Le voilà le premier gros classique du Hard Rock. Pas tout à fait si on considère des albums comme "Vincebus Eruptum" mais LED ZEPPELIN, qui a commencé à codifier dès son album éponyme, assoit son statut, en ouvrant son deuxième opus avec un incontournable du Hard Rock : "Whole Lotta Love".

Et contrairement au premier opus, qui tenait limite plus de l’autoproduction hétérogène mais déjà fort prometteuse, on est sur un opus mieux produit dans tous les sens du terme, avec une flopée de tubes érigés en canons du genre : "Heartbreaker" et son solo qui invente le shred, "Ramble On" ou la définition du groove façon Rock ou encore ce "Whole Lotta Love" érigé en apologie du riff. Robert Plant et John Paul Jones étalent leurs compétences de façon encore plus flagrante que sur le premier opus. John Paul étale ses talents de multi-instrumentiste, domptant les claviers comme personne, et Robert Plant devient le modèle à suivre, prenant une autre dimension, bien au-delà de l’ersatz de Steve Marriott du premier opus.

Jimmy Page parvient à durcir le son de sa Gibson Les Paul et la cohérence du groupe saute à la figure. La guitare acoustique est plus valorisée ici, car mêlée à la distorsion naissante, comme sur "Living Loving Maid" ou "Thank You" où Robert Plant est intouchable dans un registre mélodique. Sur "Moby Dick" c’est John Bonham qui donne une leçon à tous les batteurs de la planète, et ce pour des générations à venir, qui en viendront à utiliser deux grosses caisses pour essayer d’égaler les castagnettes que Bonzo avait à la place de sa pédale de grosse caisse.

Bien que la perfection n’arrive qu’un an et demi plus tard, nous tenons déjà une première pierre angulaire du Hard Rock.