Piet Sielck rêvait de faire un DVD, et ça ne date pas d'hier. Depuis un peu plus de dix ans, dans des interviews précédant la conception même de "Megatropolis", le chauve à la BC Rich rouge en parlait déjà en évoquant ce fan tibétain qui de toute évidence n'aura jamais la moindre opportunité de voir IRON SAVIOR en live. C'est chose faite aujourd'hui avec ce "Live At The Final Frontier", titre trouvé par le graphiste attitré du groupe Felipe Machado.

En immortalisant ce show donné début 2015 à la maison-mère (Hambourg), IRON SAVIOR a, malgré des moyens limités (le DVD est davantage un accessoire il faut bien le dire, la salle ne contenant guère plus que quelques centaines de personnes, et les trois ou quatre caméras limitant un peu l'aspect visuel), su proposer un produit honnête, comme toujours, et de qualité.

On observera cependant qu'IRON SAVIOR croit davantage à son renouveau depuis deux albums puisque "The Landing" et "Rise Of The Hero" se taillent la part belle de la setlist. Pour le second c'est tout à fait normal, promo oblige (la réédition de "Megatropolis" n'est pas encore sortie à ce moment-là, ce sera chose faite un mois avant ce Live) et pour "The Landing" c'est amplement mérité, tant il se glisse sans problème dans le peloton de tête des travaux du groupe.

Du coup, n'espérez pas vous faire un best-of avec "Live At The Final Frontier", puisque les travaux passés, notamment les très recommandables "Unification" et "Battering Ram" sont assez discrets à l'exception de "Break The Curse" et des indéboulonnables "Mind Over Matter" et "Coming Home", gros classiques des Allemands avec l'antédiluvien "Atlantis Falling" du premier album (1997). Dommage car Piet Sielck, très en voix, fait littéralement décoller les "Mind Over Matter" et autres "Atlantis Rising".

On ne peut reprocher quoi que ce soit à IRON SAVIOR sur la cohérence de sa setlist (même si je n'aurais pas craché sur un petit "Titans Of Our Time" ou un "Solar Wings"), implacable, alternant très bien speederies, mid-tempi plombés et morceaux d'animation ("Break The Curse", "Heavy Metal Never Dies" que je ne puis, en tant que non-germanophone, apprécier à leur juste valeur). En outre si Jan S. Eckert ne fait pas un choriste de premier choix (il est à la peine sur le conquérant "The Savior"), il est un partner-in-crime pour Piet et plus souvent qu'à son tour donne de la voix pour renforcer les chœurs virils typiques du groupe. Le meilleur exemple est certainement "Burning Heart", dont la puissance se voit décuplée par rapport à son pendant studio.

IRON SAVIOR occupe l'espace médiatique avec en l'espace d'un mois, un réenregistrement ("Megatropolis 2.0") et ce double Live d'une heure et demie à l'énergie communicative que je ne saurais que trop recommander aux passionnés du Heavy le plus pur et le plus sincère, et un déjà un prochain album "Titancraft" prévu pour mai 2016 ! Je n'attendais pas grand-chose de cette sortie qui ne révolutionnera pas la hiérarchie des Lives sortis depuis le début de la décennie, mais dont l'honnêteté, le professionnalisme et le respect des fans transpirent à chaque instant.