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- Style : Enslaved, Ereb Altor, Darkest Era
- Membre : Dread Sovereign

PRIMORDIAL - Where Greater Men Have Fallen (2014)
Par DOLORÈS le 1er Janvier 2015          Consultée 8503 fois

"Where there should be rage
There is weeping and silent conformity"

Là où se rejoignent les anciens arts, et la mémoire des révoltes passées, les imaginaires d'autrefois, là où se mêlent le vin et le sang, inscrits en lettres d'or, dans l'ombre et la poussière. C'est là que sont tombés ces hommes meilleurs. C'est là que les chants se sont tus, que l'Histoire a choisi son camp entre le pardon et l'oubli. C'est là que PRIMORDIAL entre en scène, pour nous conter son savoir au goût de cendres.

Au premier plan se dresse cette sculpture solennelle, qu'aurait réalisée Rafaelo Romanelli en 1902, aujourd'hui dans le cimetière de Bellu en Roumanie. Une histoire d'amants qui apprennent qu'ils sont frères et sœurs, et choisissent alors la mort face à cette annonce. Un visuel dont le fond n'entretient que peu de liens avec l'univers de PRIMORDIAL mais qui, à travers la forme – ces personnages dont la pierre fige la douleur – est tout à fait approprié. On retrouve là l'empreinte singulière du groupe.
Après les deux chefs-d’œuvre que furent "To The Nameless Dead" et "Redemption At The Puritan's Hand", l'annonce d'un nouvel album sentait à la fois l'espoir et la crainte. Les premiers titres dévoilés, en dehors de l'ensemble soudé que forme l'opus, laissaient une impression tiède. Mais une fois "Where The Greater Men Have Fallen" lancé, écouté de bout en bout, et réécouté, cet album est loin d'être décevant. Même "Babel's Tower" dont le décalage entre le clip et la musique me semblait gâcher l'ensemble, finit par être un de mes titres favoris.

Les Irlandais n'ont pas changé. Si quelques détails plus appuyés ou au contraire délaissés se font entendre, PRIMORDIAL reste égal à lui-même. Ces élancements chauds où résonnent des textes cinglants, et cette petite niche qu'a creusé le quintet dans son Black Metal originel en travaillant rigoureusement à entretenir le foyer ardent... On a tendance à sortir le groupe de ce carcan Black Metal, bien que peu d'éléments démentent entièrement cette appellation, si ce n'est le chant clair si particulier de Nemtheanga. Pourtant, celui-ci n'est en aucun cas caractéristique d'un style précis autre, si ce n'est du groupe lui-même.

"Babel's Tower" a beau être magnifique, et un des titres phares de l'opus, la crainte était de rester sur ce type de format assez convenu, en attaque directe, selon une ligne directrice marquée autorisant peu à peu des débordements. Finalement, la crainte est écartée dans un premier temps avec les quelques extravagances que l'album se permet : "The Alchemist's Head" rempli de dissonances, ou encore la première partie acoustique de "Born To Night" qui peut surprendre.
Cette nouvelle facette, proposant toujours le même univers orageux et noir perd l'aspect massif des albums précédents pour valoriser des compositions un peu plus épurées, qui offrent une place légèrement différente au chant. Loin du récital de désolation qui se mêlait aux autres pistes, comme fondu dans l'ambiance générale, ici on le voit s'infiltrer au premier plan. Il se montre dans des mélodies plus accentuées, jouant leur propre rôle au devant de la scène, dont on avait déjà l'ébauche sur "Redemption At The Puritan's Hand".

PRIMORDIAL en profite pour continuer d'afficher une identité très forte : ce son, cette voix, cet univers. Pourtant, l'avantage de "Where Greater Men Have Fallen", comme de nombreux titres de la discographie, est de proposer des tirades épiques assez peu précises et peu situées pour parler à tous. Les Irlandais ont toujours su piocher en dehors de leur propre histoire et folklore. Mais les textes, ici, encore une fois l'un des plus gros atouts du groupe, me semblent à la fois assez forts et larges pour résonner avec facilité chez tout le monde. Ils nous montrent à nouveau avec quelle maîtrise on peut chanter la gloire des batailles, la mémoire des défunts et la pureté de notre terre sans passer par aucun cliché nationaliste, ni user d'approximations historiques écœurantes sur fond d'instruments folkloriques sans rapport aucun. Pour cela, merci.

C'est grâce à cela que PRIMORDIAL continue d'exister et d'être unique, continue de transcender l'auditeur par des titres aussi complexes que somptueux, où chacun trouve matière à émouvoir. Ces morceaux portent l'héritage assez lourd des albums précédents tout en sachant s'en détacher : la part la plus puissante du groupe sur "Where Greater Men Have Fallen", la plus éthérée pour "Wield Lightning To Split The Sun", en traversant toutes les teintes et directions possibles du groupe. Un album plus que réussi pour la simple et bonne raison qu'il réussit à garder intacte l'image du groupe, dans toutes ses subtilités, tout en apaisant la soif de nouveauté.

"Who would pray to anything but the mountain
And wish for anything but lightning to split the night"

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   (2 chroniques)



- C. Macuilliam (guitare)
- Aa. Nemtheanga (chant)
- M. O Floinn (guitare)
- P. Macamhlaigh (basse)
- S. O Laoghaire (batterie)


1. Where Greater Men Have Fallen
2. Babel's Tower
3. Come The Flood
4. The Seed Of Tyrants
5. Ghosts Of The Charnel House
6. The Alchemist's Head
7. Born To Night
8. Wield Lightning To Split The Sun



             



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