En découvrant la pochette de ce nouvel opus de HOLLYWOOD UNDEAD, j’ai clairement été amusé et me suis retrouvé à sourire comme un imbécile… Je me suis imaginé immédiatement autour du cliché, avec le groupe représenté par ce jeune homme, le nez en sang, face à moi. Une sorte d’état de lieux à la suite d’un échange imaginaire que nous aurions pu avoir au sujet de "New Empire, Vol.2" ! Bilan des courses : un auditeur mécontent qui aurait exprimer sa colère au visage du groupe !

Ok, je vous l’accorde, cette violence gratuite n’a rien de constructif mais c’est bien au moment de vous parler de ce huitième LP que je peux sans grand risque vous dire que les Californiens ont semble-t-il retrouver leur esprit. "Hotel Kalifornia" est clairement d’un autre calibre que son aîné (il n’aurait de toute façon pas eu grand mal à faire mieux, je vous le concède…) et il ne faut pas s’y pencher bien longtemps pour en prendre conscience. Dès "Chaos", vous pourrez comprendre qu’une prise de recul a frappé de plein fouet les musiciens. Les guitares sont de retour, l’énergie également. Ce riffing efficace a constitué le nerf de la guerre que mène HU. À ce titre, quel plaisir de prendre dans la tronche un "Dangerous" qui fait mouche : refrain efficace, simple et né pour la scène.

Même quand le Rap devient davantage actif comme sur "Wild In These Streets", c’est plaisant et réussi et permet de proposer une grosse première moitié d’album qui fait mouche. Il en va de même avec "Go To War" pour les mêmes évidentes raisons. "World War Me", je vous l’annonce, va se forger une sacrée réputation en live ! Efficace ce refrain et ce petit côté Metalcore du refrain/bridge. Côté "vent frais, vent du matin", succombez à la douceur Punk Pop "Hourglass" : frais, vivifiante et entrainante, c’est immédiat !

Ce qui fait la réussite (vous l’avez maintenant compris) de ce "Hotel Kalifornia", c’est bien que HOLLYWOOD UNDEAD a (enfin) clairement intégré le fait que le groupe devait conserver globalement une trame Metal avec des guitares au service de leurs lyrics. Et c’est finalement en enfonçant le clou de ce Rock Pop Punkisant FM que la fanbase répondra sans doute présente ("Reclaim") car le chant ultra commercial correspond à la tranche d’achat/cible. C’est également avec "City Of The Dead" que je me suis retrouvé à penser à AVENGED SEVENFOLD par instants, sans doute autour des gros efforts de voix sur ce chant clair via ces refrains.

J’ai bien évidemment eu du mal avec le délire BLACK EYES PEAS "Ruin My Life" (lors de ma première écoute, j’étais persuadé que le groupe y faisait un featuring !), même si, en oubliant NIME quelques minutes, j’arrive à apprécier le "concept" ! Plus tricky peut être avec le très SNOOP DOGG "Happy When I Die", jumpant et un poil "Hip Hop" mais là encore intéressant dans sa création. "Lion Eyes" fait la part belle au chant sur une base Mélopop qui brise quelque peu la dynamique mais le petit lead/solo de gratte final apporte cette petite touche surprenante qui aguiche vos oreilles. Les errances du passé semblent seulement ressurgir avec le "Alright" final, assez inoffensif, trop World music, sans pour autant parler de rattage (le plus dispensable en quelque sorte).

En quatorze titres pour (seulement) 43 minutes, HOLLYWOOD UNDEAD affiche une très belle prise de conscience : les Américains ont vraiment voulu se donner les moyens de convaincre tous les amateurs de leur musique "patchwork" qu’il ne fallait pas les oublier. Fort de cette introspection salutaire, les Californiens délivrent ainsi l’album le plus accessible (dans le bon sens du terme), le plus homogène, le moins Rap "pur et dur"… et donc le plus réussi !

Qui l’eut cru ?
Moi, en ne lâchant pas l’affaire avec leur discographie !

Note réelle : un 4/5 quasi inespéré, assumé ! Allez y, lynchez moi !

Top : "Dangerous", "World War Me", "Hourglass", "Trap God", "Reclaim".