HALESTORM avec son premier opus éponyme a connu un franc succès. Enchaînant les concerts, le groupe s'est même targué de sortir un Live à Philadelphie, que je vous recommande. On découvrait des Américains très efficaces dans le Hard Rock avec des riffs bien incisifs et d'un autre côté une facette plus Pop bien maîtrisée également. Le tout mené par l'imposante Lzzy Hale, frontwoman diablement efficace et avec une palette vocale déjà bien large.

"The Strange Case Of…" sort trois ans après le premier effort du groupe. Les premiers singles m'avaient rassuré, un côté Hard Rock bien pêchu en ressortait, HALESTORM est venu pour en découdre et c'est tant mieux. Les hostilités démarrent sur les chapeaux de roue avec l'énorme "Love Bites (So Do I)", peut-être mon titre préféré du groupe. Le riff d'intro joué par Lzzy Hale lorgne vers le Metal et son frère est monstrueux derrière les fûts. Tout est bon dans ce titre, les guitares dans les couplets, le refrain fédérateur et surtout ce break où Lzzy s'égosille. Elle hurle sa rage comme jamais auparavant, exercice qu'elle réitèrera à pas mal de reprises dans le futur. Si vous aviez trouvé déjà que le premier album était incisif par moments, vous n'êtes pas prêts pour ce titre d'ouverture.

J'aurais pu écrire bien plus sur ce titre mais je vais laisser un peu de place aux autres car ils méritent également votre attention. HALESTORM se veut plus hargneux, plus percutant et surtout plus carré. Certains titres sont clairement taillés pour le live comme le montre "I Miss The Misery" et son refrain si simple mais si efficace. L'art de composer un hit est un talent que tout le monde ne maîtrise pas et force est de constater qu'HALESTORM s'en sort à merveille. "Mz. Hyde" avec ses couplets bien pensés, l'hymnique "Freak Like Me", la pachydermique "Daughters Of Darkness" et ses "na na na na" vindicatifs ou encore "You Call Me A Bitch Like It's A Bad Thing" et ses riffs qui déchirent tout. J'ai pas mal de superlatifs qui me viennent à l'écoute de tous ces titres mais je ne veux pas vous bassiner plus que de raison.

J'arrive au gros point faible de l'album : l'enchaînement des trois ballades "Beautiful With You"/"In Your Room"/"Break In". Bordel mais qui a eu cette idée à la con ? Après un début aussi bon, se coltiner trois ballades consécutives constitue un véritable trou d'air. J'apprécie les ballades mais avec parcimonie. Elles auraient pu être placées en pistes 4, 8 et 12 par exemple ? Ou, 3, 6, 10 ? L'ordre des titres c'est essentiel pour apprécier pleinement un disque. Si tu lasses l'auditeur, c'est cuit. Je ne sais pas ce qui est passé dans la tête du groupe (ou d'Atlantic) mais là y a clairement faute grave. En plus de cela, les ballades ne sont pas mémorables, mis à part "Break In" qui me touche grâce à l'interprétation impeccable de Lzzy au chant et au piano.

Passé ce trou d'air, on reprend des couleurs avec de nouvelles gifles qui sont plus que bienvenues. De toute façon, après trois ballades, tout est bon à prendre. L'album se clôt sur la très bonne "Here's To Us", chanson Pop qui prône la positive-attitude. Cette chanson transpire la légèreté, la bonne humeur et fait un bien fou. Une bien belle conclusion.

Vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé cet opus et je vous le recommande vivement. HALESTORM durcit le ton et c'est tant mieux. Je vous déconseille cependant d'enchaîner les trois ballades, vous pouvez réarranger la tracklist à votre sauce pour qu'il n'y ait pas de trou d'air car cet album mérite vraiment le détour. Frustrant mais tellement bon !