Pour PANTERA, c’est avec ce "Cowboys from Hell" que tout a véritablement commencé. Premier changement et non des moindres : ça bastonne sec ! Fini les errements pseudo heavy Rock typiquement US, le chaton s’est fait panthère noire, place à un power heavy thrash 100 % novateur, sorte de copulation improbable entre JUDAS PRIEST et les hordes de thrasheurs de la Bay Aera ! La production signée Terry Date, sans être géniale du fait d’un manque de moyen évident (pas assez de basses, un poil trop d’aiguës), a l’avantage de parfaitement restituer l’énergie du gang.

Dès la première piste (et quelle piste…), la messe est dite ! Inutile de tenter de résister au dévastateur et terriblement groovy "Cowboys From Hell", l’un des meilleurs titres jamais écrits par le combo. La suite me direz-vous, c’est du tout bon. Plus de dix ans après la sortie de cette galette, il m’apparaît bien difficile d’extraire ne serait-ce qu’un titre moyen. Bref, il s’agit d’un très grand disque celui qui a placé PANTERA au-dessus de la masse.

La qualité c’est bien, mais la diversité sans perte d’intensité c’est encore mieux ! Et sur son point, inutile de vous dire que l’on en a pour son argent : que cela soit avec les morceaux thrashisant avec en tête de liste les terribles "Psycho Holiday" avec son superbe riff malsain accompagné de voix de maître par un Phil Anselmo s’affirmant comme un futur grand (ce dernier chantant certes à la perfection mais encore trop proche de son maître, Rob Halford, influence prestigieuse dont il s’affranchira totalement sur l’album suivant), "Heresy" digne des Four Horsemen des mid-eighties, les bombes heavy "Domination", "Shattered" ou "The Art Of Shredding" digne du Judas de "Painkiller" sorti la même année d’ailleurs (tiens, tiens …) ou les compositions power-thrash "Clash Wtih Reality", "Medecine Man", "Massage In Blood".

PANTERA signe des ébauches fort réussies de ce qui sera son futur gros son faisant de lui l’un des groupes les heavy de la planète : au programme des riffs pachydermiques, des changements de rythme aidé par un batteur extra-terrestre (Vinnie Paul) et un guitariste (le père Dimebag Darell) enchaînant les soli comme d’autre les perles ; et enfin d’un registre plus mélodique avec deux compositions de tout premier plan, le classique des classiques incarné par la géniale power-ballad "Cemetery Gates" (deuxième gros hit de l’album) et le moins connu mais tout aussi fulgurant car plus middle tempo "The Sleep" à la croisée des chemins entre un "Walk" (titre de l’album "Vulgar Display of Power") et la power ballade.

Pour conclure, un grand moment de métal US, véritable acte de naissance d’un très grand groupe au potentiel énorme qui explosera commercialement en durcissant paradoxalement un poil le ton avec son album suivant. Pour moi, un des disques de métal féroce accordant le mieux la puissance et le sens de la mélodie, c’est tout dire…