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LED ZEPPELIN - Led Zeppelin Iv (1971)
Par CANARD WC le 15 Septembre 2011          Consultée 15789 fois

Cela fait maintenant près de trois ans que je suis chargé de réécrire cette chronique du ZEP. Et cela fait trois ans que je cherche une intro de la mort, que j’essaie de pondre un papier qui soit un tant soit peu à la hauteur de cette œuvre et comme vous pouvez le constater, j’ai laissé tomber. Ce n’est même plus un problème de « respect », c’est de l’ordre de l’intimidation doublée d’un complexe d’infériorité : il est juste IMPOSSIBLE d’écrire quoique ce soit de « digne » du "IV" de LED ZEPPELIN. Déjà parce que tout un tas de Philippe MANŒUVRE se sont frottés à l’exercice et que tout a déjà été dit, toute l’histoire, les secrets, l’interprétation des paroles et du reste. Que voulez-vous que je vous dise ? Je suis une merde.

Pourtant.

On parle de quoi au juste ? D’un album de (Hard) Rock avant tout, non ? SEULEMENT un album de Hard Rock. Le respect, la légende, la déférence que le "IV" évoquent, ne sont-ils justement pas antinomiques avec la philosophie du genre auquel il se rapporte ? Le « Rock » (au sens large) n’est-il pas AVANT TOUT la musique de la rébellion, de la sueur et de l’irrespect ? Justement. Notre musique qui sent la sueur et la colère a accouché d’un album qui souffle l’exact contraire de ce qu’elle véhicule. Soit un album auprès duquel on se sent tout petit, admiratif et infiniment reconnaissant.

Du coup, je fais quoi ? Je vous livre une anecdote moisie ? J’en écris un sonnet tout naze ?
Pourquoi pas les deux (*) ?
Chiche.


Une anecdote moisie.

Durant mes années universitaires, j’ai eu un pote « anti Metal ». Le genre qui ne supportait pas notre musique. Le son, les cris, le style, l’attitude… tout. C’était épidermique. Et plutôt que d’opter pour le mépris, il versait dans l’ironie et la vanne au quotidien, décrédibilisant chaque jour à sa façon mes groupes, rejetant tout ce qui pouvait jaillir de mes oreillettes.

Alors j’ai tenté, persévéré, martelé. Je lui concoctais des Best Of chaque semaine, lui gravais des supers albums dont il écoutait les cinq premières minutes et lui vendait des groupes qu’il rejetait systématiquement en bloc de foie gras de Canard dégoutté que j’étais.

« Ton Best Of d’IRON MAIDEN ? Horrible. Le chanteur y me ronge les dents »
« SEPULTURA, bon ok, mais est-ce que c’est aussi efficace contre les souris ? »

Entre l’envie de le tuer et l’obstination de vouloir « forcer la nature », je redoublais jour après jour d’efforts, prêchant AC/DC, expliquant METALLICA, vantant MEGADETH. En vain. Les discussions étaient surréalistes :

« J’admets que Rognon James DIO chante pas trop mal. Mais bon. Il vaut quoi ce mec face à Mariah CAREY ? »

Je perdais pied un peu plus chaque semaine. Il me désarmait, je trépignais et tout le monde observait cet étrange face-à-face en se marrant. J’étais sur le point de rendre les armes. A bout de nerfs et de salive, lors d’un de nos trajets en RER, lui avec mes écouteurs dans les esgourdes, je zappais sur mon mini disc. J’avais concocté la veille une sorte de pot-pourri des plus belles ballades du Metal. "Without You" de MOTLEY CRUE, il grimace (« C'est vraiment de la merde »). "Sweet Child Of Mine", il soupire (« Dommage que le mec ne sache pas chanter ») et je désespère un peu plus (il a même pas tenu jusqu’au solo final de Slash qui est à mourir !). D’un dernier click je lui balance "Stairway To Heaven" et regarde la banlieue morose défiler sous mes yeux. Qu’est-ce qu’il va bien pouvoir reprocher à LED ZEPPELIN ?

Et là, le silence.

Il se tait, les yeux dans le vague. C’était bien la première fois que ça arrivait. Pas de vannes, ni de soupirs, ni de grimaces. Juste le silence, ce silence studieux du mec qui est en train de se prendre une baffe en deux exemplaires.

« Ça, c’est bien. C’est beau, y a de l’émotion, ça déboule pas n’importe comment. Puis le mec qui chante, il transmet un truc… avec la mélodie à la guitare derrière c’est pas mal. »

Euphémisme consternant, mais suffisant pour que je lui grave 4 à 4 mon Greatest Hits perso de LED ZEPPELIN, guettant dans les jours qui ont suivi ses réactions, son avis d’homme incompréhensible qui préfère Mariah CAREY à DIO, qui trouve que Bob MARLEY a plus de charisme que James HETFIELD.

Il a fini par acheter l’album. Puis les autres. Il a joui sur "Achille", pleuré sur "Dazed", etc. Comme tout le monde. Mais il fallait la force du "IV" - l’album parfait en tout point – pour faire taire le plus vil auditeur de la planète.


Un sonnet tout naze.

Comment un seul album peut rendre crédible un pan musical entier ?
Je cherche à comprendre et plus je réfléchis,
Plus je suis perdu, minuscule, trop petit.
Le génie a cela de particulier qu’avant tout il rend muet.

Comme s’il n’en avait fallu qu’un,
Pour évoluer au-dessus des autres,
Pour endosser tout seul ce rôle d’apôtre,
Faisant de notre musique un instant divin.

Le dirigeable flotte si haut au dessus de la mêlée,
Qu’aucun oiseau ne pourra au grand jamais voler à ses côtés.
Dire que cette page a été écrite il y a si longtemps…

Qu’il n’y a aucun espoir de voir un jour
Un autre chef-d’œuvre atteindre des sommets aussi purs,
Que je me sens las et ivre en même temps.



Note : 6/5 (quand je pense que certains osent mettre moins de 5/5 à cet album ça me donne littéralement envie de hurler).



Morceau préféré du Canard : "When The Levee Breaks".


(*) Après tout, il s’agit de ma 300e chronique pour NIME...

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- Robert Plant (chant)
- Jimmy Page (guitare)
- John Paul Jones (basse, claviers)
- John Bonham (batterie)


1. Black Dog
2. Rock And Roll
3. The Battle Of Evermore
4. Stairway To Heaven
5. Misty Mountain Hop
6. Four Sticks
7. Going To California
8. When The Levee Breaks



             



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