Après avoir fait brûler Jeanne d'Arc, avoir une gare nous rappelant notre défaite (Waterloo), les anglais décident à nouveau de s'attaquer à la grandeur de la France en salissant Gilles de Rais... Je ne saurai trop recommander de boycotter ce vil tas de billevesées ! Non mais attends, ami lecteur ! A les croire, Gilles de Rais, c'est Barbe Bleue !
Hein ? Comment ?! Ah, il a VRAIMENT inspiré Barbe bleue, oui mais c'est pas lui, hein ?! Donc j'ai bon...(raclements de gorges)... Bon on la refait ? (silence gêné)

Un nouvel album de CRADLE OF FILTH ne serait pas un nouvel album de COF sans un changement de personnel... Exit donc Adrian et espace Schengen oblige encore un non grand breton derrière les fûts. Et ce nouveau batteur, Martin, qui a au moins été engagé car fan de KING DIAMOND (pour cette raison, nous avons au moins 4 membres potentiels de COF dans l'équipe de NiME, sauras-tu les retrouver ?). Son jeu de batterie rappellera nostalgiquement celui de Nicholas Barker.

"Godspeed ..." nous a été vendu comme un retour à la grandeur passé de CRADLE OF FILTH, notamment "Cruelty And The Beast". Ce qui est vrai, au moins dans le concept: une histoire de “tueur en série” médiéval, figure de proue du folklore gothico vampirique et dans la structure de l'album : participation d'un acteur de films d'horreur (le compagnon depuis "Midian" : Doug Bradley) ou le choix de la piste 5 comme instrumental d'ambiance.

Ce retour en “arrière” est visible dans la structuration des morceaux qui s'éloignent du modèle couplet/refrain vers lequel tendait "Thornography" plus ou moins reconnu donc comme un faux-pas. Personnellement, cet album me fait penser à "Midian" pour ce qui est de l'utilisation des claviers et orchestrations ainsi que pour le travail sur les chœurs (“Honey And Sulphur “ ou “Godspeed on the Devil's thunder”).
En ce qui concerne les guitares, Paul Allender me renvoie, par moment, à "Dusk And Her Embrace". Les guitares baignant dans le heavy mélodiques depuis belles lurettes mais jamais le groupe n'avait atteint de tels sommets mélodiques (“The death of Love”). Duo mélodique porté à la fois par les guitare et Sara, vieille complice du groupe. Tout comme l'est devenu Doug Bradley (incarnant ici, le personnage principal et assurant les diverses introduction narratives de l'album). La participation de Luna Scarlett, la fille de Dani, dans le rôle d'une victime est à voir comme une innovation. Ceci renforçant le côté théâtrale de l'œuvre, à l'instar de "Abigail II" de KING DIAMOND avec "Little One".
Le seul (dernier ?) lien (ténu) avec le black metal reste la tessiture du chant de Dani...

Les textes sont toujours longs comme le bras et rappelle (encore et toujours) ceux de Martin Walkyier chez SABBAT, Dani en étant en quelque sorte l'héritier.
La production et le mixage, sont signés Andy Sneap et sont, comme de coutume, mitonnés aux petits oignons.
Signalons aussi l'artwork très réussi, quelque part entre un monde de douceur et de candeur infantine et un monde malsain de violence et de folie. Ces éléments renforcent la grandiloquence et le côté immersif de l'histoire conté et mis en musique sur ce disque, signant le retour en forme d'un groupe (projet solo de Dani Filth ?) toujours doté d'une formidable capacité à rebondir.



Note sur la version “Special Edition” : si le digibook reste toujours un support sympa, sur les 10 titres bonus du second CD, il y a un remix (“The love of death”,dans l'esprit des remixes dispensables de l'EP "From The Cradle To Ensvaled"), 2 titres démo (“The death of love” et “The 13th caesar”) et 2 lives (“Dirge Inferno” et “Dusk and her embrace”). Ce qui nous fait donc 50% de connus.
Sur les titres “nouveaux”, 2 étaient déjà présents sur "Harder, Darker, Faster : Thornography Deluxe" (“Devil to the meatl” et “Courting Baphomet”). Reste 3 titres: une reprise de CELTIC FROST (“Into the crypt of rays”), “A thousand hands on the maid of ruin” et “Balsamic and anathema” sont des chutes de studio de Godspeed. Le dernier titre fait le lien entre “Ten Leagues Beneath Contempt”et “Godspeed on the Devil's Thunder “.



En résumé: Marche arrière toute ! Retour aux claviers, à la narration, exit la structure refrain/couplet, etc... Retour à la formule qui avaient fait leur gloire ! C'est bon de se retrouver !


Le morceau instrumental pour l'ambiance en plage 5 : “Tiffauges”
Le morceau en duo avec Sara : “The Death of Love”
Le morceau avec la participation de Luna Scarlett Davey: “ Darkness Incarnate ”
Le morceau “Et que vous faites le soir, M. De Rais ?” : “Midnight Shadows Crawl to Darken Counsel With Life”
L'outro instrumentalonarrative: “Corpseflower”