Nous allons remonter dans le temps, pourvu que vous visionniez l’ensemble dans l’ordre établi de ce double DVD. En effet, SAMAEL ne se moque pas de nous et nous offre - sur ces premières traces visuelles et sonores officielles du groupe - pas moins de trois concert entiers et ce, à trois périodes différentes !

En premier, c’est un live de 2002 - soit après la sortie de "Eternal" (1999) - qui va nous emmener en Allemagne au Summer Breeze. La part belle est consacrée à "Passage", qui fonctionne admirablement en public.

En grande forme, avec un écran visualisant des projections animées et abstraites. Dans la parfaite droite ligne de conduite de leur meilleur album et de ce qui deviendra la marque de fabrique pour la suite. Le son est fort cru. C’est assez dérangeant au début ; après, c’est comme tout : soit on décroche, soit on passe outre. Optez pour la seconde alternative, ça vaut le coup ! Beaucoup de jeux de lumières. C’est un bon moment à passer pour découvrir. Mais SAMAEL, cela se vit surtout en vrai. La dimension d’un concert relève le niveau et vos tripes apprécieront d’autant mieux, je puis vous l’assurer ! Néanmoins, ces DVD sont de superbes photographies auditives d’une époque définitivement résolue et, c’est en cela que cette trace a de l’importance… pour peu que le groupe vous passionne un tant soit peu.

Celui de 1996 nous débarquera en Pologne. Évidemment à Cracovie ! Y a-t-il franchement d’autres salles qui enregistrent systématiquement, là-bas ? Petit bonnet sur la tête chauve de notre chanteur de Suisse et c’est Kaos qui s’occupe de la rythmique. Vorph est toujours très martial et son chant captive par son impérialisme débordant. D’aucun pourrait croire qu’il en fait de trop. Je persiste à dire qu’il aime son métier et que sa personnalité lui intime l’ordre de se mouvoir ainsi. Peut me chaud, pourvu qu’il soit efficace. Et efficace, ça, il l’est. Fort de ses interprétations, il nous donne un show, certes calculé, mais bon à vivre.

Mélange entre le passé et le présent, plusieurs périodes du groupe sont abordées et l’ensemble tient malgré tout la route. Étrange, mais la setlist est réussie pour les Helvètes. Le son est un peu disparate mais bon, faites péter le volume de votre magnéto et les voisins danseront avec vous !

Et puis, le plus fascinant à mes yeux, c’est ce concert enregistré en 1994, aux U.S.A. Pourquoi ? Parce que ce sont les débuts prometteurs de SAMAEL avec Xy jouant REELEMENT de la vraie batterie ! Et il headbangue comme un malade en plus, sacré fripon de métalleux, va ! Ensuite, le claviériste me fait tellement marrer. Son attitude est la suivante : il ne bougera pas d’un iota, hormis ses petits doigts délicats et restera de marbre devant un public hystérique et fort fort remuant ! Rigolo ou consternant, l’essentiel c’est qu’il joue correctement ses partitions, n’est-ce-pas ? Mais le plus chouette c’est de savoir également que Vorph a eu des cheveux vachement longs à une époque ! Si, j’vous l’jure… et sa petite moustache fera le reste ! Mwarf, c’est un "live" d’anthologie, vous dis-je !

Ok, le son est passable, pas génial, et faut bien être attentif. Néanmoins, c’est un SAMAEL bien satanique qui nous attend. Pas besoin de maquillage, l’attitude est suffisante. Bon, y a bien le cas de Masmisein, le bassiste primesautier, toujours d’attaque pour se trémousser et sautiller sur place comme (scoop ! moi-même, lorsque je crus conquérir le monde entier avec mes 3 accords et mon ampli pourri. Ah, c’était le doux temps des rêves pour Bionic - gros soupirs !)… hum, m’enfin bon, c’est p’têt pour cela que je ne lui en veut pas d’avoir cette attitude permanente en concert. Sorte de marsupilami sous exctasy. Il vit son trip (noir ou pas, on s’en fout !) mais que de souvenirs, mon dieu, mon dieu.

Trois vidéos sont également de la revue (voir liste). La première est très esthétique ; jeu de contrastes lumineux, bleus principalement et, ma fois, des plus corrects. La deuxième est en revanche très (trop, aurais-je envie de crier) froide et le travail d’images de synthèse - qui consiste à faire tourner la fameuse croix pluri-dimensionnelle se trouvant sur la pochette d’"Eternal" - me laisse de marbre. Je ne suis pas friand de ce genre de chose. Avis aux amateurs, ainsi. Quant à la petite dernière, hé hé, elle me plaît bien. Bouh ! Les gros satanismes ! Xy est une pile électrique sous tension permanente, Vorph est déjà majestueux et Masmisein est déjà filmé au ralenti pour nous préserver de sa nervosité constante ! Intéressant et meilleur son que celui donné en pâture "live" à nos chastes conduits auditifs.

En dernier, vous pourrez vivre certaines sessions d’enregistrement de l’album "Passage" ainsi que du maxi "Exodus", trempé dans le même moule musical. Personnellement, j’apprécie ce genre de chose car cela nous permet de voir dans quelles conditions vivent les musiciens et ce qu’ils doivent subir ou tout simplement vivre pour arriver à un tel résultat. Les interviews - non sous-titrées et en anglais - le confirmeront.

Chouette approche pour qui veut comprendre ou appréhender un minimum ce qu’a produit SAMAEL de meilleur à nos yeux…