Recherche avancée       Liste groupes



      
POST PROG ALT METAL  |  STUDIO

Commentaires (1)
L' auteur
Acheter Cet Album
 

 

- Style : A Perfect Circle, Nine Inch Nails
 

 Chaîne Youtube (23)
 Facebook (15)
 Site Officiel (16)

SLEEP TOKEN - Sundowning (2019)
Par KOL le 14 Mai 2023          Consultée 1051 fois

"Attention, vous êtes prêts ? Top ! "Je-suis-un-groupe-mystérieux-dont-personne-ne-connait-l’identité-des-membres-restée-secrète-à-ce-jour-car-portant-des-masques-pseudo-maléfiques-sur-scène-et-en-interview.
Je-propose-une-musique-mêlant-Pop-et-Metal-qui-divisera-les-deux-communautés-mais-parvient-malgré-tout-à-faire-le-buzz-enregistrant-une-fulgurante-ascension-mediatique-depuis-mes-débuts-je-suis-je-suis…?
" GHOST ! Raté mon Juju, je suis SLEEP TOKEN.

Alors que les Suédois ont été conspués pour avoir caché de la Pop sous leur Metal (bouh, c’est mal), il est plus que légitime de questionner l’intérêt de singer ce type de gimmick dix ans après. Pour être franc et sincère avec vous, chers lecteurs, je me pose moi-même la question. N’est-ce pas là donner le bâton pour se faire battre ? Et à l’écoute de "Sundowning", ce qui me tarabuste est surtout de savoir si c’était bien nécessaire en fait. Car la musique proposée n’a rien à voir avec celle de Papa Emeritus et ses goules : SLEEP TOKEN a lui dissimulé du Metal dans sa Pop !

S’il me serait bien difficile de faire un parallèle avec un groupe précis pour vous donner en quelques mots des points de référence, ce n’est en tout cas certainement pas vers la formation de Tobias Forge que je me tournerais, mais plutôt vers les projets de Maynard James Keenan (TOOL, A PERFECT CIRCLE), réduits à leur plus petit dénominateur commun. Les nouveaux chouchous de la presse britannique nous proposent en effet des compositions cérébrales, alternatives et progressives à la fois, avec un je-ne-sais-quoi de Post Rock pour parfaire son style. Vous y trouverez certainement également des petites traces de DEFTONES, de The OCEAN ou de Devin TOWNSEND ici et là, voire si l’on souhaite provoquer un peu, du COLDPLAY. Mettre Chris Martin et Devin dans la même case en hérissera plus d’un, mais je vous assure que ce n’est pas totalement à côté de la plaque.

Décrit comme ça, il n’y a sur le papier pas grand-chose à manger pour votre humble serviteur, d’ordinaire plus à l’aise avec la musique bête et méchante qu’avec la subtilité, et je suis surpris qu’aucun de mes collègues goûtant davantage à ce type de mixture ne se soit proposé de couvrir le combo londonien. Mais qu’à cela ne tienne, l’intégrité nimienne chevillée au corps, j’ai décidé de m’y Kol-ler, l’absence d’un tel phénomène sur le site faisant un tant soit peu tache de nos jours.

"Sundowning" voit donc le jour en 2019 et met en avant les troubles du comportement et la confusion (voire de la démence) qui peuvent régner chez certains au moment du soleil couchant. Ce premier LP du groupe fait suite à deux EP ("One" et "Two") sortis en 2016 et 2017. Mené par Vessel, son nom évoque des délires pseudo-ésotériques de divinités anciennes et de langue imprononçable. Si vous voulez en savoir plus sur le sujet, je vous invite à consulter les internets, cet aspect-là ayant légèrement tendance à me gonfler et dessert à mon sens plutôt leur œuvre, plus intéressante que je que j’aurais pu croire de prime abord.

Car question musique, force est de constater que SLEEP TOKEN en connaît un rayon. Les ambiances sont à mon sens le point fort de leur œuvre et m’évoquent les océans dans toute leur démesure. Du calme le plus plat, qui peut apaiser comme angoisser, aux brèves tempêtes incontrôlables, le combo en épouse les contours variés, usant d’une palette sonore très large, et puise dans les sons électroniques modernes ses fondations musicales. Plutôt sobres la plupart du temps, des beats Trip-Hop viennent discrètement enrichir la palette rythmique à propos ("Dark Signs"). Un titre comme "Give" pousse même le bouchon à aller titiller des patterns RnB, qui en rebuteront également plus d’un.

Le piano est présent sur la plupart des pistes pour insinuer les motifs hypnotiques tandis que les guitares se font plus rares, n’intervenant qu’à des moments précis et éphémères. Mais quand elles le font, couplée à une batterie qui décide de frapper plus lourd, c’est vraiment du tout bon ! Jetez une oreille à "The Offering", qui concentre à mon sens le meilleur de ce que savent proposer Vessel et sa bande.

En parlant du capitaine du navire, son timbre relève plus de la Pop/indé que du Metal à proprement parler, et se voit compléter régulièrement de chœurs inspirés. N’allez donc pas attendre beaucoup de hurlements, même si le bougre en est visiblement tout à fait capable ("Higher", ou surtout "Gods" qui saura sans aucun doute plus séduire nos bien-aimés lecteurs). C’est d’ailleurs un petit regret de ma part. Sans aller jusqu’à équilibrer son chant, le rapport 98% clair / 2% "extrême" est un poil frustrant. En revanche, on ne peut que tirer son chapeau quant aux lignes harmoniques trouvées et au spectre vocal couvert par Vessel, profondément singulier dans son approche.

La production est clairement assez massive. On sent que le label a mis le paquet, mais cela ne dénature à aucun moment les compositions, tant sur les passages éthérés, largement majoritaires, que sur ceux plus puissants. Oui, puissants plutôt qu’énervés. C’est le principal reproche que je ferai à cet essai séminal : l’attente sur près de 54 minutes d’une tristesse qui n’explose jamais véritablement. Si l’exercice de style est au demeurant tout à fait respectable, le plaisir s’en retrouve malgré tout contenu.

Bref, pour un premier LP, c’est quand même assez hallucinant de sortir un truc aussi osé, même s’il n’est pas totalement abouti de bout en bout, la fin marquant clairement le pas. SLEEP TOKEN n’a en tout cas pas besoin de ces artifices de pacotille ni de cet anonymat de supermarché pour proposer des chansons envoutantes qui ne rentreront dans aucune case, et c’est finalement avec hâte que j’attends à présent la suite de l’aventure.

Note réelle : un petit 3,5/5 pour la route.

A lire aussi en ALTERNATIF par KOL :


BLACK REBEL MOTORCYCLE CLUB
Take Them On, On Your Own (2003)
Shoegaze / garage




SLEEP TOKEN
Take Me Back To Eden (2023)
Mystère et boule de gomme


Marquez et partagez




 
   KOL

 
  N/A



- Vessel1 (chant, guitare, claviers, piano)
- Vessel2 (batterie)
- George Lever (basse, production)


1. The Night Does Not Belong To God
2. The Offering
3. Levitate
4. Dark Signs
5. Higher
6. Take Aim
7. Give
8. Gods
9. Sugar
10. Say That You Will
11. Drag Me Under
12. Blood Sport



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod