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METAL ATMO / BLACK  |  STUDIO

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- Membre : Hellfest, Thou Art Lord
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ROTTING CHRIST - Pro Xristou (2024)
Par WËN le 8 Septembre 2024          Consultée 996 fois

Malgré une popularité à son paroxysme - recouvrée depuis une décade et demie maintenant - des dates à travers le vieux continent et les nouveaux mondes et ce, jusqu'aux terres australes et celles du soleil levant, les dernières productions studio de ROTTING CHRIST - vous l'avez vu - étaient loin de nous enchanter ou d'embraser à un quelconque moment ce sentiment de toute puissance antique que sa promotion ronflante voulait bien lui attribuer. Se montrant plutôt lâche au moment de nous convaincre, l'accumulation de gimmicks pas toujours très heureux et trop patauds cachait plutôt maladroitement ce que nous pourrions qualifier d'une certaine paresse artistique (à un tel point que se replonger dans "Rituals" (2016) et "The Heretics" (2019) pour fourbir cette chronique-ci fut davantage contraignant qu'autre chose). Ce nouveau disque, avouons-le, était donc tout, sauf attendu comme le messie.

Et, force est de constater que les premières écoutes, si elles ne furent peut-être pas auditivement éblouissantes, s'avérèrent en tout cas rassurantes. Réellement. Exit les redondances atmosphériques aux percus tribales (excellente idée la première fois, mais sur un tiers de disque, non !!), exit aussi les trop répétitifs glapissements de veau-de-lait en guise de chant, exit aussi le riffing éculé sans variation qui moulinait dans le vide sans une once d'entrain. Exit, donc, ce qui tirait systématiquement vers les enfers notre duo d'Athéniens qui, pour cette nouvelle épopée, semblent nous vouloir que du bien.

Pourtant dans l'approche, peu de différence sur le papier, finalement. Les frères Tolis sont toujours seuls à la barre, Sakis pour le chant et les guitares/basses (ainsi qu'à la composition et aux textes), tandis que Themis se concentre sur ce qu'il sait faire de mieux, taper fort. Le seul élément notable à mentionner serait, à la rigueur, l'émancipation de Sakis Tolis le temps d'escapades solo qui, imaginons, lui auraient permis d'évacuer ses idées trop défraîchies pour le cas ROTTING CHRIST ? C'était en tout cas la latitude laissée à "Among The Fires Of Hell" (2023) sorti sous son propre nom (et qui est basiquement du ROTTING CHRIST, période "A Dead Poem") et à "The Seven Seals Of The Apocalypse" (2023, itou) sous le patronyme de ΧΞΣ (dont l'existence ne nous était même pas parvenue) et qui basiquement - ça nous embête de le dire, mais - joue aussi du ROTTING CHRIST. Pas convaincu par cette piste, donc...

En tout cas, revoilà au moins les Grecs avec des choses à proposer, qu'il s'agisse de riffs bien trempés (cette intro de disque ne laisse-t-elle pas envisager tant d'epicness, "The Farewell", "The Apostate"), de ces longues leads mélodiques et traînantes dont ils ont le secret ("Like Father, Like Son", harmonisées sur "The Sixth Day"), voire des ébauches de soli ("Pretty World, Pretty Dies", "The Sixth Day", "Like Father, Like Son") et ci et là, d'une bonne couche de chœurs (sur "Pix Lax Dax" certes déjà entendus mais ça produit toujours son petit effet, ambitieux en introduction de "Saoirse", ou féminins cette fois sur "Pretty World, Pretty Dies" qui saura sans nul doute évoquer les heures de gloire de "Aealo" [2010]). Et puis comme abordé brièvement, le chant de Sakis n'est plus autant aux figues que ce que nous pouvions récemment en dire (ou le gars frôlait l'insupportabilité la plus totale par moments) et c'est mine de rien un bienfait non négligeable. Ça, et par exemple, la bonne idée d'inviter Androniki Skoula (CHAOSTAR, et soprano occasionnelle pour SEPTICFLESH, DEVISER ou ODIOUS) qui, en naïade de ces lieux vient apporter un peu de consistance à "La Lettera Del Diavolo".

Oui, à condition de ne plus chercher ni d'attendre de Black Metal vindicatif et primitif de la part de ROTTING CHRIST, cet album a d'honorables atours pour convaincre un public touche-à-tout, ou de festival. La grosse machinerie spartiate est bien huilée et nous pensons qu'il ne faudra pas chercher à y dénicher autre chose qu'un moment récréatif via son Metal Atmo (qui saura lâcher ici et là quelques clins d'œil Death/Black, sans prétention), comme peut en témoigner cet impitoyablement téléphoné "Like Father, Like Son", qui voit ROTTING CHRIST chercher à rencontrer tant AMON AMARTH que le public de ce dernier (par les thématiques et le style).

