Tuons la rumeur de suite : le nouveau CANNIBAL CORPSE n’a rien d’exceptionnel.
Tout au plus sympathique, car le résultat est correct. Mais certains choix du combo plantent légèrement cette offrande. Tout d’abord, c’est très bourrin et très linéaire. Pourtant, il ne pouvait pas en être autrement. En êtes-vous sûr ? Un « Gallery Of Suicide » avait quelque chose d’exceptionnel, lui, une grande avancée technique où la mélodie prenait place dans un répertoire des plus brutal sans que cela pose le moindre problème. Là « Evisceration Plague » nous donne le minimum syndical de ce que l’on peut attendre de ce genre de formation. De plus le son n’est pas très heureux. Très puissant et rutilant de mille feux, il convoite une image un peu trop propre de nos cannibales préférés. Et ça tue cet aspect crade et brutal d’antan qui lui correspondait pile poil.

De ce fait, ça bourrine, et ça bourrine encore et toujours. Paul MAZURKIEWICZ (le marteau pilon), nous donne bonne impression. Son jeu (assez technique) affiche une solidité et une justesse qui fait plaisir. Son set est tout simplement impeccable. L’écriture brute et le style sans concession, montre un orchestre galvanisé qui tire le meilleur de son travail dans un bel écrin. Mais c’est tout. Oui, c’est tout ce que vous aurez et rien d’autre. De la brutalité sous plastique, de la viande en barquette dans son étui fraîcheur. Même le meilleur des beefsteak reconstitués ne pourra remplacer la saveur unique d’une bonne pièce de bœuf chez le boucher. Et ça, ça me fout les boules.

Nous arrivons à une époque où toute chose est mercantile à l’extrême. Quand le contenant devient plus important que le contenu. Cependant, loin de moi l’idée de penser que CANNIBAL CORPSE a vendu son âme, non. Mais il faut se rendre à l’évidence qu’il ne saura jamais aussi bon qu’avant. Ce résumé de son talent, cette vitrine de ses charmes, ne me satisfait pas. « Evisceration Plague » est un album qui parait très abouti mais qui tourne assez vite sur lui-même finalement.

Note : 3/5