Après l'album "Fly me courageous" qui a eu un peu de succès sur le territoire americain, Drivin' N' Cryin' revient en 1993 avec un successeur qui a pour titre "Smoke" et espère poursuivre sur sa lancée. Le quartette americain jouit désormais d'une certaine expérience. Pour ce nouvel album, Drivin' N' Cryyin' a fait appel au même producteur(Geoff Workmann) par rapport à "Fly me courageous" et la pochette du disque ne correspond à aucun cliché particulier...

La musique de Drivin' N' Cryin' est toujours orientée rock-hard bluesy, mais le quartette americain s'est employé à apporter quelques petites touches améliorations par rapport à "Fly me courageous". En effet, les compos donnent l'impression d'être un peu plus inspirées, et les musiciens plus audacieux dans leur approche mélodique.

L'album démarre de façon musclée, énergique avec "Back against the wall", titre sur lequel la rythmique est particulièrement mordante et le chanteur(Kevin kinney) très en voix. "She doesn't wanna go", à la fois cru et corrosif, et "Smoke", très inspiré du hard rock australien façon The Angels, confirment que Drivin' N' Cryin' est animé par une farouche volonté d'en découdre. La ballade acoustique "When you come back", très terroir dans l'esprit, tempère les ardeurs et s'avère être une joliee trouvaille malgré sa courte durée(2'59). L'album atteint un certain niveau d'intensité avec le sublime et épique "Patron lady beautiful", assez proche de Led Zeppelin dans l'esprit, mais avec le côté bluesy accentué, qui alterne passages calmes et ambiances plus lourdes. Ce titre est l'une des pièces-maitresse du disque.

Parmi les autres bonnes trouvailles, on citera "1988" qui alterne rudesse et subtilité, "Whiskey soul woman", "Eastern European carny man", une compo rock aux accents folk, ainsi que le hard boogie "Turn it up or turn it off", des titres qui confirment que Drivin' N' Cryin' a gagné en efficacité. En revanche, on préferera passer sous silence la ballade "What's the difference", trop laborieuse, trop brouillonne.

"Smoke", le 5ème album studio de Drivin' N' Cryin', est donc une belle réusite et marque quelques progrès par rapport au précédent opus. A l'époque, ce disque n'avait pas marqué plus que ça les esprits et c'est bien dommage: ceux qui s'étaient entichés de Soul Asylum (surtout gràce à "Runaway train") et, dans un autre registre, de Jackyl auraient pu trouver sur "Smoke" plusieurs choses aptes à les satisfaire.