Tout amateur de musique lourde symphonique aux couches traditionnelles et ethniques se doit d'écouter ce ROTTING CHRIST, très coloré et archi accessible.

Si on compare "Theogonia" aux débuts crados des Grecs, il est presque impossible de croire que c'est le même groupe. D'un Grindcore à un Black saturé et flou à un Black près de ses racines (grâce entre autres à des arrangements malades, à des choeurs dantesques et l'emploi notamment d'instruments helleniques typiques comme le zournas - sorte de flûte qu'on peut entendre clairement sur l'inoubliable "Nemecic"). ROTTING CHRIST a fait ses classes et s'offre le grand jeu : pompeux, classieux, nommez les superlatifs, "Theogonia" est riche, étincelant, comme le cuivre réfléchissant d'un tuba. D'ailleurs, est-ce cela qu'on entend sur "Enuma Elish" ?

Tous les titres de cet album sont bons. Certains s'oublient rapidement, mais la plupart sont uniques et reconnaissables parmi des centaines du genre ("Keravnos Kivernitos", "Gaia Tellus", "Threnody"). On peut vraiment dire que ROTTING CHRIST s'est forgé une personnalité propre sur "Theogonia". On saura bientôt, avec "Aealo" si le quatuor a su répéter l'exploit.

Bref, "Theogonia" s'écoute tout seul et en boucle à part ça. Un puissant voyage au coeur de la Méditérranée. Du Black Sympho qui change, comme tout ce qui nous provient du Moyen-Orient ou d'Afrique. Une belle découverte pour les néophytes, un choc pour les fans de la première heure du groupe et une réussite pour les mordus d'internationalisation de notre chère musique "raw" !