Un an après "Metal Magic", retour aux affaires. Une nouvelle fois produit par papa Abott et distribué par le label indépendant Metal Magic Records, "Projects In The Jungle" met dès son premier morceau, "All Over Tonight", les choses au clair : PANTERA fait du glam. Point barre.

Y'a plus à chier ! La voix de Terry Glaze atteint des sommets d'aigu (on n'est pas loin de mon canard préféré, Vince Neil de MÖTLEY CRÜE).

Première constatation: le coup de l'artwork ridicule n'a semble-t-il pas porter ses fruits... Sans doute pire que la précédente...

Si KISS, VAN HALEN et JUDAS PRIEST ont composé l'immense influence de PANTERA à ses débuts, il faut désormais ajouter à cette liste des groupes comme RATT, MÖTLEY CRÜE et même DEF LEPPARD !

Il est flagrant d'entendre le mimétisme de "Like Fire", qui repose sur un riff très proche d'un "Looks That Kill" de MC pour ne pas nier l'influence majeure qu'aura été "Shout At The Devil" (1983) sur PANTERA au cours de l'année ! Un morceau réussi à ce titre (superbe solo de Dime) ! Même "All Over Tonight" n'aurait pas à rougir sur des opus du groupe : écoutez Dime à la guitare nous proposant de sympathiques riffs plutôt accrocheurs, ainsi qu'un solo plus que plaisant !

Ce dernier s'offre enfin, serait-on tenté de dire, un instrumental comme son idole Eddie Van Halen. Même si on est loin d'un "Eruption", Darrel se fait plaisir avec un titre 100 % instru ("Blue Light Turnin'Red"). Inutile de le nier, mais on peut parfaitement prendre la mesure des capacités de notre lascar.

Ce qui frappe sans doute le plus ici, c'est l'apparition de morceaux totalement « pop metal » : synthé dehors, un poil « méchant » mais taillé pour la radio (type A.O.R) sur "In Over My Head" et "Takin' My Life" sonnant typiquement "années 80"... Même si on lorgne sur JUDAS PRIEST avec "Heavy Metal Rules" et ses paroles simplistes ou "Only A Heartbeat Away", cet opus nous réserve des moments de speederies bien thrash ("Killers, "Out For Blood").

Bilan : indéniablement, PANTERA progresse. Appliqué, sérieux et, semble-t-il, motivé, le groupe s'attache à gommer quelques-uns de ses défauts tout en se dotant d'un côté « pro » pas ridi.

En choisissant délibérément la voie du glam, nos Texans tentent de braquer les projecteurs dans leur direction. Il n'en demeure pas moins que tout cela ne propose pas grand-chose d'innovant, frisant beaucoup trop souvent le ressucé des grands noms du genre... Dime assure, le reste du groupe n'a pas à rougir et Glaze est un chanteur doté d'un bel organe. Tout ceci sur un album aux moyens limités. Encourageant...
En 1984, PANTERA est un gentil minou qui tente de prendre davantage d'assurance...

Verdict : 2,5/5.