Pouvez-vous me citer un groupe récent (pas trop vieux, quoi) à avoir réussi à nous pondre plus de trois bons albums d’affilée ?

SYSTEM OF A DOWN.

C’est ma réponse à ladite question. Grosso modo, du premier éponyme jusqu’à "Mesmerize", c’est un sans-faute.

Jusqu’à ce "Hail to the King", je pensais connement que AVENGED allait réussir la passe de cinq (de "Waking" à "Nightmare" on va dire) soit une véritable performance dans notre musique où la médiocrité pointe inévitablement le bout de son blaire (et généralement au bout du troisième album). Je me voyais bien asséner une chronique sanguinaire à l’attention de toute la plèbe de hardos qui a eu trop tendance à mal juger AVENGED pour délit de sale gueule et vénalité mal placée. Je serais allé sur le terrain des apparences trompeuses, de l’habit qui fait pas le moine et de l’éléphant qui trompe énormément… sauf que "Hail to the King" est bel et bien raté, presque nul. Crotte de bique.

Ça m’apprendra à y croire. Croire que le Metal n’est pas complètement foutu, qu’il y a encore des niches d’espoir, de nouveaux groupes plein d’avenir… De la merde en barre toussa, bien évidemment. Si j’eusse été plus lucide (subjonctif passé), jamais je n’aurais placé autant dans un groupe de branleurs dont la force principale réside en sa capacité à plagier avec génie. Naturellement, AVENGED SEVENFOLD était condamné à décevoir son monde et à faire grincer des dents. Ce n’était qu’une question de temps.

Donc c’est arrivé et le groupe fait de la merde. Une merde qui pue toujours autant le METALLICA (et autres grands ténors) mais dénuée de tout sens de (dé)composition. L’inspiration des précédents albums s’est étiolée pour laisser la place à une affligeante redite. Sans aucun intérêt. Alors les détracteurs peuvent désormais brandir cet album pour se gausser, dire du mal… je n’aurais pas la force de les contredire tant je suis moi-même déçu.

Pourtant, il y a toujours de beaux soli, mon tout est bien interprété et la production tue tout. Disons sobrement que "Hail To The King" est une merde délicatement bien emballée. Ce « décorum » est précisément le point qui a forcé ma bienveillance pour allumer la deuxième petite loupiotte. Mais ne nous y trompons pas, il y a quelque chose de fondamentalement dommageable dans ce merdier. À un poil de cul près, AVENGED aurait pu sauver les meubles. Avec un peu de travail, un zeste de recul et un bon élagage ; le groupe aurait pu s’en tirer avec les honneurs. Vu que ce n’est pas le cas, nous avons droit à tout le chantre habituel du mauvais album de Metal : auto-pompage, manque d’inspiration, mélodie ratée, riff lourdingue… J’en passe et des meilleures. On entend les riffs de "Sad But True" et "The Thing That Should Not Be" à un moment, sur "Requiem" je crois. Bref, AVENGED n’évite aucun piège et nous sort tout le florilège de bonnes raisons de saquer.

La fin de l’album permet de modérer un peu le propos. Dans le genre redite du précédent, "Heretic" est pas mal. De là à dire du bien de "Coming Home", il n’y a qu’un pas que j’aurais volontiers franchi en d’autres temps. Sauf que là, le Canard est mortellement déçu et vexé. Avec son titre d’album que n’aurait pas renié le MANOWAR de la grande époque, AVENGED fait un gros plouf pour la première fois de sa carrière. J’aurais bien dit que toussa c’était de la faute de Portnoy, sauf que même pas (c’est un certain Arin Ilejay derrière les fûts). Bref, aucune excuse. De A à Z.


Espérons juste qu’ils ressortiront vivants de ce gros plat.


Note : 2/5 (dans un accès de bonté).


Morceau préféré : "Coming Home"