La grande curiosité de cet album est bien sûr Atilla. Le Hongrois est de retour avec MAYHEM. Mais voilà : beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis sont départ il y a de cela plusieurs années. Sa venue allait-elle permettre au groupe mythique de remonter la pente après un dernier méfait en dent de scie ? Il faut dire que les choses ne sont plus ce qu’elles étaient chez les Norvégiens : le membre fondateur est mort, le compositeur principal du groupe n’a plus rien à voir avec son illustre prédécesseur. De plus, cette fois-ci, Atilla devait écrire lui-même les paroles au lieu de réciter simplement les écrits du légendaire Dead.

La première chose qui saute aux oreilles lors de l’écoute, c’est la qualité du son. Les Norvégiens ont pratiqué un virage à 180 degrés en produisant volontairement une sonorité crade, lointaine. La mentalité de « True Black Metal » est là. Personnellement, j’aimais bien le travail abattu de ce côté sur les précédents albums. Je dois tout de même admettre que cette façon de faire amène un côté très glauque à la galette. Parlant d’atmosphère, Attila a toujours ce timbre unique côté voix pour déstabiliser son auditoire et lui donner la chair de poule. Car oui, le principal intéressé est en grande forme et représente le chainon fort d’"Ordo Ad Chao".

Concernant le reste du groupe, on a toujours droit au monstrueux Hellhammer et au discret Necrobutcher à la section rythmique. Blasphemer, quant à lui, offre toujours des écrits tortueux et complexes comme "Illuminate Eliminate" ou "Deconsecrate". Les morceaux à la structure plus classique sont toujours là, comme en témoigne "Great Work Of Ages" ou "Anti", apportant également leurs lots de moments jouissifs. Aucun titre n’est à jeter aux oubliettes, l’album formant un tout et s’écoutant du début à la fin, dans l’obscurité la plus totale si possible.

Avec le retour du hongrois charismatique au timbre de voix unique, MAYHEM renoue avec ces origines qui l’ont fait connaître. Le choix d’opter pour un son caverneux est discutable de prime abord, mais n’enlève en rien le plaisir d’écouter cette offrande. Une bien belle réussite que cet album, le meilleur depuis le mythique et infâme "De Mysteriis Dom Sathanas".

Morceau préféré : "Great Work Of Ages".