Par définition, le Death Metal est une musique avant tout dédiée à la violence. Un rouleau compresseur surpuissant écrasant tout sous le poids de ses vocaux gutturaux et de rythmiques grasses, pesantes ou rapides, de sa basse bourrelée, et d'une batterie spécialisée dans la trépanation avec option bain de sang. Mais voilà, certains expérimentateurs ont eu tôt fait d'étudier comment optimiser le potentiel destructeur de cette véhémente expression musicale, en y injectant l'une ou l'autre touche extirpant l'ensemble du cadre étriqué de la bête agressivité initiale. FEAR FACTORY était de ceux-là.

FEAR FACTORY, ou quatre chercheurs ès Death Metal, déterminés à accoucher d'une nouvelle forme de vie, froide et mécanique, implacable mais pas totalement inhumaine. Dans sa première forme, l'exosquelette issu du laboratoire FEAR FACTORY apparaissait articulé autour de pièces et composants franchement Death Metal. Direct et brut, ce prototype jouissait déjà cependant des fonctions qui seraient améliorées sur les modèles suivants, et qui n'étaient exploitées ici qu'avec parcimonie : modulations vocales spectrales et pleines d'écho s'imposant en contre-point des vocalises gutturales et autres beuglements, samplers et nappes de claviers synthétiques et Indus revêtant déjà l'ossature métallique faite de riffs salement tranchants, mais ne recouvrant pas l'intégralité de la machine de mort de FEAR FACTORY. Un véritable cyborg qui exhibait alors un attirail d'une agressivité qui irait décroissante sur les versions suivantes.

Avec ce premier modèle, frappé du dénominatif "Soul Of A New Machine", FEAR FACTORY choisissait ainsi d'exacerber toutes les options les plus meurtrières de sa chose. Malheureusement, et comme pour chaque prototype en général, ce premier modèle souffrait de quelques défauts. Ceux-ci n'étaient pas rédhibitoires dans le cas présent, mais FEAR FACTORY aurait probablement pu se soustraire à quelques ennuis dans le fonctionnement efficient de son cyborg de combat si les programmateurs n'avaient pas décidé de scinder en deux ses réserves d'énergie.

La première batterie de "Soul Of A New Machine" constituait en effet un réservoir gavé d'éléments des plus efficaces et intéressants, mais ce dernier n'étant pas éternel, l'ordinateur central de la machine basculait sur une deuxième batterie prenant le relais. Et celle-ci n'avait visiblement pas fait l'objet de toutes les attentions, et peinait à proposer un matériel énergétique aussi probant et abouti... Il eut mieux valu que les créateurs concernés envisageassent l'adoption d'un réservoir unique et moins important, plutôt que de s'encombrer de deux réserves de qualité différente, augmentant certes le temps d'autonomie de la créature (17 unités de temps), mais réduisant au final sa force d'impact.

Pour conclure, si ce prototype ne remplissait pas toutes les conditions nécessaires pour l'autoriser à briguer le titre d'arme de destruction de haute qualité, les données relevées via ce test grandeur nature auront au moins permis de déceler tout le potentiel révolutionnaire des chercheurs de FEAR FACTORY, et de dégager plus nettement les pistes à approfondir. Les modèles suivants devaient en profiter et achever de propulser FEAR FACTORY dans le cercle des grands noms du Metal moderne.