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2012 Celebration Day
2015 Coda édition Deluxe
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- Style : Whitesnake, Black Mirrors, Cream, Greta Van Fleet, Grand Funk Railroad, Tyler Bryant & The Shakedown, Cactus, Dewolff, The Tea Party, Ann Wilson, Jeff Beck, Sir Lord Baltimore, Black Rebel Motorcycle Club, The Vintage Caravan, Kingdom Come, Montrose, The Black Crowes, Great White, Path Of Samsara, The Who, Heart, Scorpion Child, Raveneye, Rory Gallagher, Mountain
- Membre : Robert Plant, Page - Plant
- Style + Membre : Coverdale - Page, The Yardbirds, The Firm
 

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LED ZEPPELIN - In Through The Out Door (1979)
Par DARK BEAGLE le 3 Mars 2018          Consultée 10196 fois

Certains albums ont besoin d’être remis dans leur contexte pour être compris, surtout quand ils ont près de quarante ans, comme ce "In Through The Out Door" qui a bien souvent mauvaise presse. Une œuvre parfois incomprise, souvent montrée du doigt. Il faut dire qu’il est le dernier opus officiel de LED ZEPPELIN, "Coda" étant finalement posthume. Forcément, il est plus facilement sujet à la critique, il montre un groupe fatigué par le rythme harassant des tournées et surtout par la vie, qui n’a pas été tendre avec certains musiciens.

La première victime est Robert Plant. Il a perdu son fils Karac en 1977, la brutalité d’une maladie foudroyante, alors que le groupe était en tournée. Ce qui ne donne pas envie de s’investir, le temps que le deuil se fasse. Aussi s’écoulera-t-il trois ans entre "Presence" et "In Through The Out Door", trois années qui allaient être très difficiles pour la formation, certes, mais en particulier pour Jimmy Page, qui était devenu accroc à l’héroïne et qui dépérissait. Si ce n’était qu’une perte de poids ! Mais il s’éloignait également des autres musiciens, pouvant s’absenter un long moment lors des répétitions et surtout, il perdait de son toucher magique.

Face à cela, John Paul Jones décide de prendre les choses en main. "In Through The Out Door" porte sa marque, c’en est indéniable. Il est crédité sur six des sept chansons qui composent cet album. Et de ce fait, contrairement à "Presence" où sa participation à l’écriture fut moindre, nous allons retrouver des claviers de façon assez importante sur ce disque. Et il ne faut pas omettre le fait que nous sommes en 1979 et que le paysage musical avait pas mal changé depuis 1976, année de sortie de ce "Presence" qui restera dans l’histoire pour être l’écrin du terrible "Achilles Last Stand" (je vous ai dit que j'aimais ce titre ?).

En effet, la déferlante Punk avait laissé des marques. Dans son sillage, d’autres genres étaient nés, comme la New Wave. De nouveaux sons. De nouvelles façons de concevoir la musique. LED ZEPPELIN, comme tant d’autres de la même époque, enfermé dans leurs carcans à l’image de URIAH HEEP par exemple, faisait office de dinosaure d’un genre qui s’était trop enlisé pour espérer survivre encore longtemps. Le fait que de nombreux groupes issus des années 70 aient mal géré le cap des '80 n’est pas vraiment surprenant, mais c’est une autre histoire, elles seront narrées lors des discographies des groupes visés.

Revenons à ce "In Through The Out Door". Une fois n’est pas coutume, le dirigeable ne figure pas sur la pochette. Seuls les trois premiers en avaient un flanqué sur la jaquette (ou plusieurs, concernant le troisième). Il est amusant de voir que le groupe n’a pas abusé d’un symbole évident pour marquer les esprits à chaque sortie mais qu’il a préféré se faire plaisir avec des pochettes souvent très travaillées, celles de "Physical Graffiti", "Presence" et celle-ci étant assez astucieuses (cette sur-représentation du personnage central avec le livret qui offre plusieurs perspectives). Mais difficile de deviner à quelle sauce nous allons être mangés !

"In The Evening" n’a pas la flamboyance d’un "The Song Remains The Same", d’un "Custard Pie" ou d’un "Achilles Last Stand". Je m’arrête volontaire à cette seconde partie de carrière, où le groupe proposait un Hard Rock moins primal, plus sophistiqué. "In The Evening" marque moins les esprits, pourtant le riff s’avère insistant, la mélodie délivrée est loin d’être inintéressante. Robert Plant chante très bien dessus, d’une voix plus grave que d’habitude. Jimmy Page n’est pas extraordinaire à la guitare. Mais son solo reste agréable, d’une fluidité sans égale, même si l’homme n’est plus que l’ombre de lui-même. Mais que cela reste bon ! Quelle ambiance géniale ! Pas étonnant que Page l’ait placé sur le "Remasters" avec "All My Love".

