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HARD ROCK  |  LIVE

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1973 Houses Of The Holy
1975 Physical Graffiti
1976 Presence
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1979 In Through The Out Do...
1982 Coda
1997 Kashmir : Symphonic Led ...
2012 Celebration Day
2015 Coda édition Deluxe
2016 The Complete Bbc Session...
 

- Style : Whitesnake, Black Mirrors, Cream, Greta Van Fleet, Grand Funk Railroad, Tyler Bryant & The Shakedown, Cactus, Dewolff, The Tea Party, Ann Wilson, Jeff Beck, Sir Lord Baltimore, Black Rebel Motorcycle Club, The Vintage Caravan, Kingdom Come, Montrose, The Black Crowes, Great White, Path Of Samsara, The Who, Heart, Scorpion Child, Raveneye, Rory Gallagher, Mountain
- Membre : Robert Plant, Page - Plant
- Style + Membre : Coverdale - Page, The Yardbirds, The Firm
 

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LED ZEPPELIN - The Song Remains The Same [2007] (1976)
Par JEFF KANJI le 28 Octobre 2018          Consultée 6761 fois

Les double-Lives des seventies sont devenus légendaires et à juste titre. Sortis généralement pile au moment opportun, ils permettaient aux carrières des artistes fondateurs du Hard Rock de se montrer sous leur meilleur jour, là où tout prenait réellement vie, où les amplis poussés à fond délivraient des torrents de saturation, où les batteries reprenaient tout leur coffre et où la vie transpirait dans chaque note, le frontman créant une relation privilégiée avec le public qu'il est impossible de retranscrire sur disque.

Les dinosaures du Hard Rock, ceux-là même qui à partir de 1976 vont commencer à sérieusement agacer une frange de la jeunesse rebelle, ont tous sorti leur témoignage Live d'exception, les pionniers comme URIAH HEEP ou DEEP PURPLE ont déjà frappé, et la seconde vague, suivant une courbe similaire, déferlera en 78/79. Cependant, le plus grand groupe du monde à l'époque, c'est sans conteste LED ZEPPELIN. En effet les quatre Anglais ont déjà eu la bonne idée de conserver un line-up identique depuis la fondation des NEW YARDBIRDS, et ils jouissent surtout d'une discographie sans faille, à la diversité et au charme tous deux uniques, qui séduisent les USA avant tout le monde. La vista de son manager Peter Grant, omniprésent, amène le groupe à créer son propre label indé, afin d'avoir la main-mise sur sa promotion, un procédé courant aujourd'hui mais pas aussi développé à l'époque, et que les groupes de Punk vont largement contribuer à démocratiser pour en faire un modèle quasi majoritaire en 2018, la crise du disque aidant.

Le premier album sorti sur le label sera l'étincelant "Bad Company" du groupe du même nom, mais très vite c'est "Physical Graffiti" qui montre le bout de son nez et LED ZEPPELIN achève de devenir un géant, réussissant le pari du double-album, après avoir bouclé trois nuits de suite le Madison Square Garden. C'est l'apogée pour LED ZEPPELIN, qui est par ailleurs LA référence indéboulonnable depuis 1971 et la sortie des mystiques "Four Symbols". 1975 est une année-charnière, celle où il va lentement mais sûrement commencer à décliner, la spirale infernale du succès venant se briser au pied d'une falaise où Robert Plant accuse de graves fractures qui vont le laisser en chaise roulante pour sept mois.

C'est alors que la gargantuesque entreprise est envisagée en 1973 lors de la tournée de "Houses Of The Holy", qui a vu le groupe remplir le Madison Square Garden trois soirs de suite, conclusion magistrale d'une tournée américaine où la cohésion et le talent du groupe est aussi épatant que la collection de classiques écrits en quatre ans. À la base, "The Song Remains The Same", comme témoignage du gigantisme tentaculaire du groupe, devait être accompagné d'un film live, jugé bien insuffisant au regard de la tonne de matériel dont le groupe dispose, et ensuite édulcoré de petits films centrés sur chacun des membres du groupe ainsi que sur son manager Peter Grant. Jimmy Page a entrepris une ressortie intégrale et soignée du catalogue du Dirigeable mais des questions de droits empêchent une ressortie améliorée du film, et il faut pour l'heure se contenter de la réédition Blu-Ray remasterisée de 2007 dont la tracklist est désormais harmonisée avec celle de la B.O, puisque c'est ainsi que "The Song Remains The Same" était présenté en 1976.

