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NEO METAL  |  STUDIO

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KORN - Iii: Remember Who You Are (2010)
Par CANARD WC le 3 Septembre 2010          Consultée 12167 fois

Donc c’est un retour aux sources.

Ce qui colle bien quelque part avec l’injonction de « se rappeler qui on est ».

Pour répondre à cette question passionnante, KORN nous a organisé un gentil petit tour de piste de ses premiers albums, soit une synthèse de son Metal hurleur soutenu par une grosse section rythmique. Fin des expérimentations, des incartades Electro / Pop / Rock moderne (rayez la mention inutile - à mon avis elles le sont toutes) ; KORN revient à ce qu’il a su faire de mieux : du Néo « accrocheur » qu’on associe à ce tempo si caractéristique qui donnait l’impression d’un « groove » décadent.

A priori, ce choix « artistique » est plutôt bien vu, tant il est vrai qu’après son "Issues" KORN a divisé, fait pleurer tout un tas de fans et déçus tous ceux qui pensaient que le groupe allait marquer au fer rouge le Metal des années 2000 (j’avoue, je faisais partie de cette dernière catégorie). Alors "Oildale" déboule, enchaîné sur "Pop A Pill", on a l’impression de déjà connaître ces morceaux tant les références directes au vieux répertoire sont flagrantes. "Remember Who You Are" s’installe dans un paysage familier et il réussit, ma foi, fort bien.

Le problème, bien sur, étant que « se pomper » soi-même pour se rabibocher avec son glorieux passé n’est pas suffisant en soi, sinon ça se saurait (je vous renverrais bien à la tragédie "Death Magnetic" pour une illustration du problème mais j’en ai pas le cœur). Alors les titres défilent et ça « fonctionne » tièdeusement. Mais surtout, on se demande :

« Quand que c’est qu’il commence pour de vrai cet album ? »
« Quand que c’est que KORN montre ce qu’il a dans le ventre ? »


Tel est le problème de fond.

Le couplet de "Fear Is A Place" est moche, le titre est globalement pénible. "Move On" pas mieux, carrément insipide. Et ça continue encore et encore, et c’est déjà la fin d’accord d’accord. "Remember Who You Are" est passablement ennuyeux, mais a au moins le mérite de nous faire repenser aux vieux albums de KORN. Entre autres, grâce à Jonathan Davis qui pour l’occasion nous a ressorti tous ses tics vocaux du placard. Et surtout à cause de ces mélodies, de ces « airs », de ces refrains soit ratés, soit d’astucieuses combinaisons de vieux bout de machin. Souvent les deux ("Lead The Parade").

Evidemment, y a pire. "Remember" ne mérite pas non plus qu’on fusille KORN en place publique. L’album tient debout – fébrilement certes – mais il y a un savoir-faire et toujours ce fluide « groovy » que KORN a su si bien employer dans le temps. Si cette pantomime manque cruellement d’inspiration, il aurait été injuste de passer sous silence cet artisanat solide qui permet au groupe de rester présent dans les bacs en 2010. C’est déjà ça.

Reste qu’on était en droit de s’attendre à un Néo plus décapant, à quelque chose de globalement plus efficace. Surtout après avoir exploré pendant aussi longtemps et de façon aussi contestable autant d’horizons pour des résultats aussi peu concluants. KORN donne l’impression de vouloir raccrocher les wagons et expose ainsi à travers cet album toute l’étendue désertique de son inspiration. Entre la prise de conscience douloureuse de sa propre légende, le désaveu d’un pan entier de sa discographie et l’envie d’afficher un regain de forme. Tout ceci est à l’image de ce "Holding All These Lies" qui pousse le vice jusqu’à reproduire les mêmes petits pleurs de désespoir de l’éponyme de 1994 (si, si, souvenez-vous de "Daddy"). Sauf qu’évidemment, tout ce cirque sent terriblement le réchauffé.

Et accessoirement, on n’y croit plus une minute.


Note : 2/5


Morceau préféré : aucun
Morceau détesté : aucun non plus. Eh ouais.

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- Jonathan Davis (chant)
- James Shaffer (guitare)
- Reginald Arvizu (basse)
- Ray Luzier (batterie)


1. Uber-time
2. Oildale (leave Me Alone)
3. Pop A Pill
4. Fear Is A Place To Live
5. Move On
6. Lead The Parade
7. Let The Guilt Go
8. The Past
9. Never Around
10. Are You Ready To Live?
11. Holding All These Lies



             



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