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SLEEP TOKEN - Take Me Back To Eden (2023)
Par KOL le 15 Juin 2023          Consultée 2504 fois

Enfin ! J’allais finir par désespérer de la chose, par remiser de par-devers moi toute ambition concernant SLEEP TOKEN, coincé entre un pseudo-concept prétentieux et une musique recherchée mais terriblement frustrante, faute de savoir saisir les occasions qu’elle a de réellement nous emporter. Autant dire que j’affutais mes couteaux à l’approche de ce troisième opus, prêt à sauvagement dépecer la bête sous votre regard narquois.

D’autant qu’ils annoncent conclure ici une trilogie ("Euclid" conclut les débats avec ces paroles "The Night Belongs To You", comme un écho au "The Night Does Not Belong To God", chanson d’ouverture de leur premier méfait), publiée en à peine quatre ans d’intervalle, sans doute pressé comme des citrons par un label avide de récupérer un investissement que l’on imagine sans doute conséquent au vu de la hype médiatique créée autour du groupe. Certaines rumeurs perfides prétendent même que la maison de disques aurait accepté de réduire les sommes perçues via les plateformes de streaming en contrepartie d’une visibilité accrue dans les playlists ou l’algorithme de recommandation afin de booster au plus vite la notoriété des mystérieux Anglais.

Toute la difficulté avec SLEEP TOKEN relève donc de considérer son œuvre pour ce qu’elle est, indépendamment du vacarme environnant et des préjugés que l’on peut en avoir, les Metalleux n’étant usuellement pas de grands amateurs de buzz artificiel. Plutôt séduit sans être plus emballé que ça par leurs précédentes fournées, j’avoue tout de go éprouver un petit faible pour "Take Me Back To Eden", qui appuie sensiblement sur la corde "puissance" en comparaison du reste.

Les guitares sont indéniablement plus présentes et plus saturées, et la batterie s’avère bien plus lourde que par le passé. Ou du moins plus régulièrement. On retrouve également le chant screamé de Vessel à maintes reprises, lui qui était quasiment porté disparu sur "This Place Will Become Your Tomb". De ce fait, les reliefs Indus ressortent franchement, et ce n’est pas pour déplaire à votre humble serviteur. L’entrée en matière est assez représentative de ces aspects, entre un "Chokehold" inquiétant et "The Summoning", habilement éclaté en deux parties bien distinctes mais cohérentes. Le leader masqué s’en donne à cœur joie, de son timbre clair et profond si particulier, à ses cris de possédé (mixés en retrait, je vous rassure) en passant par de petits falsetti, à la manière d’un Matt Bellamy (MUSE). Cette dernière piste tatane franchement, comme rarement dans leur discographie, même si "Vore" enfoncera le clou avec brio encore un peu plus loin sur la tracklist.

Si SLEEP TOKEN continue de marier les courants musicaux avec une certaine réussite, je perçois également de petites nouveautés parsemées de-ci de-là. En sus du Trip-Hop, du RnB, des touches Prog, Post et Alt-Rock, on retrouve des plans Jazzy impromptus qui surprennent franchement, à travers les percussions ou certains intermèdes au piano. Le contraste entre ces passages éthérés et la puissance du son est assez savoureuse. L’occasion pour moi de relever la production, toujours aussi massive et puissante. Une constante chez Vessel et sa bande, qui leur permet également de s’aventurer sur les terres hostiles (pour moi) du Djent assez naturellement et sans provoquer des nœuds au cerveau.

Après, ce troisième LP n’est pas exempt de certaines longueurs. Si le title-track, qui s’étale sur plus de huit minutes, se montre suffisamment fort pour maintenir la tension jusqu’à l’explosion finale, on notera quelques pistes plus anecdotiques ("The Apparition", "Aqua Regia"), voire carrément suspectes (l’odieuse "DYWTYLM", ou "Ascensionism", interminable et aux couplets pénibles) qui auraient dû être rabotées, d’autant que le bousin dure quand même plus d’une heure. Résultat, on est en présence d’un bel exemple de ventre mou et flasque faisant retomber le soufflé, voir hérissant quelques poils. L’erreur était pourtant aisément esquivable. Dommage.

Je reste malgré tout assez admiratif (spoiler : non) quant à la capacité des médias à chroniquer "Take Me Back To Eden" le jour exact de sa sortie. Même en admettant qu’ils aient eu le privilège d’écouter le disque quelques jours avant, il m’apparaît proprement impossible de le juger consciencieusement une telle pièce en si peu de temps, à moins de se la fader en boucle au péril d’y laisser sa propre santé mentale. La densité qui la caractérise nécessite du recul, du temps pour laisser retomber les cendres et y voir plus clair. Faire reposer les mélodies pour que se dégage un ensemble consistant. La précipitation des reviews, telle une course illusoire à l’immédiateté, suggère que les critiques partent avec un fort a priori, avant même d’avoir pris connaissance de son contenu. Ceux qui crient au génie, comme ceux qui la vouent aux gémonies sur l’instant, gagneraient sans doute à prendre un peu de distance à l’instar des presbytes, au risque de se montrer casse-couilles.

"Take Me Back To Eden" est à mon sens le meilleur album de SLEEP TOKEN. On y retrouve les mélodies aériennes des opus précédents ainsi que le mélange très riche d’influences diverses et variées, qui provoqueront sans aucun doute des indigestions chez certains. Mais, à l’inverse des essais précédents, le gang de Sheffield a su y apporter davantage de contrastes, lâchant avec parcimonie, mais talent, les chevaux sur les aspects les plus Metal de sa musique, et ce malgré quelques morceaux dispensables ou même à côté de la plaque.

C’est donc sans vergogne que j’arrondirai à la hausse mon 3,5 à la hausse pour l’occasion.

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   KOL

 
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- Vessel (chant, guitare, basse, claviers)
- Ii (batterie)


1. Chokehold
2. The Summoning
3. Granite
4. Aqua Regia
5. Vore
6. Ascensionism
7. Are You Really Okay?
8. The Apparition
9. Dywtylm
10. Rain
11. Take Me Back To Eden
12. Euclid



             



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