Le trio texan veut surprendre et innover dans les 2000s, s’écarter un peu du carcan musical dans lequel il semble enfermé depuis de nombreuses années.
Une bonne chose en soi de vouloir expérimenter et sortir des sentiers battus.
Sauf que ces prises de risques ne s’avèrent pas toujours très réussies d’un point de vue artistique. "Manic Moonlight" s’avère donc être un album déroutant.

Tiraillé entre un classicisme assez fade et expérimentations aux bidouillages électroniques farfelus et hors sujet, cet album n’est clairement pas le meilleur de KING’S X. Alors éparpillés du fait de leurs projets annexes, Dug, Ty et Jerry ne semblent pas très inspirés. "Skeptical Winds", complètement décousue, qui ressemble plus à une “jam” qu’autre chose ne laissera pas de trace indélébile dans la discographie du groupe. Idem avec "Yeah", titre hirsute et mal écrit, les gars, venant de vous c’est moche quand même ! On sent clairement le groupe en roue libre, s’octroyant des bifurcations sonores inattendues et inaudibles.
On peut apprécier qu’ils ne se reposent pas sur leurs petits lauriers difficilement acquis au cours de leur carrière, mais tout de même ! "Static" est toutefois intéressant, privilégiant un crescendo constant, au détriment d’un refrain fédérateur. On salue le risque encouru, mais on reste perplexe pour autant.

À côté de ça, des titres plus faciles sont déroulés sans grande passion, nous les passerons donc sous silence, seul "Jenna" sortant quelque peu du lot mais ce n’est pas la panacée non plus...
Franchement, tout cela est d’un plat effarant, "Vegetable" nous extrait un peu de notre torpeur l’espace de brèves minutes, un titre sautillant mais pas convenable non plus pour un groupe de la trempe de KINGS’X !
Non, non et non, la musicalité qui est la leur, forte et prégnante n’est pas du tout à la hauteur sur ce "Manic Moonlight", qui s’oublie vite fait bien fait !