En premier ? L’harmonisation vocale en studio passe le cap et son rendu en concert est très impressionnant. Le trio au complet chante, bien que chacun prodigue sa technique personnelle sur son instrument respectif avec - il en faut bien un - Doug Pinnick en discret (jamais au centre de la scène ou alors, il ne fait qu’y passer ! )et pourtant efficace et charismatique leader.

En deuxième ? Pas moins de 25 titres (dont un presté de deux façons différentes) sont joués selon leur potentiel : soit en mode électrique pour les deux tiers du set et le tiers restant en acoustique.

Le tout ? Le malstrom de KING’S X - ce bouillon musical qui hume d’influences aussi diverses que le Metal, le Blues, le Rock et une pointe de Groovy comme les Texans savent en donner (vous voyez les poils de barbes se pointer ? ) - tout cela fait de ce groupe un cheminement mélodieux à part, atypique, parfois déroutant mais très riche en trouvailles sonores !

L’ambiance est chaude et notre Iroquois - bien que sa tignasse ressemble plus à des spaghettis qu’une crête dont il avait le secret (!) bref, il - a la pêche et en fait participer tout le monde. Une véritable communion dont le feeling en est le chef d’orchestre… de cette maestria ! Pratiquement sans interruption, le concert démarre fort avec les deux premiers titres, "Groove Machine" et "Dogman", qui s’enchaînent . Le ton est donné. Aussi, "Believe" peut déjà intervenir en troisième position et Doug va haranguer la foule comme un prédicateur en colère contre son Amérique qui périclite parce qu’un incompétent notoire - certes riches et bien placé (merci Daddy) - va laisser à la dérive tout son peuple afin de donner la leçon à d’autres gens dans le monde ! Vous imaginez des Texans en rogne ? Ouais, mieux vaut finir sa soupe discrètos et filer dans son bahut vite fait avant que les pétoires ne reluisent et ne donnent de la voix tels des cowboys motivés…

Pour les plus métalleux d’entre-nous, je vous recommande "Conplain" et surtout "Moam Jam". Rentre dedans comme c’est pas permis et cette envie de bouger dans tous les sens a du bon. A nouveau, KING’S X nous donne la banane, la patate, la frite, la pêche !!!

Pour les plus délicats, vous allez tomber en pamoison aux sonorités de "The Difference", "Mississippi Moon" ou encore la fabuleuse "Golilox". Les mélodies sont succulentes et leur interprétation un délice que l’on savoure sans modération.

Ma préférée ? Sans conteste "Screamer" pour son côté impérial et donnant toute sa puissance dans ses refrains entretenue par l’attente des couplets qui ronronnent sur les coups des tomes de Jerry Gaskill. Comme si on nous rendait la liberté, les refrains nous rendent la foi et la volonté de retrouver du courage… en particulier, lorsque les habitudes ancrées en nous nous poussent à ne plus nous révolter !

L’expérience, ils l’ont depuis plus de vingt ans dont dix albums et déjà un "Best Of" avant la venue salutaire et saluée chaleureusement de ce premier double album en concert. Trois autres méfaits studio ont depuis lors éclos jusqu’à présent !

Disons que pour découvrir KING’S X, je ne proposerai pas forcément ce live mais plutôt la compilation de 1997 afin de se rendre compte du travail fouillé et original qui se trouve sur les enregistrements studio. A moins que les plus aventureux d’entre-vous iront puiser un album au hasard, pourquoi pas, après tout ! Ensuite, et seulement ensuite, je vous certifie que vous apprécierez bien mieux ce live avec ses nuances, ses improvisations (vocales notamment) et la vitalité d’un morceau qui prend tout son sens lorsqu'il est exécuté de main de maître en direct…