. Dope Sick Girl
18. International Cover-up
19. Solidarity
20. Midnight
21. Motorcycle Ride
22. Name
23. 7 Years Down



             



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