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1999 14:59
 

1999 14:59
2001 Sugar Ray
 

- Style : Incubus

SUGAR RAY - 14:59 (1999)
Par KOL le 7 Septembre 2022          Consultée 894 fois

Ahhhh, les années 90… Le Punk Rock d’OFFSPRING, de BLINK 182 ou de GREEN DAY retourne les facs, tandis que le Hip-Hop entame sa conquête d’un PUBLIC plus mainstream que ses ENEMY et que le tant conspué Nü Metal se lance sur les cendres fumantes d’un Thrash agonisant, en intégrant certains codes du Rap ou de la Funk. Tout ce joyeux mélange cohabite tant bien que mal, fournissant une bande-son assez foutraque pour une décennie plus maussade. Et c’est pour clôturer le siècle que les Californiens de SUGAR RAY sortent en 1999 leur troisième essai, "14:59", qui saisit totalement l’air du temps et vient brasser tous ces styles en vogue à l’époque.

Le choix du nom vient au passage bâcher les critiques, qui annonçaient que le combo ne serait qu’un nouvel exemple des « 15 minutes de célébrité » suite à leur tube "Fly" sorti précédemment, et que le soufflé retomberait bien vite. Ce en quoi, on ne pourra pas leur donner tellement tort, tant la formation est plus ou moins tombée dans l’oubli si l’on est un tant soit peu honnête, au contraire d’un UGLY KID JOE qui a su surfer sur sa réputation d’antan. Pour autant, s’il est un jugement impartial, celui du temps est sans pitié. Si SUGAR RAY ne fait plus rêver personne, "14:59" restitue malgré tout à merveille les bons et mauvais côtés de la période, et rien que pour cela, procure un plaisir assez unique à qui lui donnera sa chance.

L’album brasse effectivement très large, mais n’en contient pas moins son lot de bons titres, qui, pris séparément, auraient mérité d’exister au-delà du siècle dernier. Prenez les balades par exemple ! La première est sans doute la meilleure. "Every Morning" balance son groove joyeux sur fond de guitares hawaïennes et de sifflement nonchalant. On n’est pas loin de Jack JOHNSON, et, sans l’avoir écoutée pendant vingt ans, j’avais l’impression de l’avoir entendue hier lors de la rédaction de cette chronique. Impossible de ne pas avoir la banane sur une chanson comme celle-là ! "Someday" est plus mélancolique mais la mélodie reste bien dans le crâne également, tandis que "Even Though" sonne comme une réplique moins aboutie, mais néanmoins plaisante. Ces deux dernières pistes sont limite inspirées des 60s (The PLATTERS), avec réussite, tout comme l’est "Ode To The Lonely Hearted". Le travail sur les chœurs est d’ailleurs globalement à souligner, tant il représente une constante tout au long du disque et apporte à l’ensemble.

Mais réduire "14:59" à ces comptines de branleurs serait réducteur. De l’énergie, le groupe en possède à en revendre, sans prise de tête aucune, et c’est ce qui fait son charme suranné. Là où "Falls Apart" possède une identité Grunge/PIXIES ainsi qu’une ligne vocale également 60s posée sur fond de mur de guitares saturées, SUGAR RAY n’oublie pas son ADN Punk sur "Aim For Me", "Personal Space Invaders" ou "Glory", cette dernière n’aurait d’ailleurs pas dépareillé sur un LP de SUM 41. À côté de cela, le côté Hip-Hop ressort sur l’ensemble des morceaux, à travers de scratchs ou d’arrangements datés. Mais certains titres, au premier rang desquels "Live & Direct", enregistré avec le rapper KRS-ONE, mettent en avant cette volonté de brasser les genres et les influences, d’une façon que Damon Albarn et GORILLAZ n’auraient pas reniée. Et puis franchement, il faut une bonne dose d’insouciance, voire d’inconscience, pour reprendre "Abracadabra" du STEVE MILLER BAND, et en sortir quelque chose de second degré à la BONEY M., tout en étant respectueux du matériau d’origine. Nice job, lads !

Treize pistes, dont une intro thrashisante et une outro reprenant "Every Morning" à l’orgue de barbarie - mode ALESTORM activé -, pour quarante minutes, SUGAR RAY a l’élégance de la concision, ce dont je leur saurai gré. Tout est dit et point besoin d’en rajouter. Je ne sais pas s’il faut mettre cela sur le dos de la canicule, mais ce fut un vrai plaisir coupable de me replonger dans cet album et ses mélodies sucrées. Dans le genre disque anti-déprime, le troisième opus de SUGAR RAY est hautement recommandable !

Note réelle : 3,5/5, arrondi à 4. Nostalgie, quand tu nous tiens !

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- Mark Mcgrath (chant, guitare)
- Rodney Sheppard (guitare)
- Murphy Karges (basse)
- Stan Frazier (batterie plein d’autres trucs)
- Craig 'dj Homicide' Bullock (plein d’autres trucs)


1. New Direction (intro)
2. Every Morning
3. Falls Apart
4. Personal Space Invader
5. Live & Direct' (featuring Krs-one)
6. Someday
7. Aim For Me
8. Ode To The Lonely Hearted
9. Burning Dog
10. Even Though
11. Abracadabra' (steve Miller Band Cover)
12. Glory
13. New Direction (outro)



             



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