Raretés ou pas, certains albums live ne devraient pas sortir à tout prix. Comme les compilations de toutes sortes qui ne feront jamais l'unanimité. Ces produits sont taxés de consumérisme à outrance par leurs détracteurs et de pièces de collection par les aficionados. À vous de voir dans quelle auge vous broutez. Quant à moi, lorsque j'écoute "Far Beyond Live", je me dis que j'ai perdu des heures de ma vie, même si PANTERA demeure une icône de mon adolescence.

Enregistré le 10 avril 1994 au Metropolis de Montréal, ce concert a eu lieu à peine trois semaines après la sortie du bizarroïde "Far Beyond Driven". Ce qui en fait un exercice intéressant pour les encyclopédiques et inconditionnels du groupe culte, mais qui pour les autres, sera des plus bancals.

Bon, on est en 1994, aussi les techniques d'enregistrement de shows Metal n'a-t-elle pas atteint son apogée… On en a que pour le Rock et le Metal, à moins qu'il soit joué dans des stades par IRON MAIDEN ou METALLICA. Les autres sont souvent confinés à des salles crades, comme c'est encore le cas. Je vous préviens toutefois que le Metropolis est une enceinte pouvant accueillir 2000 personnes, alors PANTERA n'a pas été maltraité pour le coup. Donc pourquoi cette piètre qualité du son ? Les spécialistes sauront répondre, mais il demeure que même si on a l'impression de moshpiter avec les Montréalais, nos conduits restent sur leur faim.

PANTERA rend hommage à son troisième album, qu'il crache avec véhémence. Ce "Far Beyond Driven" a subjugué tout le monde qui croyait que "VDOP" supplantait "CFH" à un niveau presque indécent. Parmi les bons enchaînements de la tracklist, notons les trios "Walk" – "Strength Beyond Strength" – "Slaughtered" et "Fucking Hostile" – "This Love" – "Mouth For War". Mais ne risquez pas votre vie en plongeant pour des perles, ce Live est tout sauf marquant, à moins que vous soyez un nostalgique de la pire espèce. Surtout qu'à cette époque, les Texans n'avaient pas encore sorti leur album le plus achevé selon bibi, "TGST", pour lequel je nourris une frénésie sans bornes.

C'est pourquoi je ne conseillerais qu'un seul Live pour quiconque veut apprécier la puissance de PANTERA : "Official Live: 101 Proof", sorti trois ans plus tard. La qualité sonore est déjà beaucoup mieux, la setlist est juste monstrueuse et la foule est possédée ! Comme dirait Conrad McLeod : « Il ne peut en rester qu'un… »

Rareté ou pas, ce Live est un bonbon seulement pour les mordus et ceux qui aiment entendre roter Phil Anselmo après une goulée de bière.

Indice de violence : 3/5.