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SHOEGAZE / GARAGE  |  STUDIO

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2001 B.r.m.c.
2003 Take Them On Your Own
2005 Howl
 

- Style : Alcest, Led Zeppelin, Deafheaven, Amesoeurs

BLACK REBEL MOTORCYCLE CLUB - Take Them On, On Your Own (2003)
Par KOL le 27 Janvier 2024          Consultée 920 fois

Le sombre gang de motards rebelles est de retour ! Deux ans après un premier LP éponyme prometteur, définissant d’emblée une forte identité, BRMC nous revient avec son essai sophomore pour enfoncer le clou dans le cuir épais du combo. "Take Them On, On Your Own" ("les affronter, seul", en version française) déboule donc en 2003 pour nous asséner son rock poisseux et psyché sur fond de guitares cradingues et fortement trafiquées, pour mieux nous faire décoller avec ce chant à la fois éthéré sur les titres lents, et totalement cynique et désabusé sur les pistes les plus frontales. Proche du Shoegaze ("Heart And Soul"), voire du Drone ou plus certainement du Garage, BLACK REBEL MOTORCYCLE CLUB se fout bien des cases dans lesquels la presse tente de les coller. Et ça tombe bien, faire leur auto-promo n’a jamais trop été leur came. Leur meilleur terrain d’expression : la musique, et plus encore, la scène.

Le "drame" de BRMC, c’est de ne jamais avoir sorti de tube (quoique, "Beat The Devil’s Tatoo"…). Mais quand on possède dans ses gènes cette musicalité, héritée des genres cités mais également du Blues, qui marquera de plus en plus leur personnalité au fur et à mesure de la discographie, du Folk, et du Hard Rock des seventies, ce ne peut être le fruit du hasard. Robert, Peter et Nick se complaisent dans la plus stricte expression de leur art, se contrefoutant allègrement des à-côtés, du star système, du pognon facile, des radios et show TV, du moment qu’on leur fout la paix et qu’on leur laisse brancher leurs instruments. Et ça tombe plutôt bien, car ce "Take Them On, On Your Own" est sans doute leur opus le plus abouti de bout en bout.

Car, et nous y reviendrons sur des chroniques ultérieures, aucun de leurs autres disques n’est totalement exempt de tout reproche, sans pour autant avoir commis de réel faux-pas. Ici, en 2003, BRMC est au top de la première à la dernière seconde, ne commet aucun impair, et équilibre à la perfection bruit et mélodies, chansons directes et morceaux lancinants, voir planants, dissonances et cohérence, harmonies vocales et instrumentales, le tout avec une classe nonchalante, proprement indécente. Tout à l’air facile, de la batterie minimaliste aux guitounes, en passant par les lignes de basse distordues qui portent les compositions, une valeur sûre pour le combo.

Robert Levon Been, principal bassiste, est proprement incroyable, tant dans les lignes obsédantes dont il nous gratifie (essayez donc de résister à "Ha Ha High Babe") que dans la façon dont il parvient à peloter la grand-mère, pratiquement comme une seconde gratte, rappelant sur ce thème précis aussi bien Mike Kerr de ROYAL BLOOD que l’immense Lemmy de MOTÖRHEAD. Le propre des trios (et plus encore des premiers cités, qui officient en duo) est de savoir remplir l’espace, et ça, les Californiens le font avec brio, les pedal-boards étant à l’évidence bien fournis. Ils maîtrisent cet art subtil de savoir se montrer minimalistes ou lourds et bruyants selon le besoin de la chanson, créant un univers, contant une histoire, emmenant l’auditeur à dépasser le simple son qu’il écoute ("Shade Of Blue"). "Take Them On, On Your Own" transcende et vous emporte. Loin.

Mais vous me direz, et vous aurez bien raison, on est sur NiME, où est donc le Hard-Rock dans tout ça ? Eh bien, un peu partout mes amis. Du frontal et génial "Stop" d’ouverture, à la tuerie "Six Barrel Shotgun" qui vous en mettra plein la tronche, en passant par "US Government" qui joue avec les rythmes, l’intention, et surtout avec vous, vous emmenant là où vous ne l’attendez pas une seule seconde. Pendant que le duo Been/Jago vous cale bien assis dans le canap’, Hayes viendra se divertir avec vous comme un félin avec sa proie, tantôt râpeux, tantôt enjôleur et voluptueux, toujours mélodique, le rendu n’étant pas dénué de toute connotation Grunge par le décalage entre les murs de guitares et les leads popisants. Imaginez un OASIS intègre et cradingue ? Non, je déconne… Mais imaginez quand même….

Si l’on souhaite explorer l’héritage Metal d’un tel album, on peut également lorgner du côté d’un Metalgaze émergeant, celui d’un AMESOEURS ou plus encore d’ALCEST, dont « Sapphire », par exemple, assume une certaine filiation, tout comme leurs premiers essais et cet "Écailles de Lune" stellaire. Je citerai d’ailleurs Saint Positron pour l’occasion : "Si doux, si triste ! Si Fort, si fragile ! Si Timide, si intense". Ce sont ses mots. Et ils s’appliquent aussi merveilleusement à son groupe fétiche qu’au BLACK REBEL MOTORCYCLE CLUB.

L'écriture et l’agencement des douze pistes sont tout simplement parfaits de simplicité, d’équilibre, sans temps mort ni morceau faible. La production rend honneur au travail effectué, tellement organique que l’on pourrait croire à une prise directe en studio. Sans aucun artifice malgré les différentes couches superposées, la formation américaine nous pond avec une facilité déconcertante un disque dont je n’ai toujours pas, vingt ans plus tard, réussit à épuiser les réserves.

Note réelle : 4,5/5.

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   KOL

 
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- Peter Hayes (chant, guitare, basse)
- Robert « Turner » Levon Been (chant, basse, guitare)
- Nick Jago (batterie, chœurs)


1. Stop
2. Six Barrel Shotgun
3. We're All In Love
4. In Like The Rose
5. Ha Ha High Babe
6. Generation
7. Shade Of Blue
8. Us Government
9. And I'm Aching
10. Suddenly
11. Rise Or Fall
12. Heart And Soul



             



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