En revanche, Jimmy Page avait commencé en 2007, à l'occasion de la sortie de "Mothership", à s'attaquer à ce disque-fantôme, qui dans sa version originale est un peu décevant, pas vraiment fidèle à ce qu'était LED ZEPPELIN sur scène, soit un groupe à la créativité débordante, qui proposait chaque soir une nouvelle prestation habitée, rendue possible par une parfaite entente entre ses quatre membres. Et puis la tracklist renvoyait vraiment des sensations étranges, avec un premier cd un peu mou, le groupe semblant ne pas jouer à fond et véritablement commencer à habiter ses prestations sur "The Song Remains The Same", alors que le second CD paraissait bien plus vivant ; et il y a une explication assez logique à cela. Les prestations live du groupe se nourrissaient de la magie du moment et de l'inspiration matérialisée en improvisation, et d'ailleurs en cela "Made In Japan" reste un cas d'école car il fonctionne à merveille tout en étant un montage de différents concerts.

Mais cela dit, la tracklist respectait l'ordre des concerts (à l'exception d'une inversion entre "Child In Time" et "Smoke On The Water") et le concert d'Osaka le 16 août constitue la substantifique moelle de ce que nous avons tous écouté des centaines de fois. Il n'en a pas été de même pour LED ZEPPELIN, qui non seulement a vu certains morceaux édités ("Dazed And Confused", "Moby Dick") mais aussi son déroulé entièrement chamboulé, sans doute pour équilibrer les deux vinyles en n'enchaînant pas les morceaux-fleuves, pas toujours agréables à écouter sans avoir l'image. Voilà donc pourquoi "The Song Remains The Same" n'a pas eu le succès escompté, en plus de sortir bien trop tard (trois ans après son enregistrement) et d'être surproduit par son passage aux Electric Lady studios et aux Trident londoniens.

Toutes ses erreurs ont été scrupuleusement réparées par Jimmy Page et Kevin Shirley, qui a effectué un travail de restauration et de remastering fondamentalement épatant. On avait déjà su se rendre compte sur le DVD de 2003 comment les prestations à la fois raw et flamboyantes du ZEP pouvaient être mises en valeur sans être gonflées aux stéroïdes des appareils modernes. Et on l'en remercie. Là où on peut aussi féliciter les techniciens son et Jimmy Page, c'est d'avoir recréé l'album tel qu'il aurait dû être au départ, retranscrivant la folie des concerts américains de LED ZEPPELIN, mettant en valeur sa maîtrise instrumentale, et remettant la tracklist dans l'ordre du concert (à l'exception de "The Ocean" jouée en rappel et donc idéale pour conclure le premier disque). Et si jamais cela n'avait pas suffi ? Et bien qu'à cela ne tienne, on vire les edits pratiqués sur "Dazed And Confused" pour lui faire atteindre la demi-heure, et on laisse Bonzo faire étalage de ses talents. Et surtout on incorpore enfin les titres du DVD absents sur le CD, et là aussi en n'éditant pas les morceaux, comme "Black Dog" ici présent en intégralité dans une version puissante, tout comme ce "Heartbreaker" qui laisse à Jimmy Page le soin d'étaler sa maestria. Ainsi ce sont pas moins de six titres qui font leur apparition sur la version 2007, ressortie en version deluxe en septembre 2018, pour célébrer les cinquante ans du premier concert du groupe.

Ainsi, LED ZEPPELIN, trente-cinq ans après sa disparition, délivre l'album live qu'il méritait, un étincelant témoignage jusque-là torturé jusqu'à la vivisection, qui vient rejoindre "How The West Was Won" qu'il parvient enfin à dépasser de la tête et des épaules. On ne réécrit pas l'Histoire, mais quand on peut rétablir certaines vérités c'est toujours un point positif, et cela offre au fan de ma génération, né après le split, un héritage consistant et vivant qui assoit encore un peu plus la légende. LED ZEPPELIN était un géant live en 1973, et il fallait bien tout ce tintamarre, ces deux disques remplis à ras suivant le déroulé logique des concerts de cette fin juillet au Madison Square Garden et ce consciencieux travail de réhabilitation réussi par Jimmy Page.

Un 3/5 généreux pour la version de 1976, mais un 5/5 pour le témoignage désormais accessible à tous.

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   JEFF KANJI

 
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- Robert Plant (chant, harmonica)
- Jimmy Page (guitare)
- John Paul Jones (basse, claviers)
- John Bonham (batterie)


- Cd 1
1. Rock And Roll
2. Celebration Day
3. Black Dog
4. Over The Hills And Far Away
5. Misty Mountain Hop
6. Since I've Been Loving You
7. No Quarter
8. The Song Remains The Same
9. Rain Song
10. The Ocean

- Cd 2
1. Dazed And Confused
2. Stairway To Heaven
3. Moby Dick
4. Heartbreaker
5. Whole Lotta Love



             



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