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- Style : Enslaved, Ereb Altor, Darkest Era
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PRIMORDIAL - Gods To The Godless (2016)
Par WËN le 26 Mars 2017          Consultée 4582 fois

Vendredi 17/07/2015, 23h00, la nuit est tombée sur le BANG YOUR HEAD FESTIVAL, niché quelque part au fin fond du la Bade-Wurtemberg (Allemagne), à quelques encablures de Balingen.

LOUDNESS, ARCH ENEMY, QUEENSRΫCHE ont déjà joué, KREATOR termine tout juste son set. Le public (ou plutôt les rescapés d'une journée bien chargée) s'affaire autour d'une Messehalle toute nimbée d'émeraude tandis que, doucement, se perdent les dernières réminiscences de "Dark Horse On The Wind" (1) :

"We are Primordial !
We are from the Republic of Ireland !
And I have a question …
… Are you with us Bang Your Head ?!"


Les dublinois savent y faire pour lancer un show, nous mettant immédiatement au parfum, aux sonorités d'un tonitruant "Gods To The Godless" issu de leur ténébreuse première partie de carrière davantage orientée Black-metal, en l’occurrence, "Spirit The Earth Aflame" (2000).

D'emblée une clarification : contrairement à ce que le titre de ce maussade recueil pourrait laisser envisager, nul dépoussiérage de vieux classiques n'est envisagé dans le cadre de ce témoignage live audio officiel (si l'on excepte les CDs bonus des diverses rééditions des quatre premiers opus). PRIMORDIAL navigue ici en pleine tournée promotionnelle du mitigé "Where Greater Men Have Fallen" et seul ce titre d'ouverture – même si il donne son nom à l’enregistrement (2) - sera finalement tiré de la période pré-"The Gathering Wilderness" (2005, lui-même n’étant assez étrangement représenté que par un unique morceau). Une ultime anecdote "viking" avant de se lancer dans l’enfer de la fosse : c’est le lendemain de ce show teuton que PRIMORDIAL vint fouler les terres rhônalpines du RAGNARD ROCK FESTIVAL (Simandre-sur-Suran, 01) pour nous y délivrer un show qui ne restera pas dans les annales (3) à cause d’un mixe plutôt aléatoire et d’un groupe en petite forme (ceci expliquant cela, on suppose maintenant que nos dublinois avaient tout donné la veille pour ce captage live).

De notre déconvenue du RRF, c’est donc plutôt méfiants, que nous pénétrons plus avant dans l’enceinte germanique … et force est de constater qu'en habitués du festival, les Irlandais y sont plutôt à l'aise. L'adage selon lequel la qualité d'un set de PRIMORDIAL dépend avant tout de la forme de son charismatique frontman est une fois de plus vérifié : A.A. Nemtheanga (chant) vociférant et exhortant le public à participer depuis le devant de la scène. Sa scène. Les autres musiciens ne sont bien évidemment pas en reste, mention spéciale aux rythmes tribaux décochés par la batterie de Simon O'Laoghaire : bref, rassurant ! Car avec 11 titres pour 80 minutes de set - une durée plus qu’honnête dans le cadre d’un festival -, PRIMORDIAL, via cet alléchant programme, a de quoi tenir son public en haleine et celui-ci ne tardera d'ailleurs guère à venir lui manger dans la main ("As Rome Burns") au gré d’hymnes dont lui seul à le secret : "Where Greater Men Have Fallen", "No Grave Deep Enough", "The Coffin Ships" ou "Empire Falls", pour n’en citer qu’un seul par opus. Le quintette laisse bien évidemment une place conséquente (un tiers de la setlist) aux extraits de son dernier opus en date, pour le bon (l’éponyme suscité) voire le surprenant ("Wield Lightning To Split The Sun", qui se démarque assez nettement du reste dans de telles conditions) ou le plus anecdotique ("The Alchemist's Head" qui déjà m’ennuie sur album, ou un "Babel’s Tower" étonnamment à la peine ici).

Le rendu général de la prestation se veut ici très brut au sens où PRIMORDIAL décide avant tout de miser sur l’énergie live qu'il dégage et sur le souffle épique émanant de ses compositions pour convaincre son auditoire, au détriment d’un polissage studio en post-production et d’encombrants overdubs. Un choix artistique qui, s'il ne gomme pas quelques légères approximations constatées ci et là (l’intro de "No Grave Deep Enough", quelques envolées lyriques un peu hasardeuses et tirades screamées tenant davantage de l'hideux croassement), permet néanmoins de renforcer l'authenticité ancestrale de son Pagan-Black/Doom, tout en mettant en avant la verve guerrière et sans équivoque de ses brûlots ("Empires Falls", "Heathen Tribes", "Gods To The Godless", "No Grave Deep Enough"). Le revers de la médaille, c'est que les titres les plus solennels de son répertoire en prennent pour leur grade, leurs tragiques saveurs et leurs lugubres arpèges ne s'extirpant que plus difficilement de cette maussade bruine sonore qui plane sur la scène du BANG YOUR HEAD. Ainsi, plus sales, le trainant "Bloodied Yet Unbowed", le pont atmo lourdingue de "The Alchemist's Head" et ce "The Coffin Ships" qui parait s'éterniser sur son dernier tiers; en font les frais en créant, ainsi rapportés (et enchaînés), quelques dispensables et involontaires longueurs.

Ceci-dit soyons objectifs mais surtout réalistes, voir PRIMORDIAL en live, c'est d'avance savoir qu'on sera exposé à un mix étant ce qu'il est dans de telles conditions, qui plus est en plein air : c’est-à-dire, au mieux "honnête". Et hélas, le combo proposant une musique relativement nuancée ne laissant qu'une marge très réduite aux approximations sonores, invariablement la déception risque de pointer son museau pour qui s'attend à une retranscription sans faille de la partition. Car oui, c'est un fait ces versions sont moins bonnes qu'en studio. Pourtant, s'y s'est résigné qu'on s'y engage, alors l'écoute devrait se faire naturellement et sans heurts pour ainsi profiter à sa juste valeur de cette profusion d'hymnes, nous donnant là un juste témoignage de ce que vaut PRIMORDIAL en concert ces dernières années : un groupe conquérant, faisant fi des fioritures pour vaincre grâce à la seule force brute de son répertoire.

Pari réussi donc, mais qui ne fera pas de ce live un immanquable non plus : 3,5/5.

(1) Reprise d’un classique Folk irlandais, paru chez SEASON OF MIST sur la compil' 2xCDs "One And All, Together, For Home" (2014). PRIMORDIAL y place 2 titres aux côtés de DRUDKH, WINTERFILLETH, KAMPFAR, HIMINBJORG, AVA INFERI et d’autres.

(2) Rien à voir avec le documentaire éponyme en bonus du DVD live "All Empires Fall" (2010)

(3) live-report du RAGNARD ROCK 2015 par votre serviteur : http://www.ragnard-rock.com/fr/home-2/

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- A.a. Nemtheanga (chant)
- Ciáran Macuiliam (guitare)
- Micheál O'floinn (guitare)
- Pól Macamlaigh (basse)
- Simon O'laoghaire (batterie)


1. Gods To The Godless
2. Babel's Tower
3. Where Greater Men Have Fallen
4. No Grave Deep Enough
5. As Rome Burns
6. The Alchemist's Head
7. Bloodied Yet Unbowed
8. The Coffin Ships
9. Heathen Tribes
10. Wield Lightning To Split The Sun
11. Empire Falls



             



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