Ce que je m'apprête à faire en rédigeant cette courte bafouille est un évènement ; je vais parler de la dernière nouveauté sortie par KORN au mois de septembre. Moi parler de KORN ? Rien ne va plus. Pour ma défense, j'ai toujours plutôt apprécié certains titres du groupe, mais jamais au point de kiffer un album dans son intégralité, certains maniérismes (notamment de Jonathan Davis) me courant sur le haricot assez rapidement. Mais difficile de résister à un "Shoots And Ladders" ou un "Here To Stay".

Il faut dire aussi que depuis que l'un des seuls purs metalleux (Head) a retrouvé ses petits camarades de Bakersfield, KORN a considérablement remusclé son jeu, et a surtout trouvé un moyen de conserver son essence tout en continuant à avancer. L'album de LOVE AND DEATH m'avait déjà bien plu à l'époque, mais après un disque pour trouver les bons réglages, "The Serenity Of Suffering" a mis tout le monde d'accord, en mettant très clairement des guitares énormissimes au premier plan.

Mais l'équilibre de KORN tient à bien plus que ça. On sait Jonathan Davis écorché, et surtout l'inspiration tous azimuts, parfois loin du Metal (ses activités de DJ notamment). Et l'expérience de son album solo l'aura sans doute aidé à satisfaire ses envies d'Expérimental, si bien que "The Nothing" propose un successeur poids-lourd à "The Serenity Of Suffering". Je me demande même lequel des deux je préfère. Mais je crois que le choix de titres qui vont à l'essentiel, de l'équilibre trouvé entre une Pop assumée (le traitement des vocaux est très poussé cf "This Loss" avec une performance surprenante de Jonathan Davis, en particulier sur le pont) et d'un groove et de riffs si caractéristiques de KORN en font un cocktail détonnant, qui très certainement ne plaira pas aux fans les plus purs qui regretteront la disparition du côté malsain de la formation américaine.

De mon côté, le fait que Jonathan growle plus qu'il ne couine me va très bien, et la facette Metal étant triomphante (bien aidée par une production maousse, aux dépens des bidouilleries de Munky) en font sans doute l'album de KORN que je préfère, et ce dans son ensemble.