Le tout premier Skyclad ! Et, disons le tout net, déjà une réussite !

Martin Walkyier, membre "historique " et fondateur du groupe, écrit déjà toutes les paroles et pas du tout la musique, tâche dont s'acquitte le gratteux de service Steve Ramsey. Martin vient juste de quitter Sabbat, groupe de thrash un peu mélodique.

Nous sommes alors en 1990, et on ne peut pas dire qu'avec ce "The wayward sons of mother earth ", le propos soit vraiment adouci. On a ici, au 3/4, du bon vieux thrash qui tâche ( du trâche quoi ), véloce quand il le faut et toujours hargneux ( Martin est franchement loin d'être la version masculine de Tarja ). Mais, déjà, le groupe s'affirme comme à part. Le violon et le synthé sont présents, et ça à l'époque y'en avait pas des masses qui pouvaient en dire autant.

Le groupe se cherche un poil, et on ne retrouve que légèrement les éléments folks qui ont fait la réputation de Skyclad. Hormis " the Widdershins Jigs ", pur folk métal avec violons et tout le tralala, le reste se nourrit de cavalcades speed métalliques bien senties ( présentes sur un peu tout les titres ), de pur moments épiques ( "Our dying Island" et " the Cradle will fall ", respectivement 7 et 6 minutes 20 au compteur ), de refrains qui rentrent dans votre crâne au forceps ( " the Cradle will fall " bis, " Skyclad " ) d'ambiances plutôt sombres et de magnifiques solis mélodiques, placés avec justesse. A souligner, les petit breaks qui aérent agréablement les chansons, soutenus en cela par divers instruments acoustiques. Une magnifique ballade aussi : "Moongleam and Meadosweet", vraie fausse déclaration d'amour, et extrêmement belle en tout cas.

Une chose très remarquable sur ce disque, c'est l'osmose entre la voix de Martin et la rythmique (sur "Skyclad" c'est flagrant ). Et c'est tout ce qu'il fallait pour donner corps aux chansons et à leurs concepts, bâtis sur la haine fumante et carnassière de Martin qui jamais, jamais, ne cesse de gueuler, hurler, déchirer avec une agressivité non feinte, échafaudée autour de textes toujours aussi alambiqués et incompréhensibles pour les non anglophones.

C'est très con d'ailleurs, car on sent bien qu'une partie de l'âme de skyclad est planquée derrière les multiples métaphores et jeux de mots qui lardent les textes ( qui, pour en rajouter, sont parfois écrits en vieil anglais ). Et évidemment, on pige que dalle..

En définitive, un bon album de trash mélodique, varié et bien foutu, qui me rappelle ANNIHILATOR par moment, à conseiller peut être plus aux fans de thrash qu'à ceux de Skyclad. Mais si vous aimez l'agressivité et la mélodie, et même le bon métal tout simplement, vous ne pouvez qu'apprécier ce " The wayward sons of mother earth " recherché et innovant.

Titres à écouter en priorité : "Skyclad", "the Cradle will fall", " the Widdershins Jigs " et "Moongleam and Meadosweet", pas très représentative de l'album, mais touchante de beauté crue...