On peut mettre en avant l’absence de véritable grande chanson sur ce disque. Ce n’est pas tout à fait le cas, mais elles sonnent forcément de façon différente. "All My Love" par exemple, repose sur une mélodie sensible, sur laquelle Plant nous montre tout l’amour qu’il porte à son enfant défunt. Au beau milieu, Jones nous offre un passage aux claviers tellement désuet de nos jours que c’en est encore plus touchant, quelque part. Parce que le drame de ce disque, son véritable drame, c’est les rides de vieillesse qui le défigurent. Les claviers marquent une époque. Et leur rendu s’altère avec les années. D’où la nécessité de remettre un album dans son contexte.

Parce que John Paul Jones livre une prestation remarquable aux claviers, comme en atteste le très bon "Carouselambra" qui n’est pas loin de faire songer à du SAGA avec une guitare mixée bien plus en avant, un SAGA qui ne connaîtrait pas de limites dans la démesure. Son solo sur "All My Love", étonne au premier abord, mais s’insère finalement bien dans une composition à la saveur douceâtre et triste. Mais il ne peut, malgré toute sa bonne volonté, éviter certains écueils. D’ailleurs, la seule chanson sur laquelle il n’est pas crédité est "Hot Dog", qui cristallise bien souvent la notion d’échec que l’on associe à cet album.

"Hot Dog", c’est le titre qui semble venir d’un autre temps, étrangement Hillbilly, quand on faisait de la musique Jazzy avec ce qui nous tombait sous les mains, comme des planches à laver et ce genre de choses. Le titre en lui-même n’est pas spécialement mauvais, juste terriblement incongru. Et le solo de Page est peut-être le pire qu’il ait pondu au sein de LED ZEPPELIN (en solo, il fait bien ce qu’il veut, mais il a dû être plus mauvais de mémoire sur certains passages). Ce titre vient mettre fin à une triplette assez délicate à appréhender.

Véritable ventre mou de "In Through The Out Door", ces trois morceaux ne sont pas mauvais à proprement parler. Ils ne correspondent juste pas à l’idée que l’on se fait de LED ZEPPELIN. C’est enjoué, parfois complètement fou dans le développement comme ce passage Salsa complètement improbable sur "Fool In The Rain" qui sauve le morceau de la torpeur dans laquelle il s’installait. Ils ne faut pas chercher de riff écrasant, ni de puissance de frappe (Bonham ne tapait pas systématiquement comme un sourd, il avait plus de talent que ça), mais il faut remonter vers des temps plus anciens, les musiciens s’inspirent de choses de leurs passés pour les remettre au goût du jour, avec plus ou moins de réussite.

Mais c’est quand le groupe s’attaque au Blues qu’il brille réellement. Il en tire une substance qu’il transforme en or, comme en témoigne "I’m Gonna Crawl" qui renoue avec le savoir-faire des débuts, un Blues lent et miraculeux dans sa finition, avec un solo de Page qui, même s’il n’est pas le plus glorieux qu’il ait pondu, nous prouve qu’il a encore du talent en lui. Et le disque se termine donc de bien belle façon. Et il est bon. Pas excellent, il ne faut pas charrier non plus, mais il se défend largement pour un groupe qui ne faisait plus rêver comme au début des années 70. La comparaison avec le "Never Say Die!" de BLACK SABBATH n'est pas déplacée, au final.

"In Through The Out Door" est donc le dernier album de LED ZEPPELIN et pas le plus fabuleux de tous. Cette salope de vie a fait en sorte que cela s’achève là-dessus. John Bonham meurt le 25 septembre 1980, suite à une soirée trop arrosée, fait dont il était malheureusement coutumier. Si le groupe envisagea un instant de poursuivre sans lui, cela ne se fit pas. Les musiciens préférèrent arrêter là, laissant les fans orphelins. Nous ne pouvons pas leur en vouloir. "In Through The Out Door" est donc le testament d’une formation exceptionnelle qui aura marqué au fer rouge l’Histoire de la musique. Rien ne sera plus jamais comme avant.

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   (2 chroniques)



- Jimmy Page (guitare)
- Robert Plant (chant)
- John Paul Jones (basse, claviers)
- John Bonham (batterie)


1. In The Evening
2. South Bound Saurez
3. Fool In The Rain
4. Hot Dog
5. Carouselambra
6. All My Love
7. I'm Gonna Crawl



             



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