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SHOEGAZE / GARAGE  |  STUDIO

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2001 B.r.m.c.
2003 Take Them On Your Own
2005 Howl
 

- Style : Alcest, Led Zeppelin, Deafheaven, Amesoeurs

BLACK REBEL MOTORCYCLE CLUB - Beat The Devil's Tattoo (2010)
Par KOL le 1er Juin 2024          Consultée 513 fois

"Beat The Devil’s Tattoo" aurait pu, aurait dû même, constituer le chef d’œuvre de la discographie du BLACK REBEL MOTORCYCLE CLUB. Contenant en son sein le titre éponyme, le plus emblématique du combo californien – un bijou envoûtant de noirceur – qui lance parfaitement la galette, ce sixième LP avait tout pour permettre à la formation menée par Peter Hayes et Robert Levon Bean de sortir de l’underground et d’accéder à une reconnaissance plus large : hymne saillant, production organique aux petits oignons, substance poisseuse et mélancolie aérienne : tout est là.

Et pourtant il n’en fut rien. Et la responsabilité en incombe en grande partie aux principaux protagonistes de l’histoire.

Premier constat au regard du line-up : Nick Jago a fini par faire ses valises définitivement, empêtré dans ses dépendances aux stupéfiants, après quelques faux départs sporadiques au cours des dernières années. Devenu ingérable malgré ces nombreuses tentatives, le batteur laisse donc pour de bon sa place derrière les fûts à Leah Shapiro (ex-The RAVEONETTES), qui œuvre dans un registre minimaliste assez similaire. La transition se fait donc en douceur, d’autant que la demoiselle ajoute ponctuellement un chœur féminin plutôt bien senti, en sus de tenir les baguettes avec efficacité. L’art du changement dans la continuité, donc.

Le disque s’ouvre donc avec le title-track, masterpiece, langoureuse procession tournant autour d’un beat tribalisant "simple as fuck" tapant bien tout au fond du temps, et d’un lead de gratte ensorcelé qui fleure bon le bayou de la Nouvelle Orléans. Parsemé de fulgurances guitaristiques ponctuelles venant déchirer la brume, construit avec une rare intelligence, le morceau s’achève avec la découverte de son refrain, répété à l’envie, susurré, hypnotisant, faisant la part belle à d’élégantes harmonies de voix entre les trois musiciens. Dans sa conception en crescendo, la chanson me rappelle le "Jigsaw Falling Into Place" de RADIOHEAD, autre petite merveille, dans un style différent bien entendu.

Le Shoegaze décomplexé des débuts s’est indubitablement enrichi d’influences Folk et Blues typiquement américaines, mais le BRMC sait encore nous envoyer des titres bien in your face, tel "Conscience Killer", qui enquille directement pour réveiller l’auditeur de sa torpeur. "Bad Blood" et "War Machine", et sa lourde ligne de basse distendue, achèvent de nous convaincre que cette fois, c’est la bonne : le combo touche enfin son graal. Malheureusement, et ce même si le reste du disque est bon, il n’en sera rien.

La suite est bien trop hétérogène (les fanatiques de mauvaise foi la qualifieront de variée), entremêlant pistes de grande pesanteur, morceaux quasiment acoustiques échappés de "Howl", chansons Rock assez simplistes. Mais surtout, surtout, les mélodies n’enchantent plus, ne surprennent plus, n’emportent plus. Quand la langueur prend toute sa place, c’est pour mieux casser son effet par une banale balade un brin naïve. Quand l’énergie revient, c’est pour mieux retomber dans la foulée. Et le tout s’étire sur plus de soixante-cinq minutes, durée bien trop longue pour le coup tant l’attention retombe comme un soufflé à mi-parcours, le reste du disque défilant dans une indifférence polie. Quel dommage.

Car pour le reste, les marqueurs Garage/Shoegaze du BLACK REBEL MOTORCYCLE CLUB sont toujours là. Ces lignes de basses puissantes et prégnantes ("Aya"), ces éclairs de guitares baignées dans le chorus, juste bruitistes ce qu’il faut, ces touches bluesy, les harmonies vocales éthérées et plaintives, les sorties mélodiques à l’harmonica habité de Peter Hayes, rien à redire, franchement. La qualité intrinsèque des musiciens est plus que jamais restituée soniquement tout au long de "Beat The Devil’s Tattoo". Aucune fausse note ne pourra être déplorée, aucun sourcil ne se soulèvera au détour de l’une des treize pistes de l’opus. La classe naturelle, on l’a ou on ne l’a pas. Nul doute que BRMC est tombé dedans quand ils étaient petits, et Leah Shapiro ne fait clairement pas tâche entre ses deux acolytes.

Passée la frustration d’une écriture inégale, voire limite feignante par certains aspects, on constate également que le choix de la tracklist aurait pu être plus inspiré, tant le skeud se retrouve déséquilibré et bien trop copieux pour ce qu’il avait à dire. Malgré toutes ces imperfections, il existe sur "Beat The Devil’s Tattoo" des moments de pure magie, justifiant à eux seuls l’écoute et les 3,5/5 que je collerai au moment de conclure maladroitement ces lignes.

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   KOL

 
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- Robert Levon Bean (basse, guitare, chant, piano)
- Peter Hayes (basse, guitare, chant, harmonica)
- Leah Shapiro (batterie et chœurs)


1. Beat The Devil’s Tattoo
2. Conscience Killer
3. Bad Blood
4. War Machine
5. Sweet Feeling
6. Evol
7. Mama Taught Me Better
8. River Styx
9. The Toll
10. Aya
11. Shadow’s Keeper
12. Long Way Down
13. Half-state



             



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