Il s’est passé un truc bizarre avec cet album. Bon, je précise que j’ai découvert le groupe récemment avec « Into the Now ». J’avais bien aimé. Là je suis en train de lire la kro de MARGINAL et je suis globalement d’accord avec lui et sa note. Bref, quand j’ai appris qu’un nouveau skeud du groupe sortait, je me le suis chargé fissa avec un « bon a priori ». J’avoue, je n’ai pas reconnu immédiatement « Space Truckin » (manque d’attention). J’ai donc pas capté de suite que c’était un album de reprises.

Quand les premières chansons ont déboulé, j’étais fou. Putain, enfin un bon album de Hard Rock qui tue ! Mon cœur battait le chamade, je dodelinais doucement de la tète, le sourire aux lèvres. Plus qu’emballé, j’étais charmé. Je me voyais déjà vous placarder le nouveau TESLA en « Sélection du Site » avec un beau 5/5 plein de nuances et de mots d’esprit. Puis, quand les premières notes de « Thank You » ont résonné, je suis passé de l’excitation à la déprime.

C’est pas compliqué :
- Pour écouter du bon Hard Rock, fallait être là pendant les années 70.
- Pour écouter du bon Heavy, fallait être là pendant les années 80.
- Pour écouter du bon « Nimportequoi Metal », fallait être là pendant les années 90.

Et en 2000, c’est les années quoi ? Celles du néo poussif à la Avril LAVIGNE et autres LIMP BIZKIT ? Pfouuuu.

Une recherche « gogol » pour confirmer ce que je venais de comprendre, du coup je vais vous le redire doucement et en sautant une ligne :
(Hop)
« Real to Reel » est donc un album de reprises seventies de groupes allant du Rock au Hard Rock.

Pour le détail de quel titre de quel groupe, j’ai pris soin de vous mettre entre parenthèses dans la « Track-list » les groupes plagiés. Non, ne me remerciez pas. Oui, je sais, je suis un mec sympa, TESLA aussi est un groupe de mecs sympas, d’ailleurs cet album de reprises est bien cool aussi. Tout est « nice ». Je vais aller prendre mes pilules. Calmons-nous.

Je ne sais pas si ça a déjà été dit précédemment, mais je vais le dire de façon explicite : les mecs de TESLA sont des putains de musiciens. Donc, grosso modo, le risque que vous prenez avec cet album est proche du néant, étant donné que l’équation - bons titres exécutés par de bons musiciens - est tout sauf foireuse.

Déjà dans les années 80, le groupe sentait le LED ZEP à plein nez et exécutait ses albums avec cette application de l’élève sérieux, condamné à briller dans l’ombre, dans les limbes d’un sous-genre déjà « has been ». Dans cette logique de « perte de vitesse », un album de reprises seventies en 2007 est assez cohérent. Moins crevant et plus original qu’un énième Live, c’est même une initiative assez futée pour combler le vide depuis 2004. Je viens de voir sur leur site qu’il y aura une suite à ce « Real to Reel ». Voici ce que donne le Tracklisting du deuxième épisode :

1. All The Young Dudes (Mott The Hoople)
2. Make It Last (Montrose)
3. Shooting Star (Bad Company)
4. Not Fragile (Bachman-Turner Overdrive)
5. Street Fighting Man (Rolling Stones)
6. Is It My Body (Alice Cooper)
7. I Want To Take You Higher (Sly & The Family Stone)
8. Do You Feel Like We Do (Peter Frampton)
9. Beer Drinkers And Hellraisers (ZZ Top)
10. Seasons Of Wither (Aerosmith)
11. Saturday Night Special (Lynyrd Skynyrd)
12. War Pigs (Black Sabbath)

Ils tirent un peu sur la corde hein ? Ils prennent bien leur temps pour nous pondre un nouvel album apparemment. Pas des violents les mecs de TESLA (minimum 3 ans entre chaque album). A leur décharge (électrique), vu comment ils chiadent leurs morceaux, ça peut se comprendre. Ceci explique cela.

Evidemment, ce « Real to Reel » est de très bonne tenue. Interprétation au cordeau, un son « chaud », une délicatesse et une exécution sans faille. TESLA sent bon de la bouche. Une douce excellence glisse tout le long de l’album. Cet hommage est impeccable – son écoute est agréable. Les reprises sont à la fois fidèles et empreintes de la « touch » du groupe. Touchant même au divin sur « Thank You » et « Bell Bottom Blues ».

Reste le choix des morceaux et leur enchaînement, un choix d’initiés jalonné de « clins d’oeil » du groupe. La galette alterne émotions, feeling, intensité, douceur et agressivité sans jamais faiblir. Faisant le pont entre la fin des années 60 et les seventies, TESLA semble avoir voulu la première moitié du CD plus Hard que Rock, puis inversement. Cette phrase est pourrie, mais je maintiens.

« Real to Reel » est plus qu’un vague Best Of de Hard Rock des années 70 exécuté par un groupe de vieux Hardos sur le retour. Il s’agit avant tout de l’hommage d’excellents musiciens fait au survival Hard Rock. Dans un genre qui se désagrège à vue d’oreilles, ce réchauffé est à la fois rassurant et déprimant. Tout dépend de votre humeur. Verre à moitié vide, verre à moitié plein. Toujours la même histoire.


Note : 3,5 / 5


Reprises préférées du Canard : Thank You, Rock Bottom (quelle tuerie !) et Bell Botom Blues.


Note : Concernant les premiers albums du groupe, outre les chroniques NIME, voici le lien d’un pote à l’avis éclairé et à l’analyse objective pleine de finesse : http://inoxydable.over-blog.com/archive-08-08-2006.html