Deux ans à peine après un "Black Waltz" qui m’avait mis dans tous mes états, brassant de nombreux styles tout en dégageant une identité réelle, les Suédois d’AVATAR reviennent pour enfoncer le clou avec "Hail The Apocalypse", et transforment l’essai haut la main ! Cette fois portés par une production moderne, puissante et ambitieuse, le petit bémol sur l’opus précédent, le groupe continue de mélanger les genres sans aucune limite, pour mon plus grand bonheur.

Petit changement de line-up, pour le meilleur, avec l’arrivée à la guitare de Tim Öhrström qui forme un duo de choc avec Jonas « Kungen » Jarslby : le combo trouve la formule qui tient encore de nos jours. Les grattes sont brillantes, du riffing du title-track aux soli disséminés tout au long des cinquante minutes de la galette, profondément mélodiques et originaux tant ils n’empruntent jamais les sentiers battus comme tous ceux qui repompent la mélodie du refrain en se contentant d'harmoniser les grattes. Mais la section rythmique n’est pas à mésestimer, tant elle se révèle d’une singularité rare et dégage une folie maîtrisée, l’ensemble n’étant pas sans rappeler les grandes heures de SYSTEM OF A DOWN.

Quant à Johannes Eckerström, il continue de mener la revue à grands coups d’extravagance, growlant, screamant ou usant de sa voix claire, parfois susurrée (l’excellent "Murderer"), que je trouve pour ma part très réussie. Il possède un registre large, mais également une personnalité qui fait parfois défaut aux frontmen de Death Mélo, même si la dénomination n’a ici que peu de sens à l’écoute de ce 5ème LP.

Tantôt groovy, limite dansant ("I Don’t Know", "Vulture Fly"), émouvant ("Bloody Angel", "Tower", la belle reprise bien lourde de NIRVANA "Something In The Way", l’un de mes titres préférés de la bande à Cobain), ou clownesque ("Puppet Show" qui donne envie de retourner son salon sur fond d’orgue de barbarie et de trombone), AVATAR passe de l’un à l’autre avec une facilité déconcertante, faisant étalage de toute sa classe sans oublier de bourriner régulièrement ("Get In Line" ou "Tsar Bomba", qui recycle le riff de la chanson-titre en lui apportant une bonne dose de n’importe quoi franchement satisfaisante).

"Hail The Apocalypse" évolue tout simplement dans la lignée de son prédécesseur, bénéficiant simplement d’une confection plus puissante et professionnelle. AVATAR poursuit son ascension vers les créneaux prestigieux des principaux festivals avec cette offrande, qui aura, vous l’avez compris, plus que séduit votre humble serviteur.

Note réelle : 4,5/5.