Grâce aux succès planétaires de "Permanent Vacation" et "Pump", AEROSMITH est définitivement « back in the saddle ». Le plus dur est de confirmer, alors qu'on est entré de plain-pied dans les 90's.

"Get A Grip" a la lourde tâche de succéder aux deux fabuleux albums cités précédemment. Pas évident. AEROSMITH a pris son temps pour peaufiner cet album. Le résultat ? Si on met de côté l'intro rap anecdotique, les quatre premières chansons de l'album sont monstrueuses : le punchy "Eat The Rich", "Get A Grip" et ses accents funkysants survoltés, le boogie endiablé "Fever" et le très arrangé "Livin' On The Edge", presque épique pour le coup, placent la barre très haute et confirment qu'avec AEROSMITH, on n'a pas affaire à n'importe qui.

La suite ? Elle n'est, hélas, pas d'un niveau aussi élevé et on trouve donc à boire et à manger sur cette galette. On note par ailleurs que le groupe met davantage l'accent sur les ballades. Dans ce domaine, "Cryin' " et le formidable "Amazing" sont de belles réussites, surtout d'un point de vue mélodique, et démontrent que ces ballades, commerciales ou pas, ne sont pas à la portée du premier combo venu. Ensuite, le dévergondé "Shut Up And Dance" et "Can't Stop Messin' ", très Hard US, complètent le tableau des choses positives sur cet album.

Par contre, "Flesh", "Gotta Love It", "Line Up" et la ballade mielleuse "Crazy" (qui anticipe ce qu'AEROSMITH fera par la suite, en matière de ballades ratées) sont des titres nettement moins inspirés et font plutôt office de bouche-trou. Ne parlons pas de "Walk On Down"(avec Joe Perry au chant) ou de l'insturmental "Boogie Down", inintéressants au possible.

Bref, si cet album est le plus gros succès commercial d'AEROSMITH à échelle planetaire, il demeure inégal en alternant le formidable et l'insipide (l'album suivant, "Nine Lives", s'inscrira dans le même registre). Malgré tout, "Get A Grip" demeure un album acceptable gràce à son début fantastique et surtout aux talents de vocaliste et de lyriciste de Steven Tyler.