Là où le bât blesse, passée cette surprise initiale pas désagréable du tout, et les écoutes se succédant… c'est que les neuf véritables compositions délivrées ici sont peu ou prou bâties sur le même schéma, une phrase d'accroche déclamée en intro, le riff accrocheur/combatif qui ne manque de débarquer, le chant et/ou les chœurs qui rentrent en scène dans la foulée, les mélodies de guitare typiques, et le tour est joué. C'est très vite flagrant. Et, rajoutons un peu d'huile de torse sur feu-nos espoirs : les leads de guitare sont quand même très (très !) similaires d'un titre à l'autre. Preuve en est que les frères Tolis ont bien du mal à s'extraire de cette fâcheuse paresse artistique susmentionnée qui les définit depuis un trio d'albums maintenant, car, oui, nous sommes ici à peu près certains qu'un peu de finesse dans la démarche au moment d'introduire leurs morceaux, ne pouvait que s'avérer favorable. Comme quoi, même si le changement d'angle d'attaque proposé sur ce cru 2024 demeure plutôt bénéfique, certains automatismes ont du mal à s'aplanir. Quelques moments plus faibles ne manquent d'apparaître ("ᛦᚵᛑᚱᛆᛋᛁᛚ" - "Yggdrasil") qui n'apporte rien de plus sur sa débauche de chœurs, entouré qu'il est de morceaux qui s'en accommodent mieux, "The Farewell" qui tend à s'embourber passé son bon travail de guitare) et les minuscules secondes de cornemuse en background à la toute fin de "Saoirse" - pour faire genre, clairement - n'y changeront pas grand rien. Chassez le naturel…

À l'image d'un THERION ou d'un SEPTICFLESH (entre autres hydres si imaginatives des 90s) qui subissent elles aussi de plein fouet ce syndrome de la paresse artistique (mais ne s'agirait-il pas simplement de fatigue ?) au moment de se renouveler, ROTTING CHRIST - s'il a bien du mal à embrasser la sublime splendeur que la toile qui lui sert de pochette (*) laisse suggérer - arrive cependant cette fois à échapper au naufrage puisque, soyons franc à son propos, nous n'avons pas passé un mauvais moment à l'écoute de ce "Pro Xristou". Moyen au demeurant, car il souffrira forcément la comparaison par rapport à quelques-uns de ses glorieux aînés, ce quatorzième LP est peut-être son travail qui lassera le moins facilement depuis le très bon "Kata Ton Daimona Eaytoy" (douze ans déjà). Reste à savoir de quel côté s'arrondira son 2,5/5 et, bons joueurs, vous nous voyez envisager l'étoile supérieure, justement grâce à cette impression générale qui en ressort, moins lourdingue que ses deux prédécesseurs. Cependant, ne vous laissez pas leurrer : "Pro Xristou", s'il fait le travail, ne se montrera jamais réellement aventureux ni conquérant à un quelconque moment… Par contre, il s'avèrera idéal en musique de fond lors d'une soirée grand public. Mais ceci n'est pas nécessairement un compliment.

::::

(*) Ce "Destruction", de la série "The Course Of Empire" (à mettre en relation avec "Consummation" et "Desolation"), signé Thomas Cole n'en est pas à sa première utilisation au sein de la scène Metal, puisque déjà vu sur chez ARGHOSLENT. On pourra au moins remercier ROTTING CHRIST et le département artistique de chez Season Of Mist pour pouvoir dorénavant profiter de l'œuvre sans une irrépressible et sous-jacente envie de gerber.

Thomas Cole, lui, a notamment déjà été mis en valeur par deux fois chez CANDLEMASS ("Nightfall" et "Ancient Dreams"), ou ASPHODELUS ("Sculpting From Time").

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- Sakis Tolis (chant, guitare, basse, compositions, textes)
- Themis Tolis (batterie)
- Androniki Skoula (invité - chant #5)


1. Pro Xristou (Προ Χρι
2. The Apostate
3. Like Father, Like Son
4. The Sixth Day
5. La Lettera Del Diavolo
6. The Farewell
7. Pix Lax Dax
8. Pretty World, Pretty Dies
9. ᛦᚵᛑᚱᛆᛋᛁ&
10. Saoirse



             



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