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GARAGE ROCK / SHOEGAZE  |  STUDIO

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2001 B.r.m.c.
2003 Take Them On Your Own
2005 Howl
 

- Style : Alcest, Led Zeppelin, Deafheaven, Amesoeurs

BLACK REBEL MOTORCYCLE CLUB - B.r.m.c. (2001)
Par KOL le 23 Janvier 2024          Consultée 1072 fois

Peu de formations possèdent l’aura confidentielle du BLACK REBEL MOTORCYCLE CLUB dans le monde du Rock dur. Tout d’abord, un nom, celui mythique du gang de bikers de Marlon Brando dans "L’Équipée Sauvage" ("The Wild One" en version originale). Ensuite, une filiation qui puise autant du côté de LED ZEPPELIN que des cultissimes The JESUS AND MARY CHAIN, mêlant ainsi Hard Rock, Shoegaze et Rock Psychédélique en un Garage Rock, aussi poisseux que de l’huile de vidange d’une vieille Harley dans son rendu qu’il se montre aérien dans sa construction. Enfin, une attitude authentique et une intégrité au-delà de tout soupçon, qu’aucun pisse-vinaigre ne saura mettre à mal.

Formé à San Francisco à la fin des années 1990 sous le nom initial de "The Elements" par deux potes de lycée, le bassiste/guitariste Robert Levon Been et l’autre gratteux Peter Hayes, qui venait de claquer la porte d’un autre groupe passé à la postérité, The BRIAN JONESTOWN MASSACRE, les deux compères ont vivoté pendant une bonne année, le second finissant même par établir résidence au sein de la famille Been, après avoir créché pendant quelques mois dans sa bagnole, juste devant la maison. À noter que le patriarche de la lignée, Michael Been, officiait alors comme chanteur de The CALL, notamment célèbre pour les titres "Let The Day Begin" ou "I Still Believe (Great Design)"). En quête d’un batteur, ils finissent par mettre la main sur le turbulent Anglais Nick Jago, étudiant en arts, qui venait de débarquer en Californie.

Après quelques années à bricoler ici et là, et à consommer une certaine quantité de substances, illicites ou non, le combo se décide enfin à entrer en studio pour concevoir son premier album, self-titled. "B.R.M.C." voit donc le jour en 2001 et est porté par un single infaillible : "Whatever Happened To My Rock'N'Roll (Punk Song)", brûlot immédiat et imparable porté par riff bien sale et frontal, franchement Proto Punk, que n’auraient pas renié les STOOGES de l’ami Iggy POP. Mais à ce train incontrôlable, BLACK REBEL MOTORCYLE CLUB y ajoute des leads noisy bien psyché et craspecs, lui conférant une dimension moins monolithique qu’initialement anticipé. La carrière du groupe est ainsi immédiatement lancée, d’autant que "Spread Your Love", groovy à souhait, enfoncera le clou dans la foulée, reprise par ailleurs dans différentes publicités et films. NME repère le titre et en fera une promotion soutenue. Lancé oui, mais comme le combo rechigne à faire la moindre promotion media, il reste l’apanage d’une frange curieuse et friande de nouveautés réservées aux esthètes, le Perfecto solidement vissé sur les épaules.

Les apparitions live deviennent des évènements du Rock underground drainant Indies et Metalleux, BRMC laissant corps et âme sur scène depuis ses débuts, appuyé par un son d’une rare lourdeur, gavé de larsens. Lors d’un concert à Leeds, la rumeur prétend même que le volume aurait mis à mal la stabilité d’un plancher pourtant ancien de cent cinquante ans. S’il m’est nécessaire d’appuyer mon propos, laissez-moi vous conter une anecdote, vécue de mes propres yeux. À l’issue d’un concert au Bataclan en 2010, fumant ma clope à la sortie avec mon pote François François (autrement appelé "XXX") après 1h45 d’intense communion en mode black & white stroboscopique, Robert Levon Been est sorti échanger avec le public qui traînait encore dans les parages. Devant l’insistance de nos requêtes de fans avinés, il est reparti backstage chercher une guitare et a passé une bonne demi-heure, seul dans la rue, debout sur un tabouret emprunté au Kebab de proximité, une corde pétée en bonus, à nous chanter des standards de "Howl", troisième LP acoustique, ainsi que quelques reprises, dont un "Dirty Old Town" (The POGUES) mémorable. C’est ça, l’esprit BRMC ! Autant dire qu’il était plus que temps d’ouvrir leur page sur NIME, son absence faisant franchement tache.

BRMC possède de plus la particularité de posséder deux musiciens interchangeables, tant au niveau des instruments que du chant, Hayes et Been se refilent donc leurs pelles, alternant au micro, quand l’un ne supporte pas l’autre au travers de chœurs ou d’harmonies vocales subtiles, notamment sur les chansons les plus atmosphériques, comme "Head Up High" ou la magnifique "Red Eyes And Tears", qui fleure bon les seventies sous acide(s). Les sons distordus et fuzzés par un deck de pédales d’effets émanant des grattes s’avèrent hautement hallucinogènes. Et si cela ne vous suffit pas, Hayes sort sa guitare acoustique et/ou son harmonica pour y ajouter, par petites touches, une touche Folk incongrue mais profondément originale.

De ce brouhaha fourni, constamment porté par une basse saturée comme rarement, émergent les lignes vocales aériennes et souvent mélancoliques des chanteurs ("As Sure As The Sun"), apportant un contrepoids particulièrement original et le plus souvent hautement touchant. Le travail intrinsèque sur les grattes reste sobre et vient principalement servir la construction et les mélodies des titres. Lorsque les leads se font plus insistants, notamment toujours à la basse, leur intégration manque cependant parfois encore quelque peu de subtilité dans le mix, mettant à risque la délicate balance entre pesanteur et grâce absolutive.

"B.R.M.C." est un premier album, avec ses qualités (immenses) et ses défauts (mineurs). Encore immature dans l’équilibre, disparate dans l’aboutissement des compositions, le groupe y démontre en revanche une singularité marquée, entremêlant les univers musicaux sur un fond bruitiste qui ne nuit jamais à la préciosité des morceaux, leur conférant même une formidable personnalité, identité sur laquelle le groupe capitalisera par la suite. Ceci n’est donc que le début de l’histoire, et celle-ci s’annonce bigrement alléchante.

Note réelle : 3,5/5.

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- Peter Hayes (chant, guitare, basse)
- Robert « Turner » Levon Been (chant, basse, guitare)
- Nick Jago (batterie, chœurs)


1. Love Burns
2. Red Eyes And Tears
3. Whatever Happened To My Rock ‘n’ Roll (punk Song)
4. Awake
5. White Palms
6. As Sure As The Sun
7. Rifles
8. Too Real
9. Spread Your Love
10. Head Up High
11. Salvation



             



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