J'en ai marre des chanteurs qui réussissent leurs thérapies.

Ah ah ! Tu dis ça parce que la tienne avance pas !

Toi le Surmoi ; tu fermes ta gueule ! Pardon, je disais donc que j'en ai franchement marre… C'est vrai quoi, dès qu'ils vont mieux ils se sentent obligés de le faire savoir !

Y a MANSON qui, depuis 2020, gobe gaiement du Prozac entre deux aquarelles et une chanson Pop Rock sur un monde qui court à sa perte. Y a Corey Taylor qui, depuis deux albums, supprime méthodiquement toute la haine et le chaos viscéral qui alimente SLIPKNOT depuis son origine. Tout ça pour le transformer en SLIP SOUR, ou STONE KNOT, comme vous voulez. Et maintenant ya Jonathan DAVIS qui s'y met…

Sérieux les gars, quand vous composez pour votre projet "principal" laissez vos side-projects à leur place ; de côté ! Parce que c'est simple, basique : quand je choisis d'écouter JD en solo, c'est parce que je veux retrouver une palette de sonorités et d'émotions particulières. Quand c'est KORN je veux du gros son bien gras, du groove à bloc et un Davis possédé par les ténèbres.

C'est d'ailleurs pour ça qu'à sa sortie, "The Nothing" était un parfait résumé du KORN de 2019. Malheureusement je peux pas en dire autant de ce "Requiem". Car même s'il est loin d'être inaudible, il m'a quand même un peu déçue.

Déjà parce qu'en terme d'ambiance globale on dirait qu'ils ont recyclé des chutes de "The Nothing". Mais sans cette atmosphère sinistre, qui a été remplacée par des expérimentations Pop Rock façon "Untitled" ou "See You On The Other Side". Mais en mieux, quand même ("Start The Healing").

Et puis parce que toute cette joie artificielle, ça m'étouffe ! Je me noie dans ces élans mélodiques, certes objectivement très bien amenés et avec une précision qui fait mouche à chaque fois, mais qui pour moi jurent avec KORN en tant qu'entité ("Let The Dark Do The Rest", "Disconnect", "Hopeless And Beaten").

On sent que ça lui fait du bien à Jonathan de pouvoir extérioriser ses démons à travers ses différentes influences musicales, soigneusement intégrées au style KORNien. Mais avec tout le respect que j'ai pour lui, il force un peu trop à mon goût.

Avec du recul, faut reconnaître que c'est un album totalement honorable. On reste quand même dans du KORN récent relativement familier et je le préfère nettement au dernier SLIPKNOT. Mais il est légèrement moins inspiré que ceux de la série à laquelle il fait suite. Et c'est là que ça pèche pour moi… Je m'attendais à ce qu'il soit aussi bien voire mieux (soyons fous !) que les autres.

3,5/5 arrondi à 3/5 parce que qui aime bien châtie bien.