En 1998, voilà déjà 10 ans qu’AEROSMITH ne nous a pas offert d’album live. Quatre albums studios (et pas des moindres pour certains) après le plutôt cheap "Classic Live II", le groupe de Boston rempile pour notre plus grand plaisir. Il faut dire que la sortie du brillant "Nine Lives" et la tournée qui s’en suivi sont des prétextes tout trouvés à la capture des performances scéniques du groupe. Il est d’autant plus étonnant de voir qu’une partie des titres ont été enregistrés presque 5 ans plus tôt, pendant la tournée "Get a Grip". Petite anecdote, certes, mais anecdote quand même.

Premier constat, qui fait d’ailleurs plutôt plaisir, l’album est très copieux : deux disques, 23 chansons, voila de quoi se régaler les oreilles pendant un certain temps déjà. AEROSMITH a décidé de soigner ses fans, et l’on ne s’en plaindra point.

La carrière du groupe ayant été relativement riche en lives, il est tout naturel que ce "Little South Of Sanity" soit davantage axé sur les dernières sorties du groupe, notamment "Nine Lives" et "Get a Grip". Et si le groupe se trouve déjà à l’époque vieillissant, il assure toujours comme un dingue sur scène. Alors bien sûr, le virage plus rock négocié depuis "Permanent Vacation" fait que la musique du groupe s’est ramollie un poil. Toujours est-il qu’AEROSMITH a su continuer de nous pondre de grandes chansons de rock’n’roll, et ce live est là pour en témoigner.

Comme je le disais, le groupe assure toujours en live. Et techniquement, la prestation du groupe est irréprochable : Steven Tyler est très en voix (avec une bouche pareille, vous me direz…) et Joe Perry est très en doigts. Pas de fausses notes, beaucoup d’énergie, pas mal de feeling, bref, un sans faute. Les chansons les plus récentes passent très bien l’épreuve de la scène, tant en termes de mélodies que d’énergie dégagée. Certains regretteront sûrement la place prépondérante qu’ont les chansons plus « douces » du groupe dans ce live. Pas moi.

Pour résumer, on retrouve dans les mêmes proportions ce que le groupe a toujours su faire de mieux : les brûlots pêchus et les ballades (et autres mid-tempos en tous genres).

On commence par les bons vieux tubes de hard rock à l’ancienne. C’est avec les vieux tubes qu’on fait les meilleures mayonnaises, et AEROSMITH l’a bien compris. Et c’est toujours un plaisir que d’entendre à nouveau "Back in The Saddle", "Mama Kin" ou "Walk This Way". L’effet de surprise est un peu passé depuis longtemps, c’est certain, mais la prestation est éloquente. Quand c’est bon, c’est bon, ya pas à dire.

Quand aux ballades et autres mid tempos en tous genres, on sait tous que le groupe a su en faire au fil des années sa spécialité (quitte à froisser quelques fans…). Là non plus pas de surprise majeure, mais le passage en live ajoute une plus value des plus intéressantes. On retiendra ce qui est sûrement la meilleure version de "Dream On" jamais faite, un "Amazing" langoureux et accrocheur, et un "Hole in my Soul" qui n’a pas à rougir devant ses aînées. Mention spéciale à "Janie’s Got a Gun", vraiment jouissive.

On peut donc dresser de ce "Little South of Sanity" un bilan plus que positif, pour un retour sur scène qui s’avère comme toujours réussit de la part d’AEROSMITH. Un disque des plus indispensables, qui donne au passage un sérieux coup de fouet à quelques chansons qui commençaient à sentir la poussière.