Avec le recul, on peut dire qu’Irrational Anthems a été un tournant. Car depuis cet album, on peut dire que SKYCLAD opère davantage dans le Folk que dans le Metal. Avant il y avait encore un équilibre entre les deux (Cf. "The Silent Whales of Lunar Sea"). Puis à force d’originalités, d’idées, de foisonnements… le groupe a lentement glissé vers une sorte de Folk teinté Metal. Et non pas l’inverse.

The Answer Machine ? (avec un point d’interrogation) continue dans cette voie-là tout en jouant la carte de l’expérimentation sage. Sage, parce que SKYCLAD continue de lancer des pistes à droite et à gauche, tout en nous proposant des titres assez « classiques ». Et de ce fait, l’album fonctionne en deux temps :

· 1er temps : tracks 1 – 5 : Du SKYCLAD « classique ». Assez dans l’esprit de « Jonah’s Ark » mais en mieux. Une première partie bien foutue tout en Heavy / Folk, superbement conduit et contenant de véritables petites perles (« Building a Ruin » simplement génial).

· 2ème temps : tracks 6 – 13 : SKYCLAD se la joue plus « expérimental ». Ca part un peu dans tous les sens. Attention, aucun titre vraiment mauvais, mais ce ne sont pas les mêmes morceaux qui retiendront l’attention des uns et des autres.

C’est la première fois que le groupe articule un de ses skeuds de la sorte, avec une scission aussi marquée. Comme une cassure nette.

Evidemment pour la cohérence de l’ensemble, on repassera. Mais putain, quelle richesse ! Le moins que l’on puisse dire, c’est que le groupe a de l’inspiration à revendre. Non, parce que rien que « Building a Ruin » et il se passe quelque chose. Rien qu’ « Helium » et vous vous envolez, vous êtes loin…

Quand SKYCLAD le décide, c’est la symbiose parfaite entre Metal et Folk, l’harmonie géniale entre violonades et grattes acoustiques. Dommage qu’il ne le décide pas tout le long de l’album…

Vous commencez à le piger, cette deuxième moitié de l’album est le gros point faible de The Answer Machine ?. Car malheureusement, on ne peut se reconnaître dans toutes les tentatives du groupe (Isle of Jura) qui donnent finalement l’impression que le groupe a tendance à se perdre lui-même en chemin.

Mais ce foisonnement, ce refus de toute stagnation force le respect. Là où tout un tas de groupes se seraient contentés de balancer la sauce en pilotage automatique, SKYCLAD n’en finit pas de se réinventer. Il ne leur reste plus qu’à se canaliser un peu



Note : un « petit » 4/5 (Oui, je surnote un peu pour la peine)

Morceau préféré du Canard : Building a Ruin
La Perle : Helium
Caca boudin : Isle of Jura